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Le blog de Jean-Claude JOSEPH

Ces temps troublés par les odieux attentats de paris survenus un vendredi 13 du mois de Novembre, me laissent accroire qu'il me fallait rédiger quelque chose !

Mais quoi ? L'horreur est telle que les mots ne peuvent venir parce que je me suis toujours méfié de mes réactions à chaud. N'ai-je point écrit sur ma page Facebook que je reprendrais bien les armes et aller en croisade ?

Et c'est là que la mémoire, cette sacrée mémoire me renvoya à ce que j'avais écrit à mes camarades de fortune plein d'un idéal vivace.

C'était en 2010 ! Je venais de subir une fracture de mon poignet droit et cette blessure me donna une drôle d'inspiration, à la volée.

J'ai retrouvé ce mail envoyé à mes amis d'infortune.

Le relisant, je trouve qu'il est d'actualité sur tous ces sujets qui nous posent question !

Tant au sujet de l'évolution souhaitable de la religion musulmane avec nos fondamentaux républicains français que de la vacuité de nos politiques et en particulier de ceux qui se prétendent toujours appartenant au Mouvement Démocrate !

Comment espérer de l'honnêteté en politique quand seule l'espérance d'un siège et d'une occupation rémunérée à moindre frais prévaut ?

Je veux le dire ici, je me refuse par cohérence d'idéal à soutenir cette drôle de liste, ce salmigondis (expression barriste) menée par un suppôt sarkozyste !

Chirac avait coutume de dire au sujet des centristes : "Les centristes, on les roule dans la farine et on les fait frire" ! Et bien ce n'est pas faux, loin de là !

J'ai rappelé cela au président actuel de la fédération du Rhône en temps utile ! Mais il n'est de pire sourd que celui qui ne veut entendre, d'autant qu'il se trouve lui-même sur cette liste aux relents nauséabonds et le croit-il en position dite elligible !

Nous verrons bien où cela nous conduira !

Mais revenons à nos moutons (ceux qu'on égorge dans les baignoires?) et voici quelques années après le mail que j'envoyais à mes camarades d'infortune croyant encore à la vertu de la pensée.

mail daté du 10-01-2010

Chers amis,
 

Tout d’abord tous mes vœux de bonne année à vous tous et ceux qui vous sont chers.

 

J’ai fini l’année comme vous le savez par une fracture dite de Pouteau-Colles (le bon Docteur M.. vous expliquera que c’est une fracture du jeune enfant et aussi de la personne âgée !!!), glissant sur une vicieuse petite plaque de verglas formée lors de la première neige le 18 décembre. Lors de la visite de contrôle on s’est aperçu qu’il y avait eu entre-temps (sans doute après la pose de la résine) un sacré déplacement de la tête radiale et que cela avait déjà commencé à consolider.

Bref verdict immédiat et attendu dès le visu personnel de ma radio du poignet :

Au bloc !

J’ai été opéré mercredi (plaque et broches). Je ne pourrais plus prendre l’avion car en plus de la tête que j’ai, ça va faire sonner tous les portiques.

En ce moment, on voit bien que toute l’équation posée par Al Quaeda repose sur la mise au calme du Pakistan (pays des purs en ourdou) et donc de la nécessité de la mise au placard du général Musharaf et de son gouvernement fantoche.

Cela est le préalable nécessaire pour faire revenir une démocratie d’ordre plus séculier que régulier. Je pense que telle est la conviction du président des Etats-Unis à la différence du président de la République Française qui a jugé plus utile de rendre les honneurs au général Musharaf lors de sa visite officielle récente.

Tel est le défi à mon sens que doit relever l’Islam partout pour séparer ainsi et enfin, ce qui appartient à la sphère privée de l’espace public ce si nécessaire au fonctionnement d’une société simplement humaine. 

Pourquoi la couronne d’Angleterre et son Vice Roi, Lord Mountbatten n’ont–ils pas voulu ou oser faire leur, la réflexion du Mahatma qui pressentait, en s’opposant de toutes ses forces à la partition de l’Inde, ce qui arriverait et notamment la lecture fondamentaliste des textes religieux et ce des deux côtés, sauf que l’hindouisme permet par son polythéisme, sa métempsychose et son ordre (les castes) de ne pas être en croisade et ne suscite simplement pas un quelconque prosélytisme.

 

Cela voudrait–il dire que je crois que l’Islam n’est pas une religion ordonnée au sens où je l’entends supra ?

Et bien oui !

On voit bien d’ailleurs que la réelle difficulté de l’islam en France est cette non volonté de la part de leurs dignitaires souvent autopromus par leur éloquence, d’ériger une vraie représentation ordonnée de la deuxième religion en terme de fidèles de notre pays.

Et nous savons déjà bien que ne pourrons pas de l’extérieur, faire changer ces choses qui appartiennent au « sacré ».

Cette révolution doit venir des musulmans eux-mêmes qui pourront exercer par leur instruction enfin autorisée des textes révélés, un vrai sens critique.

Aujourd’hui, il n’est pas faux de dire qu’in fine il y a autant d’interprétations de ces textes que de mollahs ou d’imams.

C’est pourquoi je suis farouchement opposé à toute loi interdisant ou réglementant le port du voile rituel.

Aux dignitaires musulmans français de voir comment ils peuvent faire évoluer l’interprétation du texte pour que cela puisse être conforme à l’esprit de notre République laïque qui veut d’abord dire son indépendance de toute organisation religieuse. C’était d’ailleurs le sentiment de Philippe Seguin qui possédait une vraie érudition de cette religion et qui avait tranquillement traité la volonté de légiférer sur ce sujet de « vaste connerie » ! 

Je ne rentrerai pas dans les ressentis élogieux lus et entendus y compris de celui qu’il avait pour habitude de traiter de « minus » ! (pour celles et ceux qui l’ignorent, ce qualificatif affectueux visait celui au tic d’épaule)

Je n’oublie cependant pas qu’il fut le premier, alors ministre des affaires sociales à pousser son raisonnement libéral vers la définition désormais non choquante de « volet incompressible du chômage », qu’il fut à l’origine de la théorisation de la maîtrise comptable de l’assurance-maladie en réformant les affections de longue durée dont la seule conséquence fut que ceux qui ne pouvaient faire face à la dépense en soins ont arrêté les soins.

C’est vers cette époque que les réseaux humanitaires de Médecins du Monde et médecins sans frontière créent leur mission « France ». Je participais ayant du temps, puisque jeune installé, à celle de MSF au niveau lyonnais.

