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J'ai retrouvé parmi mes archives cet article signé Laurent Joffrin !
Comme tout ce qui est écrit reste d'actualité ! Est-il possible de faire progresser notre pays et chacun de nos concitoyens ?
Bien sûr que nous le souhaitons tous chacun à sa façon.
Mais pour que le possible soit réalisable, ne faut-il pas tourner le dos au système actuel et faire qu'une majorité centrale se dégage enfin.
C'est bien là l'option Bayrou et comme l'écrivait si justement laurent Joffrin, il s'agit bien d'une révolution !
Le 22 avril il faut voter Bayrou afin qu'il soit présent au second tour et fasse que cette révolution tant désirée s'amorce !
Mais lisez plutôt cet article daté du 5 avril 2007 publié dans Libé!
Ressemblance Par Laurent JOFFRIN Libération du jeudi 5 avril 2007
Le «moment Bayrou» est-il terminé ? On le dit, mais on s'avance beaucoup. Certes, les sondages obsédants sondages lui sont un peu moins favorables. Certes, les inconnues qui suivraient son éventuelle victoire demeurent. Mais l'homme a de la ressource, comme le montre sa prestation dans Libération. Et si l'on parle sondages, rappelons que jamais un centriste ne fut, depuis des décennies, si haut dans les intentions de vote. Rappelons surtout que l'écart dont bénéficie, face à lui, Ségolène Royal, n'est pas beaucoup plus grand que la marge laissée naguère à Lionel Jospin à ce stade de la campagne. Entre le 21 avril 2002 et le 22 avril 2007, la ressemblance n'est pas seulement calendaire... A quoi tient l'effet Bayrou ? La journée d'hier en donne la clé. Il est le candidat antisystème. Le Pen aussi, dira-t-on, qui progresse dans le silence des enquêtes d'opinion. Mais avec cette différence, qui procède de l'évidence : l'hypothèse Bayrou peut faire sourire, faire enrager ou faire exulter. Elle ne fait pas peur. Dans «centrisme révolutionnaire», il y a d'abord centrisme. C'est flou, mais ce n'est pas fou. C'est surtout destructeur de certitudes. Quand Bayrou dénonce la connivence entre certains groupes médiatiques et le pouvoir, sa voix couvre celle de la gauche. Quand il s'étonne de l'insistante référence au drapeau, il prend Royal à contre-pied et trouble, nous le savons bien à Libération, l'électorat progressiste. Et quand il parle des sans-papiers, il est plus proche des associations qui les défendent que du gouvernement qui les pourchasse. Alors n'enterrons pas Bayrou trop vite. Bien sûr, sa longue fréquentation des allées du pouvoir conservateur relativise sa soudaine virulence. Mais il porte ses habits neufs avec une redoutable assurance... |
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Epidémie d’une nouvelle maladie ?
La qualité première d’un médecin est l’observation.
Ainsi durant son cursus universitaire, l’étudiant en médecine va au cours du DCEM (deuxième cycle des Etudes médicales) apprendre à observer et rendre compte de son observation par écrit.
C’est à ce stade qu’il devient externe des hôpitaux.
Personnellement, j’ai toujours adoré observer et par cela m’interroger, me questionner.
Ma chère mère a raconté tout dernièrement à mes enfants déjà adultes, comment je m’arrêtais dans la rue vers l’âge de 4-5 ans pour regarder les plaques des rues parisiennes et lui poser des questions. « C’est qui ? Qu’est-ce qu’il a fait pour mériter son nom sur une plaque de rue ? »
J’ai gardé l’habitude de l’observation et je dirai même que cette capacité est très importante pour moi et dans mon exercice quotidien.
Etudiants en médecine : Observez ! Observez ! Observez ! C’est le « primum movens » de l’examen clinique.
Mais revenons à nos moutons (jeu de mots ? que nenni ! quoique ce serait facile si on se réfère à la baignoire !)
J’avais observé l’étrangeté du discours d’Azouz Begag quand on m’avait demandé de l’accompagner pour ce qui concernait les questions de santé lors des législatives de 2007 !
Et puis j’ai été étonné par l’étrangeté du discours de Rama Yade quand elle fut éconduite du gouvernement ! Et puis encore quand j'ai entendu ces discours étranges de ceux, issus de ce qu’ils appellent avec une sorte de misérabilisme et de chagrin les « minorités visibles ».
Et tout dernièrement ne voilà-t-il pas que le secrétaire d’Etat aux personnes âgées, Nora Berra affirme qu’elle n’a pas eu son investiture sur la 4ème circonscription en évoquant le même discours étrange !
Vraiment tout cela est étrange !
Je suis, si on emploie leur discours, un « visible » mais je ne me sens guère minoritaire ni visible car je n’ai jamais fait cas de ma couleur de peau ni de mes origines pondichériennes dans ma vie de tous les jours, ni dans mon activité professionnelle ou sociale.
Je connais mon histoire, celle de mes parents, de mes ancêtres, celle de Pondichéry, de l’Inde et naturellement celle de mon pays, la France.
Je sais au plus profond de moi-même que je suis français, attaché à mon pays qu’est la France et que je suis, comme l’ont fait au cours des dernières guerres mes aïeux et mon père, prêt à servir verser mon sang pour ma patrie, la France et cela sans rien vouloir jamais demander en retour. je considère qu'il ne s'agit là que de faire mon devoir de citoyen français.
Je suis un français comme les autres et je sais l’histoire de mon pays et je la revendique dans toutes ses facettes. Il m’énerve ainsi de voir çà et là tant de personnalités ou d'institutions prôner quelque repentance.
Il ne s’agit certes pas d’oublier mais il ne s’agit pas non plus de juger car nous ne vivons pas à la même période et nos connaissances ou notre évolution ne peuvent être les mêmes. On peut toujours refaire l'histoire mais cela ne mange pas de pain ! Bref, on pourrait en débattre longtemps.
Mais revenons donc au fruit de mon observation.
Madame le Docteur Nora Berra affirme qu’à cause de ses origines on ne lui a pas « donné la quatrième circonscription ».
Ce discours m’intrigue et métonne. Ainsi il suffirait d’être sur l’affiche pour être élu ?
Ne faut-il pas déjà faire l’effort de connaître la sociologie de la circonscription, observer ce qui va et ce qui ne va pas, aller à la rencontre des gens qui y vivent, les entendre et débattre avec eux en expliquant alors ce à quoi on croit et convaincre l’Autre du bien-fondé de l’idéal défendu ?
Telle est du moins ma conception du « combat politique ».
Pourquoi se réfugier derrière une origine quand on n’a pas ce dont on rêve comme destin ? Un peu à cette façon des enfants gâtés en bas âge qui veulent tout, tout de suite et disent « c’est pas juste » au lieu de comprendre qu’il faut faire l’effort avant d’avoir.
