L’expression politique est formidable puisque au travers d'un
mot, d'une expression, d'un résultat, vous aurez autant d'interprétations que de sujets. Si cela est gratifiant au niveau de la capacité sémantique et le faire valoir, cela ne peut pourtant être
admis au sein d'une même famille.
Pour se comprendre et agir ensemble, chacun des membres d'une même famille doit posséder les mêmes codes. Ainsi si une voix représente un vote, ce que dit cette voix doit
être compris dans le même sens par chacun des membres qui composent la famille.
C'est d'abord cela et lors du congrès de Lyon en 2006, que nous avions déclaré en nous affranchissant clairement tant de ceux qui sont à notre droite que de ceux qui sont à notre
gauche. Ainsi ce sont les autres qui se situent par rapport à nous et non l'inverse ! Et nous affirmions notre volonté d'être un parti libre et
indépendant !
Alors non, le MoDem n'est pas mort parce que nos idéaux sont toujours là et bien vivaces.
Quand ces idéaux sont clairement exprimés, quand ces idéaux sont portés par un candidat dont la sincérité est reconnue au premier coup d'oeil (et non autoproclamée) et bien, il se passe ce qui
s'est passé en aquitaine !
Le Modem dépasse les 10% et cela avec très peu de moyens.
Imaginez la capacité en rayonnement de notre parti, si nos idéaux étaient clairement exprimés, portés sans fard, avec fierté par des personnes dont la sincérité serait reconnue au premier coup
d'oeil !
In fine, ce score de 4% est sans doute une chance à saisir car il va, je l'espère, permettre à la sincérité de s'exprimer et ainsi de ne plus attirer ces petites mouches collantes qui ne sont que
poison.
Je l'affirme, par cette sincérité retrouvée, notre parti sera celui qui portera l'espoir de cette société plus juste, plus humaine, plus fraternelle dans laquelle le mot Equité
brillera comme les mots Liberté, Egalité et Fraternité.
Si cette sincérité est retrouvée, nul doute que nous serons les moteurs de l'alternance à ce régime qui ne sait manier que la brimade de ceux qui sont les plus exposés à la chute
sociale et notamment de cette drôle de classe moyenne qui paye tant sans rien espérer en retour des euros versés..
Si j'ai écrit ce préambule, c'est d'abord pour rassurer et réconforter toutes celles et tous ceux qui ont été blessés, meurtris par le résultat du premier tour !
Depuis mercredi, je reçois de nombreux appels, de nombreux mails et même quelques mots manuscrits pour savoir quelle est ma position pour le second tour et donc quelle serait
ma consigne de vote !
Tout d'abord, je vais vous faire une confidence.
Je n'ai jamais aimé le mot "consigne" car cela suppose à l'autre, le déni de la réflexion, le gommage du sens critique, la nécessité de suivre une sorte d'ordre imposé.
J'ai toujours considéré au contraire qu'il nous fallait aiguiser au mieux le sens critique et faire en sorte que chacun d'entre nous puisse posséder les "codes", ceux qui permettent de donner le même sens au mot et donc de comprendre la même chose. La démocratie c'est pour moi, aussi cela : permettre le partage
du savoir et l'exercice du sens critique par chacun du "mal
appris" au plus lettré !
Certains, se disant encore du mouvement démocrate ont déjà donné des "consignes de vote" et
cela est d'autant plus cocasse que ces "certains" sont les "décalés superbement recalés lors du premier tour " ! Manière de
vouloir faire croire au travers des mass media, sources de leur désir de lumière et flatterie d’ego, qu'ils existent encore alors qu'ils ne sont plus, un peu comme ces poulets à qui l'on coupe la
tête et qui continuent de courir (intéressant d'observer leur trajectoire !)
Je ne donnerai donc aucune consigne de vote mais j'appelle chacun à user de son sens critique.
Les projets sont désormais connus, les professions de foi sont arrivées dans chacune des boîtes aux lettres.
Pour aiguiser le sens critique et permettre le choix éclairé, je veux rappeler quelques éléments :
1. L'abstention, si je peux la comprendre, signifie
qu'on laisse les autres agir à sa place. Et une abstention importante donne toujours une prime aux partis extrêmes.
2. Le vote sur papier blanc
ou sur papier orange peut voir du sens s'il est massif, car les bulletins sont comptés. Mais ils ne sont guère comptabilisés et sa signification disparaît ;
3. Les domaines de compétence
de la région sont clairement définis et limités par la loi. Il est intéressant à ce sujet de savoir si telle ou telle proposition relève du champ de compétence régional.
Ainsi quand la liste décalée du premier tour proposait que "pour garantir un accès médical, la région financera les étudiants s'engageant à exercer au
moins dix ans là où il manque des médecins"(sic–voir profession de foi des « décalés »), il était certain de considérer cette proposition
comme farfelue.
C'est méconnaître outre les normes de la médecine libérale en France,
la réalité actuelle de l'exercice de la médecine générale.
Ce n'est pas parce qu'un financement sera apporté aux étudiants en médecine (d'ailleurs de quoi ? du droit d'inscription en faculté ? du gîte et couvert ?) que nos concitoyens
pourront espérer une médecine générale de proximité.
Il convient à cet égard de se reporter aux conséquences de la loi du 13 août 2004, de la convention médicale de janvier 2005, de la mise en place des franchises médicales et plus récemment de la mise en place de la loi dite HPST dont
l'une des orientations est justement la concentration plus que l'idée de proximité. Ceux qui vivent sur Lyon constatent et constateront les effets pervers de cette concentration de moyens
volontiers excentrée mais qui a de fait supprimé la proximité du service de soin, notamment au niveau de la radiologie et bientôt au niveau de l’hôpital public puisque bientôt l’Hôtel Dieu verra
sa vocation hospitalière historique gommée.
Ainsi au travers de cette proposition scintillante, il n'y avait qu'ignorance du sujet et mépris de l'électeur ! Pas étonnant que le citoyen éclairé ait recalé le
décalé !
4. Une réforme des collectivités territoriales va se mettre en place en 2014 et nul ne sait clairement ce qui restera des compétences dévolues aux régions et départements.
On aurait pu espérer avoir quelque réponse de la tête de liste UMP du Rhône, puisque membre du gouvernement Sarkozy -
Fillon. Les silences sont ainsi des réponses utiles à la réflexion !
Je veux remarquer aussi la complicité des media sur l’absence de réponse à cette question
fondamentale.
Aussi, je vous conseillerai ce week-end de ne pas divertir votre réflexion par les media : TV, radio, journaux (sauf samedi soir pour suivre le match France Angleterre du Tournoi des Six Nations), de lire et d’analyser, crayon à la main, chacune des propositions exprimées.
Relèvent-elles oui ou non des compétences de la région ?
Pourront-elles être pérennes malgré la réforme territoriale de 2014 ?
Sont-elles réalisables concrètement ou ne sont-elles qu’apparence marketing ?
Ces quelques éléments de réflexion peuvent permettre à mon sens de faire un choix éclairé et non de
consigne !
Lyon ce 19 mars 2010