Et que dire de son obstination à voir les choses dans l’ordre lors de la campagne de Maastricht, qu’il fut le premier à prononcer « strict » afin de marquer la dureté et l’ignominie de la monnaie unique et de la possibilité réelle de construire une Europe politique.

C’était un souverainiste républicain et cela a expliqué le rapprochement entre Chevènement, Pasqua et lui !

Mais il est vrai que sa constance en faisait un être bizarre et qui suscitait de toute façon de l’intérêt, mais pour moi, je considère que Philippe Seguin était un authentique libéral.

Le gaullisme dit social est pour moi une sorte de cache-sexe inventé pour faire croire que l’on n’est pas forcément d’accord sur tout.

C’est d’ailleurs la même chose pour le Nouveau Centre !

Comme quoi la nature politique est bien reproductible !

 

A l’Islam de faire ce que le Christianisme et le Catholicisme apostolique romain en particulier ont su faire en mettant certes près de 1400 ans !

Ce qui voudrait dire si l’on croit à la longue et lente marche des civilisations, qu’il nous faudra attendre 770 ans pour que l’Islam atteigne cette maturité !

Je vous laisse le soin de trouver l’équation qui me permet d’arriver à ce résultat chiffré !

 

Je suis sorti de Desgenettes le jeudi midi et j’ai épluché tous les mails reçus cette semaine. Je ferais donc une réponse globale à tous vos mails.

 

Fernande, je n’ai pas de réponse particulière à te faire puisque en fait tout le contenu de cette lettre répond en grande partie à tes nombreuses interrogations.

Thomas, en réponse à ta revue de presse choisie que tu sais si bien nous offrir, voici un lien vers une réponse de circonstance que j'ai faite à un patient perdu de vue depuis au  moins 5 ans et qui m'a servi à bâtir cet article pour mon blog !

http://www.jcjos.com/article-a-propos-de-la-grippe-a-h1n1v--42586286.html 

Tu peux diffuser si cela te semble intéressant ! Je l’avais envoyé par mail à la rédaction de Libé pour la rubrique Rebonds (qui m’a déjà publié plusieurs fois), mais je pense qu’à cause du doc en pj, cela a dû partir à la poubelle. Je vais leur renvoyer l’article par notre encore « service postal public » comme je le faisais autrefois et on verra bien.


Sinon que diriez-vous de nommer ce que nous avions rêvé de faire : Comité de Défense des Démocrates Démoralisés (CD3 : c'est détroit ? des droits de passage ? non des trois ! Hein ! 7 et 3 alors ? Et l'autre fatigué de répondre « oui mais 7 ou 9 »). Je suis sûr que Fernande va en rire follement et que Rémi se libérera enfin les mâchoires.

Belle transition pour te dire, Cher Rémi, que j'ai mis sur mon blog ma lettre de candidature postée en octobre et que tu ne devrais avoir aucune inquiétude de savoir qui ira à la soupe bien tiède et fadasse au demeurant. Il n'y a plus de sel au niveau départemental et régional ! Les militants ont-ils seulement été en mesure d'auditionner les membres du machin régional créé à la va vite lors de l'UR en catimini ?

Et que dire du national ?

Avez-vous lu la déclaration de Jean Lassalle publiée dans le libé d’hier disant que si le Modem ne faisait pas au moins 10%, ce parti ne servait à rien !  

Effectivement et nous l’avions bien mesuré lors de notre réunion pizza !

C’est bien qu’un homme de la stature de Jean puisse enfin dire cela ! M’est avis que s’il n’arrive pas à ce que François sorte de sa surdimutité actuelle, il ira reconduire ses brebis dans ses chères Pyrénées qu’il remplira de sa forte voix.

Combien de membres éclairés et sincères dans leur engagement avons-nous perdu depuis 2007 ?

En tant que responsables, avez-vous eu en mains l’évolution chiffrée des militants de votre section ? Personnellement je ne l’ai jamais eu, or c’est quand même bien le moins qu’une direction soucieuse des intérêts de son parti devrait faire parvenir en premier aux responsables des différentes sections ! J’emploie à dessein le mot de direction puisque in fine, il ne s’agit pas d’un exercice de présidence !

J'en profite pour faire part de mon sentiment sur le cruel dilemme auquel sont confrontés nos artisans du 7 (même si la rue des artisans est dans le 8 !)

Il me semblerait plus utile pour le parti d’y être en étant enthousiaste mais en prenant acte en début de séance de l'incapacité prévisionnelle du "directoire" rhodanien s’excusant d’être débordé de tous côtés, ce qui est normal si on ne construit pas une vraie équipe dont chacun des membres exercerait de vraies délégations en toute sérénité et confiance réciproque.

Vous êtes deux sur trois ! Je ne connais pas le troisième !

L'absence même justifiée par l'honneur que vous voulez rendre au maire d'arrondissement (petit roitelet comme aimait à les qualifier Monsieur Barre) est un acte contre nature envers les militants sincères qui ignorent tout des chapelles et des bénitiers et qui sont loin d'imaginer qu'au lieu de l'hostie à confectionner, c'est un ragoût pas propre qui est finalement resservi.

Nous, nous le savons puisque nous avons pris quelques responsabilités même de peu de chose.

Par contre, votre force, c'est aux militants, à la « piétaille » comme aimait à dire le président Mitterrand, qui comme son nom ne le suggère pas est pour moi un titre de noblesse de ceux qui vont à pied, que vous avez le devoir de donner !

Sans infanterie point de salut ! Petite pensée à mon père qui était dans l’infanterie dite coloniale puis de marine en servant au 21ème RIMA !


Donc oubliez les mondanités qui n'ont d'intérêt que d'y être vu sauf à rencontrer des personnalités d'intérêt dans tous les sens du terme cette fois.


Montrez aux adhérents, militants et militants actifs que vous pouvez leur transmettre votre force de conviction dans le projet singulier qui a donné naissance au Modem et votre tandem talentueux retiendra leur attention et leur intérêt à la chose comme on dit dans nos campagnes.

 

C’est le seul travail qui m’intéresse car en toute sincérité, je crois toujours à ce fameux projet d’espoir qui puisse accompagner chacune et chacun de nos compatriotes. J’ai fait exprès d’employer ce terme suranné car j’en ai marre d’entendre cette expression oiseuse de citoyenneté qui ne peut faire à mon sens que le lit d’un modèle à la française du communautarisme en se targuant de faire de la place à la diversité en inventant des quotas ou des places réservées sans effort.