Je trouve que se retrancher derrière une quelconque origine ou une couleur de peau est pathologique. Je crois vraiment qu’une véritable maladie se fait jour.
Cette maladie, je la nommerai volontiers la « Norazouzite ».
Et comme, il n’existe pas de traitement à la « Norazouzite », il faudra donc la classer parmi les maladies orphelines et sans doute la signaler à l’HAS et à Orphanet.
Cela étant, à observer les diverses circonscriptions, je trouve que Madame Nora Berra pourrait en raison de ses compétences et de son actuelle fonction se faire parachuter sur la 3ème circonscription.
Cette circonscription dont le député est aussi un médecin, le Professeur Jean-Louis Touraine.
Il est dit d’ailleurs que ces deux confrères se connaissent bien, l’une ayant été dans le service de l’autre.
Et c’est ainsi que je me dis que vraiment les débats sur la santé au sens large et plus pratiquement sur l’organisation actuelle du système de soins en France, son mode de distribution, son financement actuel (qui ne respecte plus depuis les années 80, les principes de la Sécurité Sociale édictés par Pierre Laroque), sont vraiment pauvres voire absents, sinon au travers de discours creux et mille fois entendus.
Rappelons quand même l’exposé des motifs de la loi portant création de la sécurité sociale :
« EXPOSÉ DES MOTIFS DE L'ORDONNANCE DU 4 OCTOBRE 1945 (extraits)
" La Sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu'en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l'incertitude du lendemain, de cette incertitude constante qui crée chez eux un sentiment d'infériorité et qui est la base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants sûrs d'eux-mêmes et de leur avenir et les travailleurs sur qui pèse, à tout moment, la menace de la misère. "
" Envisagée sous cet angle, la Sécurité sociale appelle l'aménagement d'une vaste organisation nationale d'entraide obligatoire qui ne peut atteindre sa pleine efficacité que si elle présente un caractère de très grande généralité à la fois quant aux personnes qu'elle englobe et quant aux risques qu'elle couvre. Le but final à atteindre est la réalisation d'un plan qui couvre l'ensemble de la population du pays contre l'ensemble des facteurs d'insécurité ; un tel résultat ne s'obtiendra qu'au prix de longues années d'efforts persévérants, mais ce qu'il est possible de faire aujourd'hui, c'est d'organiser le cadre dans lequel se réalisera progressivement ce plan. " |
Ne serait-il pas formidable, au travers de cette circonscription que soit mise en lumière l’une des préoccupations essentielles de nos concitoyens ? Leur Santé ?
Je me sens naturellement prêt à porter ce débat-là dans cette 3ème circonscription.
Je la connais depuis plus de trente ans !
Mais surtout dans le débat qui aura lieu, j’y retrouverai avec plaisir l’actuel député qui devrait sans nul doute se représenter, le Professeur Jean-Louis Touraine.
Il me revient que lors du mandat municipal de Michel Noir, Jean-Louis Touraine avait fait cause commune avec la COMERLY (coordination des médicaux de la région de Lyon dont j’étais le président) pour marquer une belle opposition contre la restructuration des Hospices Civils de Lyon, et ce fameux-fumeux plan « Duber-Noir ».
Il me revient aussi que Jean-Louis Touraine pour bien montrer son opposition farouche à ce plan tripolaire et la disparition de l'activité médicale à l'Hôtel Dieu, avait créé l’association « Sauvetage et Promotion des HCL ».
Nous avions ainsi partagé le même combat dans ces années 90.
Je me rappelle ainsi la manifestation à l’Hôtel Dieu où Jean-Louis Touraine s’était retrouvé tout contre moi, bousculé par les forces de l’ordre. Je dois avoir dans mes archives une photo de cet épisode. Et oui, à cette époque il était vraiment opposé au démantèlement de l’Hôtel Dieu !
Il me parait tout autant étrange qu’il fasse partie de l’équipe municipale actuelle qui ose faire disparaître du champ médical, l’Hôtel Dieu, édifice historique, glorieux et si prestigieux de l’univers médical français voire mondial ?
Ainsi il y aurait matière à débattre !
J’appelle ainsi mon confrère le Docteur Nora Berra à venir se présenter sur la troisième circonscription qui sera ainsi « la circo des docteurs » !
Alors chiche ?
Portons enfin la lumière sur les questions de santé… osons enfin discuter de la gestion actuelle de l’assurance maladie, osons discuter de la dérive assurantielle du régime d’assurance maladie avec la mise en place sans vraie opposition des franchises médicales dites sarkozy,
Alors chiche ?
Exposons tous trois, la vision que nous avons en matière de protection sociale et sanitaire et ce dont nous sommes capables pour assurer un "libre et égal accès de tous à des soins d’égale qualité assurés dans la dignité !
J’y suis prêt !
Et que puisse exister, le temps d’une campagne législative, « la circo des docteurs » pour que ce débat là soit vraiment porté et entendu!
ce mercredi 7 mars 2012
jean-claude joseph
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Depuis quelques jours cette question m'est posée :
"Dites-moi Docteur ! Pour qui voter ?"
Ainsi je perçois comme un frémissement dans la campagne qui s’annonce, même si la plupart de ces personnes ne savent pas forcément quand aura lieu le premier tour.
Et puis comme une curiosité, ces personnes me disent :
" Bah, il ne faut pas se faire d'illusions, Sarko sera réélu. Et pourtant on ne peut pas dire qu'il ait fait grand-chose pour nous... On n'arrête pas depuis qu'il est là, de payer toujours plus et on ne reçoit rien en échange..."
"… Et puis c'est normal qu'il soit réélu, Hollande n'inspire pas confiance et surtout on va revoir les mêmes qu'avant du temps de Jospin..."
Je me dis alors qu'il est difficile d'être un médecin de famille, le confident de ces personnes, de ces familles (trois générations pour certaines..), de ces enfants que j'ai vus nourrisson et qui pour certains ont déjà donné vie, que j'accompagne dans leur santé depuis tant d'années.
Ai-je le droit moral de mêler mon exercice médical avec mon sentiment politique, mon orientation politique même si elle est depuis plus de trente ans connue dans ce quartier de Monplaisir?
En même temps, je me dis que c'est quand même formidable de recevoir tant de confiance et que j'ai bien de la chance d'être ainsi considéré.
Alors je me prends à rêver à haute voix d'une société plus humaine, vraiment équitable où chacun serait considéré dans ce qu'il est et avec dignité.
Toutefois, mon expression verbale n'est pas modérée, ne peut être modérée.
Je ne puis en fait être modéré.
Je me considère dans mon expression et ma pensée comme un révolutionnaire, un de ceux qui firent partie de La Plaine lors de la Convention, mais quand même assez utopiste, j'en conviens.
