Formidable non ?
Les spécialistes des media se surpassent.
Il faut tout analyser, décortiquer du paraître et décider d'un top quelque chose.
La Com' deviendrait-elle une science ?
Au travers de l'image, de gestes, d'allure et d'attitudes se développe une "pata-science" qui s'est même trouvé un nom imposant.
Formidable !
Ainsi une station de radio a demandé une analyse des différentes affiches de campagne par un "spécialiste".
Bien sûr je suis content que François Bayrou apparaisse comme quelqu'un de sincère. Je l'ai rencontré quelquefois et je sais qu'il est sincère dans ses convictions, dans son
combat pour que tous ensemble nous puissions avancer, progresser.
Bien sûr je suis satisfait que le caractère bolchévique transparaisse fortement sur l'affiche de Jean-Luc Mélenchon.
Bien sûr je suis ravi que le côté suranné et compassé qui développe un faire-semblant marque l'affiche de François Hollande.
Bien sûr je suis satisfait de ce que le côté calcul apparaisse sur l'affiche de Nicolas Sarkozy.
Mais n'eût-il pas été préférable d'aller plus avant dans l'analyse sans passion et critique des différents programmes ou projets des candidats, thème par thème, creuser ceux-ci et provoquer
la réflexion pour comprendre le cheminement des uns et des autres, pour connaître le fond de leur idéal ou de leur philosophie.
N'est-ce pas là le travail des mass media audiovisuelles et d'écriture ? N'est-ce pas leur rôle ? Transmettre au citoyen les clés de la compréhension pour qu'il puisse le jour du vote
faire un choix éclairé ?
Alors voilà le scoop (copier-coller du site europe1.fr !)
Europe1.fr a demandé à un spécialiste de la communication de nous livrer son "top 5".
D’ici le 9 avril, elles recouvriront les panneaux électoraux de toutes les communes de France. Partout, les affiches officielles des candidats seront vues, scrutées, critiquées. L’exercice "du
tirage de portrait" a donc été extrêmement travaillé, soigné par les équipes de communication des prétendants à l’Elysée. Qui a réussi son affiche, qui l’a ratée ? Europe1.fr a demandé à Stephen Bunard, synergologue et spécialiste de la communication de décrypter les attitudes et le visage des candidats. Voici son palmarès, son
top 5 des affiches de candidat.
1 - François Bayrou
Stephen Bunard : "Comme pour la lecture d’un texte, nous lisons les images de la gauche vers la droite. Par conséquent, quand quelqu’un regarde vers la droite, nous pensons
inconsciemment, qu’il regarde vers l’avenir. C’est le cas de François Bayrou sur
son affiche : son corps et son regard sont tournés vers la droite, vers l’avenir."
"Cette affiche est réussie parce qu’elle est prise sur le vif. François Bayrou y a un 'sourire de
Duchenne', du nom de ce neurologiste qui avait étudié les sourires exprimant une joie sincère. Son sourire est accompagné par un plissement des yeux, des pattes d'oie apparaissent.
Tout ceci donne une impression de sincérité. Le candidat du Modem a également une ride marquée à gauche : celle de l’émotion. Bref, son affiche dégage une image de bonheur. Elle est efficace."
2 - Marine Le Pen
Stephen Bunard : "La candidate du Front nationale est très forte dans les codes inconscients de la séduction. Elle montre ici davantage la partie gauche de son visage, ce qui
accentue toujours un côté de douceur. La pose ne ressemble pas à une affiche électorale. C’est au contraire celle que l’on demande à une copine quand sort l’appareil photo. En somme, Marine Le
Pen brise les codes traditionnels."
"Son corps est également penché vers l’avant, comme si la candidate d’extrême-droite venait chercher l’électeur. En termes de communication, l’exercice est donc plutôt réussi."
3 - Nicolas Sarkozy
Stephen Bunard : "Là, encore, comme pour François Bayrou, le regard est tourné vers la droite. Sur son affiche, Nicolas Sarkozy regarde donc vers l’avenir. Mais il a toutefois,
une ride très marquée entre les yeux : celle de l’anxieux."
"On peut remarquer également que son équipe n’a pas cherché à le rajeunir. Le visage du candidat est beaucoup plus creusé qu’en 2007. Ses cheveux sont presque gris. En somme, son staff a voulu
mettre en avant tout ce qui fait un ‘capitaine de bateau qui a essuyé des tempêtes. Il a voulu marquer la maturité du président sortant. Sa tête est également légèrement penchée, ce qui
signifie qu’il est un peu en retrait."
"Le côté négatif de cette affiche est qu’il montre plus la partie droite de son visage ce qui lui donne un air moins doux."
4 - Jean-Luc Mélenchon
Stephen Bunard : "Le candidat du Front de Gauche reprend complètement les codes de l’imagerie bolchévique. Mais dans son genre, l’affiche est efficace. Jean-Luc Mélenchon y a
le regard qui porte loin, tourné vers l’avenir. Paradoxalement, son corps, lui, est axé vers la gauche, vers le passé, comme si justement, une partie de lui était restée à gauche. Sur la partie
droite de son visage, apparaissent également des tensions : le sourcil est froncé pour montrer la force et la colère."
"Sa bouche, enfin, est descente. Cela témoigne toujours d’une certaine amertume, voire un certain mépris. C’est une chose que l’on voit souvent chez lui".
5 - François Hollande
Stephen Bunard : "L’élément positif de cette affiche est que François Hollande
montre (lui aussi), majoritairement la partie gauche de son visage, la partie affective. Si on ne regarde que cette partie gauche, on a un Hollande intime et une impression que le candidat peut
facilement faire le lien avec les Français. Il est très souriant."
"La partie droite, de son visage sourit moins, c’est un sourire contraint comme si l’exercice de la pose devant un photographe lui était désagréable. Il s’y dégage une certaine tristesse."
"Enfin, la couleur de ses cheveux choque. Cette ‘teinture’ donne un côté années 1950, un côté 'Jean Lecanuet' à
l’affiche. L’ensemble est un peu solennel, compassé."