 

Depuis toujours, la France a toujours été diversifiée mais il y avait un socle sur lequel chacune et chacun venant d’horizons divers et éloignés de milliers de kilomètres pouvait s’appuyer !

Mon grand père comme nombre de milliers d’autres de l’empire colonial a naturellement quitté Pondichéry distante de plus de 10 000 kilomètres lors de la guerre de 14 pour venir défendre et servir son pays, sa patrie et en ressortir asphyxié par les gaz moutardes employés dans les tranchées !

Et mon père a aussi trouvé naturel de s’engager à 17 ans pour aider et servir son pays lors des deux campagnes d’Indochine en intégrant la fameuse plaine des jars et Diên Biên Phu tombé l’avant-veille de son anniversaire et poursuivre ensuite sur les évènements d’Algérie !

Il y avait ce socle solide sur lequel chacun d’où qu’il vienne savait se poser.

 

Le projet d’Espoir et nos premiers travaux lors du Congrès fondateur de 2007 avaient pour ambition de reconstruire ce socle délabré par le misérabilisme des politiques français de ces dernières trente années, afin que chacun se sente appartenant de la France ! C’est ce qui a rassemblé je crois, autant de personnes autour de François Bayrou qui portait par la parole ce vrai projet pour une vie apaisée de chacun d’entre nous.

Nombreux sont ceux qui éprouvent le sentiment d’avoir été trahis dans la sincérité de leur engagement et pire d’avoir été manipulés pour faire du chiffre à l’audience personnelle de tel ou tel. Nous avons vécu cela aux municipales, aux européennes (moteur essentiel pour notre mouvement qui s’est étouffé sans difficulté car au lieu de mettre du SP on a mis du diesel !).

Je parie qu’il en sera de même pour ces élections régionales s’il n’est pas provoqué à temps, un sursaut citoyen des démocrates sincères. Ou alors que l’on nous dise clairement que nous devons rouler pour le boss jusqu’à 2012. Les militants actifs d’aujourd’hui et dont je ferais partie naturellement et sans calcul aucun, seront toujours là comme ce fut le cas lors de la présidentielle de 1988 où tous les barristes savaient avant que la campagne ne démarre que la défaite était annoncée. Là on avait voulu imposer du SP alors que Barre marchait au diesel. (Même erreur quant au carburant pour Balladur et pour Jospin en 2002 !).

Ce qui veut dire que la force d’un parti n’existe que par la seule volonté militante, par le seul enthousiasme à l’affirmation de ce que nous sommes et ce que nous voulons pour rendre notre société plus humaine au lieu de biaiser en disant chaque fois ce que nous ne voulons pas en les montrant du doigt comme un garçon mal élevé !

Voilà ! Grâce à vos nombreux mails, j’ai pu écrire tout cela d’un seul jet et c’est en plus excellent comme exercice de rééducation !

 

Maintenant mes chers amis, j’attends vos observations aiguisées du sens critique (valeur fondamentale que perdent celles et ceux qui n’ont que pour seule ambition, la leur !).

 

Je vous dis toutes mes amitiés

 

A Lyon-Bron ce 9 janvier 2010

Jean-Claude Joseph

 

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Un moment singulier ! Comme si tout s'arrêtait ! !

Je regarde la retransmission via internet sur Public Sénat !

Mon drapeau flotte pour signifier mon émotion, le partage de la tristesse absolue depuis ce funeste vendredi 13 !

Le président lit son discours !

Je le trouve bien et je veux le dire ici !

Puisse la France, mon pays, notre pays se rassembler et faire front aux menaces de ces imbéciles sans foi, ni loi !

Voici in extenso le discours du président de la République Française !

Aux Invalides : Hommage aux victimes du 13 Novembre 2015 !

 

«Vendredi 13 novembre, ce jour que nous n’oublierons jamais, la France a été frappée lâchement, dans un acte de guerre organisé de loin et froidement exécuté. Une horde d’assassins a tué 130 des nôtres et en a blessé des centaines, au nom d’une cause folle et d’un dieu trahi.

 

Aujourd’hui, la Nation tout entière, ses forces vives, pleurent les victimes. 130 noms, 130 vies arrachées, 130 destins fauchés, 130 rires que l’on n’entendra plus, 130 voix qui à jamais se sont tues. Ces femmes, ces hommes, incarnaient le bonheur de vivre. C’est parce qu’ils étaient la vie qu’ils ont été tués. C’est parce qu’ils étaient la France qu’ils ont été abattus. C’est parce qu’ils étaient la liberté qu’ils ont été massacrés.

 

En cet instant si grave et si douloureux, où la Nation fait corps avec elle-même, j’adresse en son nom notre compassion, notre affection, notre sollicitude, aux familles et aux proches réunis ici, dans ce même malheur. Des parents qui ne reverront plus leur enfant, des enfants qui grandiront sans leurs parents, des couples brisés par la perte de l’être aimé, des frères et des sœurs pour toujours séparés. 130 morts et tant de blessés marqués à jamais, marqués dans leur chair, traumatisés au plus profond d’eux-mêmes.

 

Alors, je veux dire simplement ces mots: la France sera à vos côtés. Nous rassemblerons nos forces pour apaiser les douleurs et après avoir enterré les morts, il nous reviendra de «réparer» les vivants.

 

A vous tous, je vous promets solennellement que la France mettra tout en œuvre pour détruire l’armée des fanatiques qui ont commis ces crimes, qu’elle agira sans répit pour protéger ses enfants. Je vous promets aussi que la France restera elle-même, telle que les disparus l’avaient aimée et telle qu’ils auraient voulu qu’elle demeure. Et s’il fallait une raison de nous tenir debout, aujourd'hui, une raison de nous battre pour nos principes, une raison de défendre cette République qui est notre bien commun, nous la trouverions dans leur souvenir.

 

Ces femmes, ces hommes, venaient de plus de 50 communes de France. De villes, de banlieues, de villages. Ils venaient aussi du monde, dix-sept pays portent aujourd’hui avec nous le deuil.

 

Ces femmes, ces hommes, en ce vendredi 13 novembre, étaient à Paris, une ville qui donne un manteau de lumière aux idées, une ville qui vibre le jour et qui brille la nuit. Ils étaient sur les terrasses des cafés, ces lieux de passage ouverts aux rencontres et aux idées. Ils partageaient un repas aux saveurs du monde, dans cette soirée où l’automne ne paraissait pas finir. Ils chantaient au Bataclan aux sons d’un groupe américain qui leur faisait l’amitié de se produire dans une salle qui depuis deux siècles incarne l’esprit de Paris.