La presse locale ne m'avait-elle pas qualifié affectueusement dans les années 90 de "Don Quichotte exotique" ?
Alors, pour qui voter ?
J'expose alors ce à quoi je crois !
Cette volonté d'aider l'être humain à vivre mieux qu'hier, cette volonté de partager avec l'autre ce que j'ai appris, cette volonté d'aller vers le progrès.
Oui c'est bien cela mon orientation politique : faire que notre société progresse, et tous ensemble, en faisant en sorte de tendre chaque fois la main vers celui ou celle qui à un moment donné de sa vie est laissé au bord du chemin commun.
Voilà ce qui m'anime chaque jour et depuis si longtemps.
Je crois à ce que Emmanuel Mounier appelait le "personnalisme communautaire".
Cette expression me parait tellement juste :
Une personne avec toutes ses différences dans une Communauté de destin !
Je mesure alors que mon propos participe de la pensée et de la philosophie.
Alors pour qui voter ?
Et bien pour celui ou celle qui pourra le mieux incarner cette pensée philosophique, pour celui ou celle qui saura redonner du sens à la dignité de l’être humain, qui le mettra au centre de ses préoccupations, qui n'aura de cesse à permettre le progrès, la progression de chacun dans son quotidien.
C'est sous ce seul angle que je veux voir les débats de cette drôle de campagne présidentielle qui semble comme en 2002 être déjà jouée avec la superbe complicité des mass-médias.
Alors pour qui voter ?
Mon respect de celui ou celle que j'ai en face de moi dans cette question posée, m'impose de faire réfléchir à ce que l'on souhaiterait, mais aussi à regarder les choses comme elles sont.
Le chemin vers l'idéal n'est jamais facile et c'est cette difficulté qui fait aussi le sel de l'action politique, n'est-ce pas ?
Alors effectivement, dans ce que je vais dire, la lumière se fait et je me dis que j'amène à la "lucidité".
Ce ne peut être Marine Le Pen, ni Jean-Luc Mélenchon, brillants orateurs ou tribuniciens quoiqu'il en soit !
Ce ne peut être Philippe Poutou, joker de Besancenot !
Que dire d'Eva Joly qui navigue dans les méandres d'un futur à cent ans !
Déjà on m'expose l’hypothèse de la chevelure argentée de Monsieur Galouzeau de Villepin et ses fameux discours. Mais attendons son jet d'éponge qui sera sans conteste très enthousiasmant dans la geste.
Alors François Hollande ?
Mais quoi... que dit-il ? Que propose-t-il de si différent dans la logique comptable de ce qui a été fait depuis 20 ans ?
Nicolas Sarkozy ?
En toute franchise, j'étais persuadé qu'il ne se représenterait pas comme j'étais persuadé que Dominique Strauss Khan ne se présenterait pas et ce dès 2007 !
(Ces deux personnes me paraissant si proches dans leur façon de penser).
Sarko-Hollande ? SarkHollandisation !
Alors pour qui voter ?
Je crois en toute sincérité que ce qui doit être l’essentiel pour la prochaine décennie est l’Instruction.
Arrêtons de parler d’éducation mais abordons simplement l’instruction, le partage des connaissances, la transmission du savoir.
Il suffit de confisquer l’esprit critique !
Il suffit de confisquer la capacité à comprendre ce qui est dit et écrit !
Je ne suis pas loin de penser qu’à dessein la capacité critique de nos concitoyens a été gommée par les pouvoirs en place depuis les années 80 tout en faisant croire que malgré tout on apprenait.
N’est-il pas curieux, alors que la scolarité est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, nombre de nos compatriotes n’arrivent pas à déchiffrer, à comprendre le sens des mots et encore moins à savoir écrire ?
Je me dis que depuis 20 ans, il y a eu une sorte de « désinstruction volontaire» par un saupoudrage de connaissances sans toutefois faire posséder aux écoliers la racine et le tronc de l’arbre.
Je me dis aussi que nous versons dans un monde « d’oralité » et que nous perdons l’écrit !
Et cela me semble extrêmement grave !
Ne sommes-nous pas en train de régresser et faire en sorte que comme au Moyen Age, le peuple fasse rédiger les écrits nécessaires par ceux qui savent ?
Je dis cela avec force et inquiétude, car depuis peu, je suis surpris par le fait de devoir rédiger des courriers de nombre de mes patients à destination de diverses administrations (Sécurité sociale, Cotorep, pôle emploi, caisse d’allocations familiales, caisse de retraite).
Mon rôle de médecin n'est-il pas aussi de les aider dans les méandres de l'administration ?
Et pourtant n'ont-ils pas suivi leur scolarité jusqu’à 16 ans au moins !!!
N’avons-nous pas perdu le sens du message de Jules Ferry dans sa volonté révolutionnaire de l’instruction publique?
Alors pour qui voter ?
Mon choix ne peut se porter que vers le candidat qui sera animé de cette volonté d’instruire !
Je le dis avec sincérité, cette volonté d’instruire et de faire ainsi que le faible devienne fort, est portée par le candidat François Bayrou !
Alors pour qui voter ?
Dès le premier tour, le 22 avril 2012, le choix « éclairé » doit se porter sur
François Bayrou
afin qu’il puisse être au second tour.
La révolution des esprits pourra alors commencer !
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Interview de François Bayrou à Respect Magazine, mercredi 29 février 2012.
Respect Mag - À deux mois de la présidentielle, Respect Mag tend le micro à François Bayrou.
Le candidat, qui souhaite créer un ministère de l’Egalité, dit vouloir lutter contre toutes les discriminations. Emploi, police, politique : il réagit ici à trois des propositions lancées
par Respect Mag et Terra Nova pour "faire bouger la République".
François Bayrou - Depuis 2001, la loi sur les Nouvelles Régulations Economiques (NRE) demande aux entreprises cotées en Bourse de rendre compte de leur impact social, en communiquant notamment
sur l’égalité hommes-femmes et l’insertion des personnes handicapées. Sans aucun référentiel commun. Nous proposons donc d’insérer dans la loi NRE des indicateurs précis et comparables sur le
genre, l’âge, le handicap et l’origine, et d’obliger les entreprises de plus de 500 salariés comme les administrations à faire des progrès chiffrés sur ces critères. Pour que leurs effectifs
soient représentatifs de la population de leur bassin d’emploi. Votre avis ?
RM - C’est une nécessité, et même une urgence, qu’il y ait du concret sur ces sujets, parce qu’il y a beaucoup de mots et peu de choses qui changent. Les populations frappées par les
discriminations, qu’elles soient liées au sexe, à l’origine, au nom, à la religion ou à la couleur de peau, vivent ça avec des frustrations énormes. De ce point de vue, je trouve très bien
d’aller vers des référentiels concrets et opposables, pour que les entreprises se disent "l’année prochaine, il faut qu'on ait progressé de tant de pourcents", ça me paraît juste que l’entreprise
ressemble à son bassin d’emploi.
