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Le blog de Jean-Claude JOSEPH

Ce matin recevant mon Libé quotidien  je suis tombé sur un article de Didier Tabuteau concernant l'Assurance-maladie et sa "réforme".

Une santé moins solidaire
Didier Tabuteau responsable de la chaire santé à Sciences-Po.
Libération QUOTIDIEN : mardi 12 février 2008
 

 Qu’est-ce qu’un demi-euro ou un euro pour se faire soigner ? La question faussement naïve revient régulièrement dans le débat sur les franchises. La modicité de la somme dissimule en réalité un enjeu crucial pour l’avenir de l’assurance-maladie. La Sécurité sociale repose en matière de santé sur une solidarité entre les bien portants et les malades. Il ne s’agit pas, comme en matière de retraite, d’accumuler des durées de cotisations pour bénéficier en retour d’une pension. L’objectif devrait être, pour chacun d’entre nous, de payer cotisations et CSG pendant toute notre vie sans rien recevoir en contrepartie. L’idéal n’est-il pas de vivre toute sa vie en bonne santé et de décéder brusquement à un âge le plus avancé possible ?

La contribution des malades à leurs dépenses de santé, en particulier par l’instauration d’un ticket modérateur, a pourtant été inscrite dès l’origine dans les textes. Or la «responsabilisation» des malades par l’argent, pour reprendre l’argumentation moralisante avancée, a des effets délétères. Elle dissuade les moins fortunés, malgré la CMU, mais aussi nombre de familles aux revenus intermédiaires, de recourir précocement aux soins ou de s’engager dans des démarches de prévention. Sans oublier les renoncements à des appareillages indispensables comme les prothèses dentaires ou auditives. Mais elle n’a que peu d’effets sur les catégories les plus favorisées, qui bénéficient de surcroît des meilleurs contrats de protection complémentaire. Quoi qu’il en soit, le coût supporté par l’usager, directement lorsqu’il n’a pas d’assurance complémentaire ou de mutuelle, ou indirectement lorsqu’il en dispose, ne se résume pas aux montants, encore limités, des franchises. Pour mesurer les effets de la réforme en cours, il faut prendre en compte le «reste à charge» (RAC), c’est-à-dire l’ensemble des sommes dues au-delà du remboursement par la Sécurité sociale. Par exemple pour un acte médical, ce «RAC» ne se limite pas au forfait de 1 euro résultant de la loi de 2004, mais résulte de l’addition de ce forfait, du ticket modérateur de 30 % et d’un éventuel dépassement tarifaire. Pour une consultation d’un médecin généraliste pratiquant les tarifs de la Sécurité sociale, cela représente près de 8 euros sur 22 et pour celle de médecin spécialiste exerçant en secteur 2, tarifée à 50 euros, près de 35 euros ! On est loin du 1 euro brandi par les défenseurs de la réforme.
En outre, l’argument de la responsabilisation financière bute sur les réalités de la dépense de santé. 10 % des assurés, les plus gravement malades, représentent les deux tiers des dépenses. Personne ne peut penser que des hospitalisations ou des chimiothérapies révèlent les excès d’un consumérisme médical ! Quant aux autres dépenses, un tiers du total, elles répondent pour l’essentiel à de véritables besoins sanitaires. La maîtrise des dépenses, si elle est d’une impérieuse nécessité pour garantir la bonne utilisation des deniers sociaux, ne doit pas passer par la pénalisation économique des malades. Insidieusement, l’augmentation du reste à charge peut fissurer les fondements mêmes du système d’assurance-maladie. Demi-euro par demi-euro, la part de la Sécurité sociale dans le remboursement des dépenses de santé, du moins en médecine de ville et en dehors des affections de longue durée, diminue progressivement. A ce rythme, l’assurance-maladie n’assurera bientôt plus qu’une fraction minoritaire de la dépense.
On peut imaginer, dans un scénario catastrophe, qu’à terme ces dépenses courantes soient totalement laissées à la charge des assurés sociaux. Dans cette perspective, accroissements du ticket modérateur, forfaits et franchises peuvent apparaître comme les instruments d’une «politique du salami», qui débite, méthodiquement, par fines tranches successives les renforts de la protection solidaire. Ces mesures font le lit, ingénument ou délibérément, d’une privatisation au moins partielle de l’assurance-maladie. Avec son cortège de risques pour la santé publique et le spectre d’une médecine à autant de vitesses qu’il existe de contrats d’assurance complémentaire. Mais aussi avec la menace d’un encadrement de leurs pratiques sans commune mesure avec les «contraintes» aujourd’hui exercées par l’assurance-maladie. Derrière le développement des franchises et des dépassements d’honoraires, c’est l’avenir de la protection maladie fondée sur la solidarité qui se joue. La lutte contre les gaspillages, pour légitime qu’elle soit, ne doit pas être le paravent de stratégies poursuivant d’autres fins.
Dernier ouvrage paru :Les contes de Ségur, les coulisses de la politique de santé (1988-2006), Ophrys santé, 2006.