 

Ces hommes, ces femmes, avaient tous les âges, mais la plupart avait moins de 35 ans. Ils étaient des enfants lors de la chute du mur de Berlin, ils n’avaient pas eu le temps de croire à la fin de l’Histoire, elle les avait déjà rattrapés quand survint le 11 septembre 2001. Ils avaient alors compris que le monde était guetté par de nouveaux périls. Les attentats du début de l’année les avaient bouleversés.

 

Beaucoup, je le sais, avaient tenu à manifester le 11 janvier, comme des millions de Français. Ils avaient dit leur refus de céder face à la menace terroriste. Ils savaient que la France n’est l’ennemie d’aucun peuple, que ses soldats se portent là où on les appelle, pour protéger les plus faibles et non pour assouvir une quelconque domination.

 

Ces femmes, ces hommes, étaient la jeunesse de France, la jeunesse d’un peuple libre, qui chérit la culture, la sienne, c’est-à-dire toutes les cultures.

 

Parmi les victimes du Bataclan, beaucoup avaient fait de la musique leur métier. C’est cette musique qui était insupportable aux terroristes. C’est cette harmonie qu’ils voulaient casser, briser. C’est cette joie qu’ils voulaient ensevelir dans le fracas de leurs bombes. Et bien, ils ne l’arrêteront pas. Et comme pour mieux leur répondre, nous multiplierons les chansons, les concerts, les spectacles; nous continuerons à aller dans les stades, et notamment au Stade si bien nommé, le Stade de France à Saint-Denis. Nous participerons aux grands rendez-vous sportifs, comme aux rencontres les plus modestes, et nous pourrons aussi communier dans les mêmes émotions, en faisant fi de nos différences, de nos origines, de nos couleurs, de nos convictions, de nos croyances, de nos confessions, car nous sommes une seule et même Nation, portés par les mêmes valeurs.

 

Que veulent les terroristes? Nous diviser, nous opposer, nous jeter les uns contre les autres. Je vous l’assure, ils échoueront. Ils ont le culte de la mort, mais nous, nous, nous avons l’amour, l’amour de la vie.

 

Ceux qui sont tombés le 13 novembre étaient la France, toute la France. Ils étaient étudiant, journaliste, enseignant, restaurateur, ingénieur, chauffeur, avocat, graphiste, architecte, mais aussi charpentier, serveur, photographe, fonctionnaire, publicitaire, vendeur, artiste. Ils étaient les métiers de la France, les talents du monde. Tous voulaient réussir, pour eux-mêmes, pour leur famille, pour leur pays. C’est en nous rappelant leur visage, leur nom, mais aussi leurs espoirs, leurs joies, leurs rêves anéantis, que nous agirons désormais.

 

Nous connaissons l’ennemi, c’est la haine; celle qui tue à Bamako, à Tunis, à Palmyre, à Copenhague, à Paris et qui a tué naguère à Londres ou à Madrid. L’ennemi, c’est le fanatisme qui veut soumettre l’homme à un ordre inhumain, c’est l’obscurantisme, c’est-à-dire un islam dévoyé qui renie le message de son livre sacré. Cet ennemi nous le vaincrons ensemble, avec nos forces, celles de la République, avec nos armes, celles de la démocratie, avec nos institutions, avec le droit. Dans ce combat, nous pouvons compter sur nos militaires, engagés sur des opérations difficiles, en Syrie, en Irak, au Sahel. Nous pouvons compter sur nos policiers, nos gendarmes, en lien avec la justice, qui se sont encore comportés de façon admirable pour mettre hors d’état de nuire les terroristes.

 

Nous pouvons compter sur le Parlement pour adopter toutes les mesures qu’appelle la défense des intérêts du pays, dans un esprit de concorde nationale, et dans le respect des libertés fondamentales. Et puis, et puis surtout, nous pouvons compter sur chaque Française et sur chaque Français pour faire preuve de vigilance, de résolution, d’humanité, de dignité.

 

Nous mènerons ce combat jusqu’au bout et nous le gagnerons en étant fidèles à l’idée même de la France. Quelle est-elle? Un art de vivre, une volonté farouche d’être ensemble, un attachement à la laïcité, une appartenance à la Nation, une confiance dans notre destin collectif.

 

Je vous l’affirme ici: nous ne changerons pas; nous serons unis, unis sur l’essentiel. Et je salue, ici, devant vous, familles, ces innombrables gestes de tant de Français anonymes qui se sont pressés sur les lieux des drames pour allumer une bougie, déposer un bouquet, laisser un message, apporter un dessin. Et si l’on cherche un mot pour qualifier cet élan, ce mot existe dans la devise de la République: c’est la fraternité.

 

Et que dire de la mobilisation de tous les services publics pour porter secours et assistance aux victimes, pour accompagner les survivants, pour soutenir les proches. Ces personnels de santé, admirables. Leur action dit aussi ce que nous sommes: un pays solidaire.

 

Tout ce qui s’est passé depuis le 13 novembre porte la marque de la gravité, de la conscience des défis qui se présentent à notre pays. Ceux qui sont tombés, le 13 novembre, incarnaient nos valeurs et notre devoir est plus que jamais de les faire vivre, ces valeurs.

 

Nous ne céderons ni à la peur, ni à la haine. Et si la colère nous saisit, nous la mettrons au service de la calme détermination à défendre la liberté au jour le jour, c’est-à-dire la volonté de faire de la France un grand pays, fier de son Histoire, de son mode vie, de sa culture, de son rayonnement, de son idéal universel, du respect et même de la ferveur que notre pays inspire au monde chaque fois qu’il est blessé.

Je n’oublie pas les images venues de la planète entière, célébrant dans le même mouvement, le sacrifice de ceux qui étaient tombés à Paris, comme si c’était le monde entier qui se couvrait de deuil.

 

Le patriotisme que nous voyons aujourd’hui se manifester, avec ces drapeaux fièrement arborés, ces rassemblements spontanés, ces foules qui chantent la Marseillaise; tout cela n’a rien à voir avec je ne sais quel instinct de revanche ou je ne sais quel rejet de l’autre. Ce patriotisme est le symbole de notre union, de notre inaltérable résistance face aux coups qui peuvent nous être portés, car la France garde intacte, malgré le drame, malgré le sang versé, ses principes d’espérance et de tolérance.