FB - Mais je suis plus réservé sur l’idée qu’il faille tout le temps des contrôles. Parce qu’en vérité, on l’a vu sur le handicap, ça ne change rien. Ce qu’il faut, ce sont des référentiels
nationaux de progression, avec une adaptation locale en fonction des populations.
RM - Avec une question liée à l’origine ?
FB - Même si on les appelle "ethniques"- ce que je ne partage pas - je n’ai jamais compris qu’on refuse les enquêtes sur la diversité. Il m’a fallu vingt ans pour comprendre les frustrations et
les découragements de nos compatriotes dont la couleur de peau les rend "visibles", comme vous dites. J’ai depuis compris que c’était un problème violent pour eux. Donc je ne vois pas pourquoi on
refuse les statistiques de cet ordre.
RM - Vous reconnaissez qu’il y a des discriminations raciales ?
FB - Il y en a beaucoup. Dans le travail, le logement, les responsabilités. Même si je ne suis pas tout à fait sûr que le terme "racial" soit approprié… C’est vrai qu’il y en a et c’est contre ça
qu’il faut se battre.
RM - Comment peut-on vérifier les progrès de l’entreprise si personne ne regarde objectivement ce qu’elle fait ?
FB - Grâce aux gens qui sont à l’intérieur. Je suis pour que les représentants des salariés soient dans les conseils d’administration. Pour qu’on ait, dans toutes les branches, une stratégie à
laquelle les syndicats soient associés. On peut faire des choses sans augmenter perpétuellement la contrainte sur les entreprises.
RM - La contrainte a pourtant été nécessaire pour faire avancer la parité homme-femme…
FB - Et bien ça ne marche pas. Ni dans le monde politique, ni dans le monde de l’équité salariale. En revanche, sur l’équité salariale, je pense qu’il faut des amendes s’il y a des manquements à
la loi. Et quand vous aurez des représentants des salariés dans les conseils d’administrations, alors vous aurez un contrôle par ceux qui sont sur le terrain.
RM - Mais chacun, sans même le vouloir, peut être porteur de préjugés et être à l’origine d’une discrimination…
FB - Je pense qu’il est très difficile d’effacer, dans une communauté, le repérage et le rejet de l’Autre. ça fait partie des pentes naturelles de l’être humain de dire : "regarde l’autre".
RM - Justement, les salariés censés contrôler la progression de l’entreprise peuvent eux aussi être sujets à ce genre de réactions. Faut-il les sensibiliser ?
FB - Non, il suffit d’en parler. Par exemple, je suis pour qu’à l’école il y ait des courts programmes sous forme de films, pour faire comprendre qui est l’Autre. Comment est ressenti le Noir
chez le Blanc et le Blanc chez le Noir, avec toute la gamme entre les deux, qui est très hiérarchisée. Ce qui prouve qu’il y a encore des pas à faire vers l’égalité.
RM - Sans contrainte…
FB - On ne doit pas chasser les discriminations par obligation, mais pour que l’entreprise se porte mieux.
RM - Et si, dans dix ans, l’entreprise ne se porte pas mieux ?
FB - Mais elle se portera mieux, je n’ai aucun doute là-dessus ! Vérifions-le, faisons des enquêtes… Il faut que ça soit un mouvement interne, de même que la sécurité en banlieue ne doit pas
venir de l’extérieur mais de l’intérieur, avec des forces de sécurité internes au quartier.
RM - Justement, notre deuxième proposition concerne la police. Le lien de confiance avec les citoyens s’est détérioré, en partie à cause des contrôles au faciès. Pour les éliminer, nous
proposons que les policiers délivrent un récépissé à chaque contrôle, mentionnant le matricule de l’agent, l’objet du contrôle et la signature de la personne contrôlée. Nous suggérons aussi de
renforcer la formation à l’antiracisme et la lutte contre les discriminations lors de leur formation. Qu’en pensez-vous ?
FB - Qu’il y ait des contrôles au faciès, j’en suis persuadé. Qu’ils soient une part de l’exaspération, des jeunes en particulier, aussi. Mais je ne veux pas tomber dans un racisme anti-flics. Je
ne suis pas opposé à ce qu’on donne aux personnes contrôlées un document. En revanche, je trouve inacceptable d’être obligé de signer avec son matricule : ça signifie "donnes-moi tes papiers" à
l’envers. Or les forces de police sont investies d’une mission par la société, elles ne sont pas dans un rapport individuel. Elles ne sont pas là non plus pour qu’à chaque instant on leur demande
des comptes. L’idée que "toi, je te repère et je t’aurais un jour", c’est vraiment détestable, dans les deux sens. Je ne veux pas plus de racisme anti-policier que de racisme anti-couleur. Ce
qu’il faut, c’est faire naître la compréhension réciproque.
RM - L’idée d’une formation renforcée à l’antiracisme et à la lutte contre les discriminations ?
FB - Oui, une formation renforcée aux valeurs républicaines élémentaires. Et l’antiracisme l’anti-discrimination, la recherche de l’égalité et de la fraternité, ce sont des valeurs républicaines
élémentaires.
RM - Face au manque de diversité dans les instances démocratiques, nous proposons que chaque parti réserve soixante circonscriptions à des citoyens issus des minorités, durant trois
législations, puis de supprimer cette mesure.
FB - Tout ça, c’est de la blague et ça ne marchera pas. Aucun parti n’est propriétaire des circonscriptions. Et de toute façon, les partis mettront ces personnes dans des circonscriptions où
elles ne seront pas élus, comme ils le font pour les femmes. Réserver des circonscriptions ne sert à rien. Il suffit de regarder la parité à l’Assemblée Nationale : nous somme au-delà de la
soixantième place des pays démocratiques du monde. Il n’y a qu’une chose à faire, changer la loi électorale et mettre suffisamment de proportionnelle.
RM - Cela suffira-t-il à faire progresser la diversité ?
FB - J’en suis sûr ! Lorsque vous faites une liste pour les municipales, vous représentez tous les quartiers. Là, c’est la même chose. Vous serez obligés de représenter les origines,
sensibilités, religions ou sexes pour aller chercher les voix des différents groupes humains
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François Bayrou était l'invité du Grand Jury RTL, LCI, Le Figaro, dimanche 25 février.