Analyse

Il soulève à mon sens un des points fondamentaux de ce qui est présenté comme la réforme "majeure" de l'assurance-maladie par ce gouvernement et le précédent (ne l'oublions-pas!), la mise au placard de ce qui faisait la spécificité de la prise en charge de la maladie dans notre pays.


Je partage son analyse d'aujourd'hui, même si je pense qu'il participa, alors qu'il était au cabinet de Claude Evin, ministre des affaires sociales de Michel Rocard, à l'éclosion de ce changement d'orientation, sous le couvert  de l'expression " maitrise médicalisée des dépenses de santé" inventée à cette époque et maniée depuis, par tous les gouvernements successifs comme une ligne de vertu pour justifier toutes les opérations de simple ordre comptable. 


L'analyse de Michel Rocard, alors premier ministre et de son ministre des affaires sociales était sous-tendue par cette réflexion publiée dans une interview parue dans Impact médecin du 12 janvier 1990 :
 " Pourquoi le secteur de la santé serait-il celui où les progrès technologiques n'engendrent jamais des gains de productivité mais toujours des coûts supplémentaires ? "


Ainsi pour la première fois et de manière tranchée on abordait la notion de productivité en matière de santé et il fallait donc raisonner dans ce domaine comme dans n'importe quel domaine économique.

A cette époque j'animais la COMERLY (COordination des MEdicaux de la Région de LYon) et j'étais aussi un des responsables de la coordination nationale des médecins, créée en réaction à un avenant à la convention médicale  amené en catimini en plein mois d'août 1989.

Nous avions vivement réagi à l'époque devant notamment l'utilisation du 49-3 pour faire passer la réforme et la mise en œuvre de conventions séparées et nous estimions déjà dans notre réflexion que nous allions de toutes façons, changer d'orientation dans la prise en charge de la santé qui verrait ainsi la solidarité s'amoindrir au profit de l'assurantiel pur par simple effet pervers.


Je crois que toutes les réformes comptables qui ont suivi, ont gardé comme base cette notion de productivité, oubliant simplement que, au travers des chiffres d'une activité de santé, il s'agissait de considérer des êtres humains souffrants.


Je serai pour ma part plus direct que Didier Tabuteau car je ne crois pas une seule seconde que les mutuelles (l'assurance complémentaire d'aujourd'hui) iront ou pourront de par leur éthique, aller vers une logique assurantielle basée sur le profit. 


Il me semble donc tout à fait logique que le "Reste A Charge" sera alors le créneau d'assurances privées dont le credo n'est pas par essence la solidarité. Il faut se rappeler que les AGF s'étaient engouffrées un peu prématurément dans ce créneau en proposant une  assurance particulière ("Avantage" il me semble et qui prétendait assurer le meilleur intervenant, le meilleur soin, le meilleur hôpital, la meilleure clinique ) sitôt la loi du 13 août 2004 et sa convention médicale du 17 janvier 2005 promulguées.


En effet, la réforme ayant permis la création d'un "vide" (le RAC), la mise en place du système des franchises permet désormais l'installation confortable et désirée d'assurances privées dans ce vide non remboursé par le système d'assurance- maladie obligatoire mais aussi  complémentaire puisque le gouvernement a interdit aux mutuelles de prendre en charge ces franchises.

Je voudrais d'ailleurs rappeler que lors de sa campagne de 1995, Edouard Balladur dont le directeur de campagne n'était autre que Nicolas Sarkozy, évoquait la nécessité de souscrire une telle assurance qu'il qualifiait de supplémentaire.  CQFD ?


Ainsi progressivement, insidieusement notre modèle basé sur une solidarité particulière, celle des biens portants aux malades comme le définissait Pierre Laroque en 1947, aura disparu pour laisser la place à un modèle ressemblant étrangement à ce qui peut se voir au pays du Lac Léman.  

 
Espérons que  cette réflexion reprise par  Didier Tabuteau dans son article d’aujourd’hui,  soit  enfin l'objet d'un débat clair et courageux, associant tous ceux qui restent attachés aux principes fondateurs de notre Sécurité Sociale, et notamment dans le cadre des Etats généraux de l'organisation des soins (EGOS) dont la première phase s'est achevée vendredi.   
PS : il est toujours possible de signer la pétition contre les franchises médicales !