 

L’épreuve nous a tous meurtris, les familles d’abord, les Français, quelle que soit leur condition, leur confession, leurs origines. L’épreuve nous a tous meurtris, mais elle nous rendra plus fort. Je vais vous dire ma confiance dans la génération qui vient. Avant elle, d’autres générations ont connu, à la fleur de l‘âge, des évènements tragiques qui ont forgé leur identité. L’attaque du 13 novembre restera dans la mémoire de la jeunesse d’aujourd’hui comme une initiation terrible à la dureté du monde, mais aussi comme une invitation à l’affronter en inventant un nouvel engagement. Je sais que cette génération tiendra solidement le flambeau que nous lui transmettons.

 

Je suis sûr qu’elle aura le courage de prendre pleinement en main l’avenir de notre Nation. Le malheur qui a touché les martyrs du 13 novembre investit cette jeunesse de cette grande et noble tâche. La liberté ne demande pas à être vengée, mais à être servie. Je salue cette génération nouvelle. Elle a été frappée, elle n’est pas effrayée, elle est lucide et entreprenante, à l’image des innocents dont nous portons le deuil. Elle saura, j’en suis convaincu, faire preuve de grandeur. Elle vivra, elle vivra pleinement, au nom des morts que nous pleurons aujourd’hui.

 

Malgré les larmes, cette génération est aujourd’hui devenue le visage de la France.

Vive la République et vive la France.»

Discours de François Hollande, Président de la République Française

27-XI-2015

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Ce gouvernement n’est pas formidable, il est juste inconséquent et dogmatique.

J’ai envie de dire au premier ministre Manuel VALLS et à sa ministre des Affaires Sociales et de la Santé : « Pourquoi tant de haine vis-à-vis des médecins que nous sommes ? »

D’un ton péremptoire le premier ministre a déclaré qu’il mettrait de toutes façons en application ce Tiers Payant Généralisé.

Il existe pourtant un moyen pour permettre l'avance des frais qui ne mette pas les médecins sous coupe réglée de l'assurance-maladie.

Il existe pourtant un moyen qui ne fasse que les médecins passent un contrat particulier avec chacune des mutuelles de France, ce qui veut dire au moins 300 mutuelles avec l'incroyable temps nécessaire pour contrôler les remboursements !!

Ce moyen c'est la CARTE D'AVANCE SANTE que certaines mutuelles (MTRL) et certaines banques (CREDIT MUTUEL) proposent déjà à leurs assurés ou clients.

Si le gouvernement pense que le tiers payant est l'arme au retard à l'accès aux soins, il se trompe !

Le retard à l'accès aux soins est lié en premier lieu à cette iniquité de la loi du 13 août 2004 avec soi-disant un médecin traitant (administré) et un soi-disant parcours de soins qui n'a objectivement de sens que de rembourser moins, largement moins les assurés au cas d'un non-respect de cette bizarrerie,

Mais aussi le retard à 'accès aux soins est lié à l'iniquité de cette loi portant la mise en place des franchises médicales Sarkozy en 2007.

Voilà pourquoi en cas d'alternance, la droite a déclaré qu'elle ne reviendrait pas sur la mesure !

Si le gouvernement croit que le tiers-payant généralisé doit absolument passer par les fourches caudines de l'assurance-maladie, c'est que ce gouvernement veut mettre sous cloche les médecins et les faire dépendre du bon vouloir de caisses pour être rémunérés de leur activité en temps et en heure

Si le gouvernement veut que les médecins de ville soient dépendants financièrement de l'assurance-maladie, alors qu'il aille au bout de sa logique et passe alors à un système par capitation comme en Angleterre. Les médecins y ont une qualité de vie professionnelle et personnelle bien meilleure qu'en France !

Toutes ces complications administratives font que les médecins en ont plus que RAS LE BOL, dévissent leur plaque, sont en burn-out croissant, craquent, subissent des Accidents Vasculaires ou Infarctus du Myocarde Aigus avec un taux de mortalité non négligeable, et  se suicident (profession où l'on rencontre le plus fort taux de suicides réussis !)

 

MOBILISATION GENERALE DES MEDECINS - GREVE TOTALE LE 13 NOVEMBRE 2015 !

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Souvent entendons-nous dire que le Pouvoir d'achat des français a augmenté !

Celles et ceux que je rencontre n'en ont pas le sentiment.

J'ai évoqué souvent dans plusieurs articles de ce blog, ma façon différente d'analyser cette différence d'appréciation.

Macro-économie versus simple panier réel du ménage ?

Dans ma façon de voir ou d'analyser les choses, je ne peux que constater que le Reste A Charge ne cesse d'augmenter. 

1. Premier Exemple !

La Ponction douloureuse des franchises médicales Sarkozy  et les pénalités subies pour non-respect d’un parcours de soins s'apparentant davantage à un Parcours du Combattant et que le gouvernement actuel pourtant socialiste ne veut pas abroger et qui retardent (cela est démontré dans le dernier rapport de l’Insee qui sera présenté ce matin) l’accès aux soins.

FRANCE PORTRAIT SOCIAL - EDITION 2015 (INSEE)

Le Paradoxe d'Easterlin !

Cela veut bien dire que le Tiers payant dit généralisé (comme veulent  l’affirmer le premier ministre Manuel Valls et son ministre des Affaires Sociales Marisol Touraine), n’est pas la thérapeutique, ne peut être la thérapeutique adaptée à cette volonté partagée d’un égal accès de tous à des soins d’égale qualité (vieil adage de la COMERLY –coordination des médecins- que je présidais dans les années 90)  

Le Paradoxe d'Easterlin !

A l’heure du débat en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale du projet de Loi Santé modifié par les amendements mis en place par le Sénat s’agissant de l’article 12 et surtout de l’article 18 qui est purement et simplement supprimé.  

(http://www.legifrance.gouv.fr/affichLoiPreparation.do?idDocument=JORFDOLE000029589477&type=general&typeLoi=proj&legislature=14)

Texte modifié par le Sénat : http://www.senat.fr/leg/pjl14-654.html qui arrive en seconde lecture !

L’article 18 est celui qui cristallise le débat et la grogne ou le ras le bol des médecins de famille exerçant en ville (ce que d’aucuns veulent nommer le médecin traitant depuis l’inefficace loi du 13 Août 2004). Cet article précise la généralisation du Tiers Payant ou comme on devrait l’écrire la Dispense d’Avance des Frais.