Le candidat à la présidence de la République est d'abord revenu sur sa visite au Salon de l'Agriculture : "Le monde agricole à longtemps été très fort parce qu'il représentait une part importante
de la population. Tous les politiques montaient à la tribune pour en parler, le soutenir, faire des salamalecs. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Quand une exploitation ferme,ce ne sont que des
chiffres et des dossiers pour la plupart des politiques. Pour moi, qui fut éleveur dès vingt ans et qui suis resté exploitant, ce sont des visages. Ce n'est pas tout à fait la même chose".
"Arrêtons le blabla et moralisons enfin la vie publique !"
François Bayrou a ensuite réaffirmé sa proposition d'un "référendum sur la moralisation de la vie publique, dès le 10 juin 2012" : "Le référendum doit être utilisé pour des grands sujets et
surtout il ne doit pas monter une moitié des Français contre l'autre. La moralisation de la vie publique est un sujet abordé depuis des années, qui a donné lieu à des dizaines de commissions et
de rapports, à des protestations de bonne foi, mais jamais suivis d'effets", a-t-il déploré.
"Non-cumul des mandats, vote blanc, réduction du nombre de parlementaires : tout cela traîne depuis des décennies ! Arrêtons le blabla. Je mènerai, dès le 10 juin, date du premier tour des
élections législatives, un référendum fondé sur une dizaine de règles qui changeront profondément les pratiques et la philosophie politiques", a détaillé le député des Pyrénées-Atlantiques.
Si "l'UMP et le PS ne sont pas exactement sur la même ligne en matière de moralisation de la politique, chacun de ces deux partis à ses erreurs et ses dérives. Du côté de l'UMP, nous constatons
chaque jour le mélange des genres entre pratiques du pouvoir et intérêts privés. Au PS, ce mélange est celui où des élus sont souvent les salariés d'une autre collectivité, tandis qu'ils perdent
ainsi leur liberté de parole. Ils ont aussi une dérive commune que de vouloir que l'appareil d’État soit rendu partisan, qu'on y progresse parce qu'on a la carte du parti ou qu'on est
sympathisant. Si on veut changer les choses, permettre aux citoyens d'avoir à nouveau confiance, il faut que ces deux partis principaux n'aient pas la majorité les 22 avril et 6 mai prochains",
a-t-il pointé.
"La bipolarisation recule chez les Français"
Enfin, François Bayrou s'est dit convaincu que "la bipolarisation est en train de reculer". "Il y a une enquête sortie samedi, qui dit que 60% des Français trouvent qu'on parle de trop de
François Hollande et de Nicolas Sarkozy. Cela démontre que les Français ne veulent pas aller là où vous voulez les emmener", a-t-il déclaré à l'attention des journalistes qui l'interrogeait. "On
voit à quel point les temps de parole dans les médias sont particulièrement déséquilibrés. Mais le monde médiatique se trompe. Comme ils l'ont fait en 2007, comme ils l'ont fait en 2002 et en
1995, les Français vont sortir de ce duo car ils n'ont envie d'aucun des deux choix qu'on tente de leur imposer", a-t-il ajouté.
François Bayrou était l'invité du Grand Jury RTL, LCI, Le Figaro, dimanche 25 février.
Le candidat à la présidence de la République est d'abord revenu sur sa visite au Salon de l'Agriculture : "Le monde agricole à longtemps été très fort parce qu'il représentait une part importante
de la population. Tous les politiques montaient à la tribune pour en parler, le soutenir, faire des salamalecs. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Quand une exploitation ferme,ce ne sont que des
chiffres et des dossiers pour la plupart des politiques. Pour moi, qui fut éleveur dès vingt ans et qui suis resté exploitant, ce sont des visages. Ce n'est pas tout à fait la même chose".
"Arrêtons le blabla et moralisons enfin la vie publique !"
François Bayrou a ensuite réaffirmé sa proposition d'un "référendum sur la moralisation de la vie publique, dès le 10 juin 2012" : "Le référendum doit être utilisé pour des grands sujets et
surtout il ne doit pas monter une moitié des Français contre l'autre. La moralisation de la vie publique est un sujet abordé depuis des années, qui a donné lieu à des dizaines de commissions et
de rapports, à des protestations de bonne foi, mais jamais suivis d'effets", a-t-il déploré.
"Non-cumul des mandats, vote blanc, réduction du nombre de parlementaires : tout cela traîne depuis des décennies ! Arrêtons le blabla. Je mènerai, dès le 10 juin, date du premier tour des
élections législatives, un référendum fondé sur une dizaine de règles qui changeront profondément les pratiques et la philosophie politiques", a détaillé le député des Pyrénées-Atlantiques.
Si "l'UMP et le PS ne sont pas exactement sur la même ligne en matière de moralisation de la politique, chacun de ces deux partis à ses erreurs et ses dérives. Du côté de l'UMP, nous constatons
chaque jour le mélange des genres entre pratiques du pouvoir et intérêts privés. Au PS, ce mélange est celui où des élus sont souvent les salariés d'une autre collectivité, tandis qu'ils perdent
ainsi leur liberté de parole. Ils ont aussi une dérive commune que de vouloir que l'appareil d’État soit rendu partisan, qu'on y progresse parce qu'on a la carte du parti ou qu'on est
sympathisant. Si on veut changer les choses, permettre aux citoyens d'avoir à nouveau confiance, il faut que ces deux partis principaux n'aient pas la majorité les 22 avril et 6 mai prochains",
a-t-il pointé.
"La bipolarisation recule chez les Français"
Enfin, François Bayrou s'est dit convaincu que "la bipolarisation est en train de reculer". "Il y a une enquête sortie samedi, qui dit que 60% des Français trouvent qu'on parle de trop de
François Hollande et de Nicolas Sarkozy. Cela démontre que les Français ne veulent pas aller là où vous voulez les emmener", a-t-il déclaré à l'attention des journalistes qui l'interrogeait. "On
voit à quel point les temps de parole dans les médias sont particulièrement déséquilibrés. Mais le monde médiatique se trompe. Comme ils l'ont fait en 2007, comme ils l'ont fait en 2002 et en
1995, les Français vont sortir de ce duo car ils n'ont envie d'aucun des deux choix qu'on tente de leur imposer", a-t-il ajouté.
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12 propositions qui se traduiront dès le 10 juin par un référendum consacré à la moralisation de la vie publique.
"Cette moralisation de la vie publique qui traîne depuis trente ans, dont tout le monde parle depuis trente ans sans que jamais
rien ne change, cette moralisation de la vie publique, je considère qu'il est vital, vital pour la France, de la conduire maintenant à son terme. Je considère qu'il s'agit d'un objectif de tout
premier plan du mandat que les Français me confieront que de rendre honnête et insoupçonnable ce qui n'aurait jamais dû cesser d'être honnête et jamais prêter le flan aux soupçons.