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Absent quelques jours les nouvelles fusent mais au lieu de la confusion tout cela n'est que l'éclaircissement attendu depuis bien longtemps.
Le jeu de dupes est terminé ! Les masques sont tombés !
Je souhaitais m'exprimer sur le forum des militants du Modem du Rhône mais les choses n'étant jamais faites à moitié, ce forum d'expression militante est fermé. 
Je déroge donc à ma règle et je m'adresserai aux militants via le blog du journaliste dont je  disais qu'il devenait l'organe de liaison officiel du parti

 
 
Chers militants et sympathisants démocrates,
 
Ces rebondissements et ces sorties étaient un scénario écrit dès la fin des législatives.
 
Toutes les tentatives faites, et que j'ai moi-même pu faire à titre personnel (dès avril après la fin des présidentielles) auprès d'une direction départementale subitement victime de surdimutité pour accueillir dignement les nouveaux adhérents et mettre en oeuvre une cohésion utile autour des valeurs et du projet d'espoir décliné tout au long de l'année 2006-2007, se sont soldées par une fin de non-recevoir méprisante et méprisable.
 
Il y eut différents actes utiles à rappeler dans leur chronologie qui expliquent les ferments de la division et du déchirement :
 
- Dès Juin, les placements autoproclamés (en premier lieu de ASC, puis d’AB via des forums comme celui d’esoutiens et par voie de presse : l’incontournabilité par la bande !)
- Puis le départ d'AMC.
- puis le faux démarrage d'une campagne interne pour calmer les ardeurs de militants éperdus de débat,
- puis la reprise en main pour faire revenir dans le jeu ASC, BB et AB prenant conscience que leur mépris à l’égard des militants allaient leur faire perdre leurs petits désirs d’avenir, et l'illusion de la démocratie dans ce jeu de rôles que fut l'erzatz de primaires
- puis le jet d'éponge théâtral d’AB décontenançant encore plus des militants sincères et bien significatif du mépris que ce candidat leur accordait
- et puis toujours le refus de tendre la main du haut de l'estrade pour rassembler une famille déchirée
- et puis toujours et encore cette surdimutité à l'égard de ceux qui comme moi les préhistoriques diront certains, n'ont eu de cesse de réclamer la remise en ordre, l'accueil et le rassemblement de toutes les compétences et de toutes les énergies.
 
Bref cette pièce anthologique est terminée et il nous faut retrouver la sérénité et le courage.
 
Le projet démocrate existe, ses valeurs sont constantes.
 
Il ne s'agit pas d'opposer UDF au Modem !
Ce discours là est celui de ceux qui sont allés au Nouveau Centre ou à l'UMP pour justifier leur lâcheté et leur veulerie.
Ce discours là est aussi celui de ceux qui dans un calcul personnel se disent qu’il y à matière à assurer un jour et surtout rapidement une petite carrière.
 
Il s'agit aujourd'hui de rassembler celles et ceux qui avec des parcours et des trajectoires singulières ont à coeur de défendre et de promouvoir les valeurs déclinées au travers du Projet d'Espoir.
 
Il s'agit de faire en sorte que notre volonté de faire de la politique autrement, que le débat autour des idées pour améliorer le sort et l'existence de nos concitoyens chaque jour qui passe soient enfin de mise.
 
Il s'agit que la finalité de notre parti soit celle d'un parti d'idées et de militants pour les défendre et les répandre et non d'un parti où la seule ambition de ses membres comme autrefois serait de glisser à la dérobade des regards langoureux sur les sièges à dosserets dorés.
 
Mais il s'agit aussi de permettre la mise en oeuvre d'un parti vertueux :
- définitivement mettre un trait sur ce qui a toujours empoisonné nos actions passées : vous savez ces petits calculs, ces manoeuvres en tout genre, ces petites ambitions faisant croire à des compétences.
- et rompre enfin et vraiment avec ce que je nommais déjà en 1994 (alors que je me présentais à la présidence de la fédération contre Mercier) le "cercle des initiés".
La démocratie interne, la communication directe avec les militants doit être constante et permanente.
 
J'ai toujours eu comme seule ambition la mise en place d'un parti honnête, d'un parti où le débat d'idées tranche avec les calculs carriéristes de tous ordres, d'un parti de militants où la cohérence serait vraie et où les compétences seraient avérées.
 
Je ferais tout ce qu'il me sera possible pour que notre famille démocrate soit en Cohérence vraie, sans faux calculs ni faux semblants.
 
J'en appelle donc à la Raison pure pour que demain soit un autre jour et sonne le glas de ces périodes troubles et désormais surannées.
 
J'en appelle au rassemblement de l'ensemble des démocrates qui comme moi aspirent à la cohérence et à la sérénité.
J’en appelle au rassemblement de l'ensemble des démocrates qui comme moi ont comme seule ambition un parti de militants rassemblés autour du Projet d'Espoir décliné par François Bayrou lors de la campagne présidentielle passée.
 
Avec mes amitiés et ma fidélité démocrates,
 
Jean-Claude JOSEPH

 

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