Je sais que le gouvernement remettra au couvert cet article 18, non pour des raisons intelligentes mais bien dogmatiques, avec le haussement de menton typique de ceux qui savent qu’ils ont tout faux mais qui persistent en disant comme les petits chefs « ce sera comme çà et pas autrement ».

Il appartient désormais aux députés de faire preuve d’analyse, de réflexion et de discernement dans cette discussion en seconde lecture.

Des  moyens très efficaces existent  dans cette volonté de la dispense d’avance des frais (le fameux tiers payant) que certaines mutuelles comme la MTRL ont déjà mis en place sous la forme de la « Carte Avance Santé » : carte bleue qui assure au professionnel de santé d’être réglé en temps et en heure et de rester indépendant de sa tutelle administrative quant à ses revenus.

Cette méthode contente tant l’un et l’autre des partenaires de la relation de soins : le patient et le professionnel de santé 

Je serai parlementaire j’écrirai l’article 18 sous la forme suivante :

-Afin de lutter au retard à l’accès aux soins, il conviendra de faire généraliser une « carte avance santé », (compte dédié et carte bleue) au sein de l’ensemble des systèmes d’assurance complémentaire. Ce système moderne garantissant l’indépendance des professionnels quant à leurs revenus peut être mis en place en six mois.

On pourrait me rétorquer que cela ne concerne que celles et ceux qui peuvent se payer une mutuelle !

Sauf que les plus démunis ont déjà grâce à la CMUc et l’aide médicale d’Etat, cette dispense d’avance des frais. Fermez le Ban !

Mon obstination à ce combat là, depuis la mise en place de la loi du 13 Août 2004 (Chirac – Raffarin – Xavier Bertrand et Douste-Blazy), depuis la mise en place des franchises dites médicales par Sarkozy, peut surprendre.

Elle est pourtant simple à comprendre ! Ces deux dispositifs dans l’organisation de notre système de distribution de soins tournent le dos aux principes fondateurs de la Sécurité Sociale rédigés par Pierre Laroque (Président du Comité National de la Résistance)  et validés par l'ordonnance du 4 Octobre 1945.

Ces deux dispositifs ont cette perversité de laisser un  vide de plus en plus important  à charge de l’assuré.

Ces deux dispositifs sont ceux qui permettent  l’irruption de l’assurance maladie supplémentaire évoquée par le candidat Balladur, dans la prise en charge des frais de santé pour combler ce vide. Et c’est bien là que se situe le nœud de la réflexion.

Poursuite de la répartition ou adoption d’un système de couverture à l’helvète ?

Je plaide pour la poursuite de notre système de répartition qui dans la maladie, signifie que les « bien-portants » cotisent pour les souffrants.

Et ce n’est plus le cas car  c’est bien parce-que je suis malade que je dois payer plus de ma poche (11% des frais en moyenne).

J’aimerai que les soucieux de la Démocratie Sociale se rassemblent et s’engagent dans cette réflexion, ce combat-là !

 

2. Deuxième Exemple : perversité de la volonté de dématérialisation

Les Frais supplémentaires non obligatoires, id est non vitaux, liés à la volonté dite moderne du « tout sans papier ».

La dématérialisation n’est en fait qu’un transfert de la charge papier de l’administration envers les ménages. La dématérialisation implique l’équipement utile (ordinateur, imprimante et logiciels) et les abonnements utiles et nécessaires. L'administration fera des économies sur le dos du citoyen ! Cela n'est pas juste ! Cela n'est pas équitable !

Nous noterons que le gouvernement s’apprête à mettre en place une nouvelle taxe sur les box ! 

 

Ce Reste A Charge ne cessant d’augmenter, c’est un Reste A Vivre qui diminue !

Ce RAV qui diminue est le marqueur fondamental dans la perception d’insécurité financière et de la difficulté des ménages.

On a soulevé ce paradoxe,  comment se fait-il alors que le Pouvoir d’achat augmente, le niveau du bien-être ressenti puisse baisser ? Paradoxe d’Easterlin ! 

Compter ce qui compte (Eco-Univ-Rennes))

C’est bien là qu’intervient le paramètre du RAV qu’il serait bien aujourd’hui dans toute réflexion d’avoir en tête.   Je gagne peut-être plus mais il m’en reste moins dans la poche !

Il convient bien d’avoir dans la réflexion politique cette sentence du français moyen.

L’oublier c’est alors autoriser que les messages populistes gangrènent le débat.

Je crois au débat des idées fondées sur de la matière.

C’est le rôle que j’attribue au parti politique, creuset de la formation, de l’analyse et du débat  critique pour arriver à une synthèse sous-tendue par l’idéal propre à chaque parti.

« Juste une illusion » ?

 

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Et comme par hasard ! D'ailleurs le hasard existe-t-il ?

 Il me revient en mémoire cette jolie phrase de ma fille adorée, quand je m’étonnais encore de cette grâce qui m’avait fait avoir les billets pour le mythique concert à Hyde Park du 6 Juillet 2013 :

«  C’est ton destin, papa ! » et son frère et elle de reprendre en chœur le couplet de cette chanson particulièrement bien faite des Inconnus (Bourdon-Campan-Légitimus pour celles et ceux qui ne les connaitraient pas – si si il en existe encore!) en faisant leur tchek !

Mais comme d’habitude je m’égare. Oui, j’évoquais le hasard !

Alors hasard ou pas et bien les Stones (et oui toujours eux) ont mis sur leur site officiel la vidéo de cette magnifique chanson qu’est « Mixed Emotions » : les seuls mots que j’ai pu sortir pour résumer une aventure extraordinaire… que je ne peux encore écrire tellement ce fut grand ! 

 

Il me faut comme d’habitude que les émotions se décantent afin de mieux les écrire comme d’ailleurs ce que je n’ai pas relaté à ce jour, à savoir ce fabuleux festival d’Eté de Québec et ce fameux 15 Juillet où je crois m’être effondré en larmes dans les bras de Claude le québécois, aussi fou des Stones, rencontré (par hasard ?), lors de ce concert époustouflant ! 

Hasard ou pas ?

Mais cela a commencé à prendre forme et méritera plusieurs articles bien longs comme d’habitude, belle chose parfois que l’habitude ! 

Donc patience et longueur de temps font plus que? ah oui que Force ni que rage (in le Lion et le Rat des fables de La Fontaine)

On s’égare encore !

Oui,  oui, Go ! Go ! And Listen Mixed Emotions !