Je ferai une vie politique honnête et insoupçonnable parce que je serai un président libre, lié à aucun réseau, ne trimbalant aucune affaire lointaine et que j'aurai pour le faire le soutien des
Français. Ayant réfléchi depuis des années à ce sujet, ayant rompu des lances, ayant combattu toutes les affaires dont j'ai eu connaissance, n'ayant jamais cédé à aucune intimidation, j'ai pris
mes résolutions.
J'en suis arrivé à une certitude : le monde politique tel qu'il est dominé par les deux partis du monopole du pouvoir est incapable de se réformer lui-même. Or la réforme est vitale pour
retrouver l'estime du peuple envers ses élus et ses dirigeants et pour que cessent les manipulations et les manoeuvres. Elle est nécessaire en particulier et surtout pour redresser la France et
la sortir de la crise, car la condition du redressement, c'est la confiance retrouvée. Pour rétablir les principes de la République, les simples principes de l'éducation civique, il faut donc en
passer par la seule autorité qui vaille, qui est l'autorité directe des Français.
Elu Président de la République le 6 mai, j'organiserai donc le 10 juin, jour du premier tour de l'élection législative et en même temps que celle-ci, un référendum de moralisation de la vie
publique en France. Je soumettrai aux Français directement avec le gouvernement que j'aurai nommé une loi-cadre, conformément à l'article 11 de la Constitution de la République. Ainsi, en quatre
semaines et un dimanche, nous règlerons et trancherons ces questions qui demeurent insolubles depuis des lustres et des décennies faute de volonté."
Mes 12 propositions
1/ Fixation des règles de composition d'un gouvernement resserré de moins de 20 ministres.
2/ Cumul des mandats "interdit" pour les députés dès les législatives de juin, "limité" pour les sénateurs.
3/ Délégation de vote supprimée et donc présence obligatoire des députés pour voter les lois; tous les votes seront publics.
4/ Fixation des principes d'une nouvelle loi électorale et d'une nouvelle composition de l'Assemblée nationale: nombre des députés diminué d'un tiers, "de l'ordre de 400" au lieu de 577 aujourd'hui. Elus pour trois-quarts au scrutin majoritaire actuel et pour le quart restant à la proportionnelle. Réduction du nombre de sièges applicable au Sénat.
5/ Reconnaissance du vote blanc à toutes les élections.
6/ Obligation effective de parité hommes-femmes.
7/ Suppression de "la myriade de micro-partis individuels ou de complaisance".
8/ Définition du conflit d'intérêts pour les responsables politiques, pour les hauts fonctionnaires (obligation de déclaration publique des intérêts privés avant l'entrée dans la fonction et lors de toute modification, fixation des incompatibilités), création d'une Autorité de déontologie de la vie publique pouvant être saisie par les citoyens.
9/ Interdiction du retour dans la vie publique des élus condamnés pour corruption.
10/ Indépendance de la justice. Le ministre de la Justice aura un statut particulier. Sa nomination, proposée par le duo exécutif, devra être soumise à l'approbation d'une majorité qualifiée du Parlement, devant qui il sera individuellement responsable et par qui il pourra être censuré. C'est lui qui conduira au nom du gouvernement la politique pénale de la nation.
11/ Indépendance des médias. Abrogation de la procédure "scandaleuse" qui fait de la nomination des présidents de l'audiovisuel public l'apanage personnel du chef de l'Etat.
12/ Procédure nouvelle pour éviter les nominations de complaisance et les soumettre à une approbation du Parlement et non pas à la "pseudo-approbation" actuelle.
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François Bayrou a dévoilé trente orientations précises pour que la France entre, en cinq ans, dans les dix premières nations du monde pour la
qualité, la réputation et l’efficacité de son système éducatif.
Il faut un contrat de progrès entre l'école et la nation. Ce contrat doit garantir les moyens existants et en même temps préciser les objectifs que la nation assigne à l'école. Le progrès que nous nous assignons doit être vérifiable par tous, c'est pourquoi je fixe un objectif que, dans les cinq ans, l'école française entre -j'aurais dû écrire « rentre »- dans les dix premiers du classement international pour la compréhension de l'écrit, le calcul, les connaissances scientifiques et la lutte contre les disparités sociales
Au lieu d'être dans la "réformite" perpétuelle, il faut un plan de progrès continu, inscrit dans le long terme pour vraiment changer les
choses. Il faut cesser d'aller de fausses réformes en fausses réformes qui ne changent rien sur le fond mais déstabilisent perpétuellement l'Éducation nationale et en même temps le moral, la
confiance professionnelle des enseignants et des parents. C'est de la fausse monnaie et il faut que cette fausse monnaie soit écartée.
Il faut refaire de l'école, j'allais dire à tout prix, un lieu d'où la violence est exclue et où le respect est la règle entre élèves et
enseignants, à l'égard des enseignants et dans la cour de récréation
Il faut restaurer la confiance de la nation dans ses enseignants. Au contraire de tous ceux qui se présentent à cette élection, je ne suis pas favorable à ce que l'on remette en cause le décret
qui définit le statut des enseignants. La définition du temps de travail est légitime. Il peut être réaménagé sur la base du volontariat, on peut faciliter, si on le souhaite, une présence plus
importante dans l'établissement par exemple en construisant des bureaux, mais les procès perpétuels contre les enseignants sur le temps de travail doivent cesser
Les concours de recrutements nationaux sont la voie la plus républicaine et la plus légitime pour sélectionner les enseignants du second
degré. Ils sont anonymes, ils sont justes et permettent de juger réellement de la qualité d'une génération de candidats. Ils font partie de la fierté des corps d'enseignants en leur garantissant
une légitimité. Je défendrai les concours de recrutements nationaux.
La reconstruction d'une année de formation en alternance avec exercice dans la classe et transmission de l'expérience d'autres enseignants est
impérative et étroitement liée au contrat de progrès dans l'Éducation nationale. Il s'agit du moyen et du seul moyen de familiariser les enseignants recrutés et débutants avec l'expérience de
leurs collègues plus expérimentés et plus assurés. Il s'agit d'armer les jeunes enseignants et de leur faire ainsi gagner des années d'expérience
La notation pédagogique des enseignants doit être assurée par des évaluateurs (corps d'inspection ou autres), expérimentés, de la même
qualification au moins, de la même discipline que celui qui est ainsi évalué, et non par le chef d'établissement étranger à la discipline enseignée. Au demeurant il n'y a rien à changer à
l'équilibre actuel. Le chef d'établissement évalue déjà les capacités et les qualités des enseignants, individuellement, et son évaluation représente 40 % de la note attribuée. J'ajoute que plus
on trouvera d'éléments objectifs pour assurer l'évaluation et plus j'approuverai cette évaluation.