Mixed Emotions !

Mixed Emotions !

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Malraux disait que le XXIème siècle serait mystique ou pas.

Par simplisme cela a souvent été transformé en religieux ou pas. La sémantique est essentielle. Etre mystique est une chose, être religieux bien autre chose même si point de convergence il peut y avoir.

Et bien dans Marianne, Boualem Sansal, écrivain pressenti pour le Goncourt pour 2084 évoque cette notion de totalitarisme théocratique avec force !

Je suis bien d'accord avec lui sauf quand il déforme l'aspect "colonisateur" en Algérie en omettant de dire que l'Algérie a été département et cela n'est pas pareil !

alors voici l’entretien qu'il accorde au magazine Marianne ce 31 octobre !

Le XXIème siècle sera mystique ou pas disait Malraux !

Marianne : Pensez-vous que les totalitarismes de demain seront de nature théocratique, à la différence de ceux du XXe siècle, le nazisme et le stalinisme, qui furent d'abord antireligieux ?
Boualem Sansal : De quoi demain sera-t-il fait ? Mon idée est faite : à moins d'une révolution puissante des idées et des techniques qui viendrait changer positivement le cours calamiteux des choses, nous nous dirigeons, hélas, très probablement vers des systèmes totalitaires religieux. L'islam radical est déjà pleinement engagé dans la réalisation de cette transformation. Il a redonné vie et force à l'islam, assoupi depuis des siècles, six au moins, et un formidable désir de puissance, de conquête et de revanche aux musulmans épuisés par ces longs siècles d'appauvrissement culturel, économique et politique, aggravé à partir du XIXe siècle par le rouleau compresseur de la colonisation puis par des décennies de dictature postindépendance stérilisante. Sa jeunesse, la détermination de ses stratèges, la foi inaltérable de ses fidèles, la fougue et le goût du sacrifice de ses militants, feront la différence face aux tenants de l'ordre actuel, à leur tour atteints d'atonie, voire de déclin. Installé, rodé et perfectionné, le système ressemblerait assez à celui que je décris dans 2084. Il est possible que les intégristes des autres confessions se fondent dans le mouvement islamiste pour former avec lui le nouveau peuple élu, car aucune des religions du Livre ne peut accepter de se voir péricliter et disparaître, toutes ont besoin d'un pouvoir fort capable de maintenir Dieu sur son trône divin et de protéger son clergé.

Il n'y a plus de totalitarisme politique à l'horizon, seulement des totalitarismes théocratiques. C'est la nouveauté - effrayante - de ce début de XXIe siècle. Croyez-vous à une dérive d'une défaite planétaire de la politique, de l'espoir politique, des Lumières, d'une dépolitisation généralisée ?
B.S. : Je pense qu'on peut parler d'une défaite globale, en tout cas d'un épuisement profond de la pensée et des systèmes politiques issus des Lumières qui ont structuré et animé le monde ces derniers siècles. Les peuples n'en peuvent tant ni plus longtemps de ce marasme qui les réduit à rien et tue en eux et autour d'eux l'espoir d'une vie meilleure, ils sont demandeurs d'un nouvel ordre, fort, exigeant, conquérant, qui remette de la foi et de l'enthousiasme dans la vie et dans le combat quotidien. Le XXIe siècle ne saurait être la continuité du XXe siècle, ou d'un XXe siècle amélioré, il sera en rupture radicale avec l'ancien qui ne produit plus rien, sinon du factice, du jetable, de l'avatar.

L'Abistan - l'utopie théocratique totalitaire que votre livre imagine - renvoie votre lecteur à l'Etat islamique, Daech. Avez-vous pensé à cette parenté en écrivant votre livre ?
B.S. : En partie seulement. Pendant la décennie sanglante que mon pays, l'Algérie, a connue avec les islamistes, et notamment les Groupes islamiques armés, les GIA de triste mémoire, je me suis assez rapidement convaincu que cette branche de l'évolution de l'islam n'avait pas d'avenir, et de fait les GIA n'ont pas vécu plus de quelques années, c'est une branche morte comme a pu l'être la branche de l'homme de Neandertal. La violence seule même magnifiée ne suffit pas, il faut bien d'autres choses pour construire ce califat planétaire dont Daech rêve comme un chien rêve d'un os. Il faut de l'intelligence et du savoir pour dessiner des perspectives longues et cette branche en est dépourvue. Je pensais plutôt à l'Iran, à la Turquie, des pays puissants, organisés, qui ont une histoire depuis longtemps et de manière continue entièrement déterminée par l'islam (sauf l'intermède d'Atatürk pour la Turquie), capables de développer des stratégies de long terme et de se doter des moyens, dont les armes, pour réaliser leurs objectifs. Je vois l'objection qu'on peut faire, mais je suis persuadé qu'ils sauront le moment venu dépasser la vieille rivalité sunnites-chiites et s'unir dans la construction d'un califat mondial capable de résister au temps et à ses ennemis potentiels.

Croyez-vous que l'Etat islamique puisse vaincre, c'est-à-dire forcer d'autres Etats à le reconnaître comme un partenaire politico-diplomatique, comme l'un des leurs ?
B.S. : Je ne le crois pas, il continuera cependant d'attirer massivement les jeunes desperados radicalisés à la va-vite et pressés de mourir en martyrs, par simple chiqué au fond, pour impressionner les copains. Cela, à court terme. A plus longue échéance, une vingtaine d'années, Daech disparaîtra, il étouffe déjà dans un territoire qui ira s'amenuisant sous le coup des bombardements occidentaux et des avancées des forces gouvernementales des pays environnants. La guerre a ses limites, et le temps en est une. Même la guerre de Cent Ans s'est achevée un jour. De plus, l'Etat islamique n'a pas les cadres, les penseurs et les théologiens capables de le hisser intellectuellement et spirituellement au niveau de son ambition de dominer le monde, comparables à ceux qui aux temps glorieux de l'islam ont su édifier un empire et l'administrer brillamment. La suite de l'histoire se pense déjà et s'écrira ailleurs, probablement en Iran, en Turquie, au Pakistan, en Afghanistan. Les printemps arabes et Daech ne sont pour eux qu'une opportunité pour tester la faisabilité du projet grandiose de rétablir l'islam dans sa totalité, qui les hante depuis toujours. Ils savent maintenant que l'appel au djihad peut mobiliser les musulmans où qu'ils soient dans le monde. Le monde arabe, émietté, dispersé et épuisé, est en régression rapide, il perd déjà son leadership historique sur la Nahda islamique mondiale, le fameux Eveil de l'islam. Intégré dans le plan d'ensemble, il sera au mieux un pourvoyeur de ressources, de bases militaires et de djihadistes. Le temps des Arabes est en toute vraisemblance historiquement fini. Depuis les indépendances, ils n'ont même pas su vivre sur la rente royale (pétrole, soleil, tourisme...) que la nature et l'histoire leur ont offerte en abondance.

Pensez-vous que les pays du Maghreb peuvent combattre l'influence que Daech essaie d'acquérir sur leurs populations ?
B.S. : L'influence de Daech au Maghreb est limitée. L'islamisme maghrébin reste centré sur des questions internes. Au Maroc, en Algérie, et en Tunisie dans une moindre mesure, les islamistes dominent culturellement la société, mais, politiquement, leur influence sur la marche du pays a diminué, les pouvoirs en place sont arrivés à leur barrer l'accès au pouvoir, que ce soit par les armes ou par le jeu politique institutionnel. Un équilibre a été trouvé, il est fragile, mais il semble convenir aux uns et aux autres, les pouvoirs, les islamistes, les peuples et les pays occidentaux qui observent le Maghreb. Les pouvoirs en place ne sont au fond pas mécontents de voir leurs djihadistes partir vers Daech, où l'espérance de vie des combattants est des plus réduites.

Passons à la France. L'Etat islamique se livre à la même tentative de séduction et de perversion d'une partie de la jeunesse française. Comment empêcher ce détournement de la jeunesse ?
B.S. : Les jeunes qui sont séduits par le discours et le combat islamistes sont-ils vraiment dans la République ? Ils sont plutôt dans sa périphérie, dans cette zone grise où, faute d'une médiation intelligente, les valeurs de la République et des valeurs dévoyées venues d'ailleurs s'entrechoquent sans cesse, de plus en plus durement. Le fossé s'élargit et traverse toute la société française, affaiblie par des crises récurrentes et tiraillée par les identités diverses et plurielles qui la composent sans plus vraiment former une unité. Le pacte républicain est mis bien à mal. L'intégration a échoué, il faut le reconnaître et la repenser de fond en comble. Qu'est-ce que la France du XXIe siècle ? Telle est la question première.

La critique de l'islamisme, voire de l'islam, est évidente dans 2084. Mais l'Occident ne paraît plus en mesure de formuler une proposition pour le monde. N'êtes-vous pas aussi implicitement critique de cet Occident qui paraît gagné par le vide et, en particulier, par la réduction de la vie et de la politique à l'économie ?
B.S. : Avec les Lumières, l'Occident a suscité d'immenses espoirs dans le reste du monde et, mieux que cela, il a réussi à l'entraîner dans la dynamique de transformation qu'il a mise en branle chez lui. Faute de moyens, de sincérité, de coordination, et faute d'approfondissement et d'actualisation des idées, la dynamique a tourné court ; sont alors apparus des résistances, des conflits, des ruptures et des contre-projets qui ont donné lieu à des retours catastrophiques aux ordres anciens. L'échec est patent, il est celui de l'Occident et celui du monde. D'où viendraient, alors, les Lumières de demain ? Sans doute pas de la Chine ou de l'Inde, les puissances économiques dominantes en devenir. Ces empires me paraissent condamnés par avance, tant le vide semble les habiter et tant grande est leur méconnaissance des expériences intellectuelles vécues ailleurs, en Europe, en Amérique, dans le monde arabo-musulman. Ils seront au mieux les agents efficaces d'un capitalisme sans âme, informatisé de bout en bout, et les consommateurs d'un marché insatiable.

Vous placez en exergue un propos dans lequel vous dites que les religions poussent à haïr les hommes. Il est vrai que dans l'Abistan, dans les fanatismes religieux de toutes sortes, mais faut-il généraliser ? Vous proposez une très forte et très belle distinction entre la croyance et la foi. Aide-t-elle à comprendre ce propos ?
B.S. : Dans toutes les religions, y compris les plus tolérantes, existe la tentation totalitaire. A la moindre difficulté, elle affleure. C'est cela qui est dénoncé dans l'exergue. Le fait de généraliser participe de la pédagogie, c'est dire aux tolérants : tâchez de ne pas tomber dans le vertige du fanatisme, restez dans la foi, elle est individuelle, silencieuse et humble, ne laissez pas la croyance des foules et ses mots d'ordre brutaux la dominer, il en sortira du mal, on fera de vous des militants aveugles, des extrémistes peut-être.

Que pensez-vous de l'interprétation de Houellebecq de votre livre comme prophétie politologique ?
B.S. : Nos livres sont, de mon point de vue, fondamentalement différents. Il est dans la politique, je suis dans une approche darwiniste, si je puis dire ; je regarde l'évolution d'un monde compulsif et mystérieux et je tente de voir ce qu'il va devenir et ce qui va en sortir. C'est l'élément religieux au cœur de nos réflexions qui a pu lui donner à penser que nous écrivons le même scénario, lui sur le moyen terme et moi sur le long terme.

Souhaitez-vous nous dire quelque chose sur ce qu'on appelle, d'une expression aussi curieuse qu'inappropriée, «la crise des migrants» ?
B.S. : Elle comporte selon moi trois aspects. L'un, humanitaire : il s'agit de venir en aide aux réfugiés, ce sont des sinistrés, il faut le faire sans hésitation, ni calcul, et dans toute la mesure de ses moyens. Les réfugiés sont appelés à retourner chez eux dans un terme qu'eux-mêmes espèrent le plus court possible. Le deuxième aspect est politique : les guerres en cours en Syrie, en Irak, en Afghanistan, au Nigeria, au Mali, en Libye, etc., ont pour ambition de reconfigurer le monde. Ici on dit : «Nous ne voulons pas de chrétiens chez nous» ; là on dit : «Les mauvais musulmans doivent disparaître» ; et là encore : «Telle ethnie doit déguerpir»... Ces mouvements de population sont des déportations, ils menacent l'ordre mondial, il faut les empêcher. Le troisième aspect est sécuritaire : il est source d'appréhensions et de fantasmes, ce qui rend son approche délicate. Il revient aux services de sécurité de veiller à empêcher les infiltrations de terroristes habillés en réfugiés. Les gouvernements européens qui sont les plus sollicités par les réfugiés doivent en débattre franchement et adopter des réponses franches, ce qui n'est pas le cas à cette heure.

 

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