Arrêter avec les surcharges administratives, la multiplication des réunions, l'avalanche des livrets de compétences. À l'école comme dans tous
les autres secteurs d'activité, la surcharge paperassière étouffe, asphyxie et ne sert à rien. J'ajoute que je voudrais que l'on arrête aussi avec l'avalanche de circulaires de toute
nature
D'abord les bases et les bases d'abord. Il n'est aucune chance de réussite pour un élève qui n'a pas la maîtrise des fondamentaux. Je proposerai que, tant que cela est nécessaire, 50 % du temps scolaire à l'école primaire soit consacré à la maîtrise de l'écrit que l'on dit « actif et passif », et à la langue française en sa beauté à découvrir, en ce qu'elle peut exprimer de nuances, de richesses, en son vocabulaire. C'est un bagage pour la vie. 50 % du temps scolaire consacré à la langue française à l'école primaire.
Les principales difficultés des élèves très jeunes sont psychoaffectives. Elles ne sont pas, pour la plupart du temps d'ordre pédagogique ou de l'ordre des capacités, comme on le dit. Les repérer tôt par une formation et un réseau adapté, c'est donner une chance de les résoudre soit au sein de l'école soit par l'intervention, plus souvent encore, de pédopsychiatres. Je trouve que ce repérage précoce des difficultés souvent affectives des élèves est un service à leur rendre et probablement la stratégie la plus efficace contre l'échec scolaire
Le premier lieu de l'éducation c'est la famille : favoriser la mise en place -je n'ai pas trouvé de meilleur nom- d'écoles de parents
associatives pour aider ceux qui ont des difficultés à accompagner leur enfant, me paraît-là une vraie aide, une vraie assistance aussi aux enseignants. J'ai le souvenir, je l'ai déjà raconté à
quelques-uns d'entre vous, de cette école maternelle de la banlieue parisienne comme l'on dit "profonde" dans laquelle il y avait de grandes difficultés d'élèves où, notamment en tout cas à la
première approche on pensait qu'il y avait de très nombreuses nationalités, origines culturelles, langues. Je parlais avec une enseignante et je l'interrogeais sur les difficultés à faire avancer
des élèves dont la langue maternelle n'est pas le français et, au bout d'un moment dans la discussion, elle m'a dit quelque chose qui m'a touché infiniment. Elle a dit : « Mais monsieur, vous
savez, le problème, ce n'est pas seulement que pour beaucoup d'entre eux, chez eux, on ne parle pas français, c'est que chez eux on ne parle pas aux enfants, on croit que les mettre devant
l'écran de télévision cela suffit à les distraire, et c'est cet échange-là qui manque et que nous n'arrivons pas à reconstruire à l'école ».
Je dis que s'il y avait un soutien auprès des familles, je ne parle pas de cela avec sévérité… j'ai travaillé comme chacun le sait, pour écrire sur Henri IV, sur le XVIème siècle français : eh
bien à cette époque, un bébé, un enfant en bas âge, on ne lui parlait pas, on considérait qu'on pouvait le laisser à part dans la maison sans avoir avec lui l'échange que les siècles passés ont
produit et que nous ont appris à produire… Je crois que simplement raconter, rappeler à toutes les mamans que l'échange avec l'enfant, même s'il ne parle pas encore, c'est le moyen de développer
sa sensibilité et ses attentes. Je suis sûr en tout cas, au dire de ces enseignantes, que c'est quelque chose que l'on pourrait apporter qui ne coûterait rien et qui serait d'un formidable appui
pour que l'école n'ait pas à reconstruire ce que dans la famille on n'a pas réussi à bâtir.
La question des méthodes pédagogiques doit être tranchée non pas par l'idéologie mais par l'évaluation des résultats. Ne croyez pas que comme
tous les parents et tous les enseignants je n'aie pas une opinion que je crois solide, à laquelle je suis attaché, nourrie par l'expérience, par exemple en matière de méthode de lecture. Je pense
que la question des méthodes de lecture devrait être tranchée depuis longtemps : car le clavier avec lequel désormais toute personne vit, ce n'est pas global, c'est lettre par lettre… et donc
c'est mon opinion, je ne veux pas l'imposer, mais je veux rappeler que du son à la lettre, de la lettre à la syllabe, de la syllabe au mot, il me paraît y avoir une démarche qui devrait être
désormais indiscutable. Mais c'est une opinion personnelle… que je trouve pertinente… mais que j'accepte comme personnelle. Et je considère que ce n'est ni au gouvernement ni au président de la
République de trancher des méthodes d'apprentissage, c'est à la classe, au résultat effectif, à condition qu'aucune méthode ne se voie exclue pour raison idéologique. Et c'est donc par
l'évaluation des résultats que l'on doit trancher de la question des méthodes
Aucun élève ne doit entrer au collège sans qu’il soit garanti qu'il maîtrise la lecture et l'écriture. S'il est en défaut, une pédagogie adaptée doit lui permettre de reconstruire son rapport à l'écrit car le but n'est pas d'exclure, mais d'intégrer les élèves qui autrement seront perdus tout au long de leur scolarité
Pour prévenir ces échecs, il faut penser le nombre d'élèves par classe en fonction, non pas de normes, mais de la réalité de la classe. À classe difficile petit nombre d'élèves, à classe équilibrée et de bon niveau, plus grand nombre d'élèves
Le collège doit être diversifié. Il est normal et juste que la nation veuille garantir un bagage à tous les enfants, mais ce bagage de connaissances et de méthodes ne peut être apporté dans l'uniformité. Pour un certain nombre d'élèves en situation de rejet de l'école un « collège hors les murs » avec des pédagogies adaptées doit permettre une reconstruction et le retour, s'il le souhaite, à la voie classique.
Dans chaque discipline le "apprendre à apprendre" et le retour assidu aux bases doivent servir de socle. Les programmes doivent être écrits
avec les enseignants en imposant la faisabilité sans précipitation et la simplicité de leur énoncé. Je propose qu'un débat parlementaire permette d'exposer à la nation le principe des programmes
de son école et leur lisibilité
Informer les élèves sur ce qu'ils ne maîtrisent pas, par exemple, les codes de comportement, d'habillement, de langage. Les chemins de la confiance en eux-mêmes sont des choses très sensibles mais ce sont des choses qui manquent cruellement à un très grand nombre d'élèves qui sont plongés dans un monde dont ils n'ont pas les clés et pas les codes. Je considère qu'il est du devoir de l'école de la République de les leur proposer, non pas de les leur imposer, mais de les expliquer pour qu’ils comprennent un certain nombre de réactions que le monde a à leur égard ou qu'ils ont eux-mêmes à l'égard de ce monde. Démarche sensible mais qui est une démarche de vérité : informer les élèves sur les codes de la société dans laquelle ils vivent
Les rythmes scolaires doivent être reconstruits. Il n'est pas normal que l'école française soit celle qui concentre le plus d'heures de cours
sur le moins de jours de classe. Les horaires des élèves, devoirs compris, ne devraient pas dépasser une charge horaire d'une trentaine d’heures par semaine, ce qui veut dire presque autant que
leurs parents. Ceci signifie évidemment un allégement des horaires pour un grand nombre d'élèves. Les heures ainsi gagnées seront utiles aux enseignants pour le travail en commun, et aux
établissements pour des programmes au choix qu'ils pourront élaborer
Les devoirs doivent être faits dans le cadre de l'établissement sous la surveillance de tuteurs, d'enseignants de l'établissement s'ils le souhaitent, d'enseignants à la retraite ou le plus
souvent d'étudiants qui recevront une bourse pour se familiariser ainsi avec l'enseignement et servir de « grands frères scolaires », de tuteurs ou d'appuis aux élèves plus jeunes. Ces bourses de
tutorat doivent être offertes à coût réduit, aisément accessibles elles pourront être offertes aussi en complément de leur retraite à des enseignants qui voudront encore servir. Elles accroîtront
la présence si nécessaire des adultes dans les établissements
Donner aux chefs d'établissement des possibilités nouvelles, par exemple recrutement direct des remplaçants, gestion des volumes d'heures pour organiser des soutiens individualisés ou en petit
groupe. Je suis pour que cette autonomie nouvelle permette un meilleur service public au sein des établissements, de l'enseignement secondaire en particulier
L'enseignement professionnel doit reposer non pas sur l'élimination mais sur la vocation, par la découverte des métiers, par l'alternance ou l'apprentissage
L'information sur les métiers tout au long du collège, découverte des entreprises et des chantiers pour que les élèves découvrent ce que sont ces activités dont ils entendent parler, mais qu'ils
n'ont jamais rencontrées. C'était déjà l'idée du stage en 3ème que nous avons créé en 1995 et dont tous les élèves et beaucoup d'entreprises sont très heureux
Il faut un plan de développement de l'apprentissage et de l'alternance. Il faut que nous élucidions cette question : qu'est-ce qui bloque pour les entreprises ? Qu'est-ce qui bloque du côté de
l'éducation ? Qu'est-ce qui bloque dans la destination de la taxe d'apprentissage ? Toutes ces questions-là devront être traitées pour que soit élaboré ce plan de développement dont nous avons
besoin de l'apprentissage et de l'alternance
Nous souffrons d'une double pénurie de scientifiques et de littéraires et cette double pénurie constatée dans tous les amphithéâtres est à mon sens dommageable pour la nation. Tout le monde
s'accorde à reconnaître que, pour les scientifiques par exemple, cela présage d'une crise des vocations qui est extrêmement lourde. Je pense qu'il faut que nous réfléchissions à l'organisation
des baccalauréats et j'avance l'idée, je risque l'idée d'une réflexion sur une nouvelle voie du baccalauréat qui sera un baccalauréat d'excellence générale, à la fois littéraire et scientifique.
Je pense que l'obligation à choisir entre littéraire et scientifique pour un certain nombre d'élèves est, au fond, un choix trop difficile et qu'ils n'arrivent pas à assumer et que beaucoup
d'entre eux et parmi les meilleurs, voudraient faire les deux. Je pense que ce serait un plus pour les vocations littéraires et un plus pour les vocations scientifiques. Je le propose et ne
l'impose pas, mais je propose en tout cas que l'on y réfléchisse
Je suis certain que c'est une clé pour lutter en particulier contre l'échec des premiers cycles à l'université parce que ce que les élèves ne savent pas, c'est que l'université, c'est une
connaissance que l'on construit soi-même autant qu’on la reçoit. C'est la recherche dès les premières années, c'est un exercice d'autonomie. Il faut former à cette autonomie en Terminale. Je
propose que la Terminale soit repensée comme une véritable propédeutique, on disait cela autrefois, une véritable entrée, préparation à l'entrée dans l'enseignement supérieur
L'orientation c'est une ardente obligation. On doit y préparer tout au long de l'enseignement secondaire et à l'entrée à l'université et, pour l'entrée à l'université, je propose que cette
orientation soit nourrie par une information objective sur les sorties d'études dans la formation que l'on envisage de suivre, que l'on dise aux étudiants à l'entrée : « voilà ce qui vous attend
à la sortie », car ils l'ignorent dans un grand nombre de cas et cela provoque des catastrophes
Pour les enfants handicapés dans leur scolarisation, des progrès ont été faits, mais des obstacles demeurent. Beaucoup d'enseignants se sentent démunis face au handicap. Je propose que l'on
aborde cette question franchement dans le cadre de la Conférence nationale sur le handicap que par ailleurs j'aborderai ici même la semaine prochaine. Enfants handicapés dans leur scolarisation,
cela mérite une réflexion et un soutien nouveau de la nation
Il faut un grand plan Santé. Les élèves français sont les plus frappés d'Europe par les addictions au cannabis, à l'alcool, par un certain nombre de comportements à risques. Je pense qu'une
mobilisation notamment avec les étudiants en médecine, dans tous les établissements scolaires dans l'enseignement secondaire sera bienvenue et urgente pour lutter contre ces addictions
Deux réflexion générales pour finir.
La première : réflexion générale sur l'éducation numérique. C'est très important pour l'avenir. Je vous ai dit ce que je pensais d'Internet, de ses chances et de ses risques. Moi qui le pratique
quotidiennement comme beaucoup d'entre vous, je pense qu'il y a là un gisement de progrès considérable. En même temps, je veux dire qu'il n'y a pas d'éducation qui soit déshumanisée, il n'y a pas
d'éducation qui soit entièrement dématérialisée et que les ressources de ce que l'on appelle le e-learning sont, pour l'avenir, en même temps un immense enrichissement des possibilités de
formation et de découverte, et un univers qu'il nous faut apprendre et que les jeunes, les élèves et les étudiants doivent apprendre. Je propose aussi une réflexion générale sur la coopération
entre l'enseignement numérique et l'enseignement classique traditionnel dans les classes
Je pense qu'il faut ouvrir les établissements scolaires en dehors des heures de cours à la demande d'éducation de la société. Une école du soir « à la demande » avec une contribution modeste des
apprenants doit être ouverte dans tous les établissements du second degré. L'initiative viendra de la demande de ceux qui veulent apprendre quelque chose. Il y a des pays entiers, je pense aux
États-Unis, qui se sont construits sur l'école du soir. Il est légitime et nécessaire de l'offrir en France. Il n'est pas normal que nos établissements soient fermés un jour sur deux dans l'année
et ne servent à rien d'autre. Je pense que la société a besoin qu'on lui propose une offre de formation générale
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