Published by jcjos - … - Un peu de légèreté !
Vous trouverez in extenso le discours de François Bayrou prononcé hier lors de la réunion du Zenith à Paris.
Il nous reste quatre semaines, quatre semaines pour réussir à changer le modèle de gestion politique que subissent depuis plus de 30 ans nos compatriotes.
La démocratie mérite un choix éclairé et juste !
L'espoir que François Bayrou est de permettre enfin la Démocratie et que tous ensemble d'où que nous soyons, nous allions enfin retrouver le sel du Progrès !
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Mes chers concitoyens, Je suis venu vous parler de la chose la plus importante dans la vie, particulièrement dans la vie de notre pays. Je suis venu vous parler d’espoir. Un pays, ce n’est pas rien dans la vie d’une femme, d’un homme, d’un enfant. On peut être heureux ou malheureux de son pays. On peut être aidé par son pays, ou on peut soi-même l’aider. Un pays, ce n’est pas rien dans une vie. Ce n’est pas rien, permettez-moi de vous le dire cet après-midi, ce n’est pas rien dans ma vie.
Je dois beaucoup à mon pays. J’ai été ce qu’on appelait un boursier de la République. Je suis né dans un milieu, et j’en suis très fier, où l’on trimait de six heures du matin, réellement, à huit ou neuf heures du soir, réellement. Les vacances étaient inconnues, évidemment. Et cela pour ne rien gagner que le juste, très juste, nécessaire. Le premier argent conséquent que mon père mit de côté, ce fut le montant de son assurance vie, le jour où il fut fauché dans un accident du travail. Ce qui prouve que si on avait du mal à vivre de son travail, on arrivait assez bien à en mourir. En tout cas pour lui. Et pour ceux qui vivaient, comme ma mère, au bout d’une vie de travail, avant qu’elle aussi ne s’en aille, une retraite de 668 euros. C’est dire que quand j’entends les retraités agricoles, les retraités de l’artisanat et du commerce, pour moi, ce ne sont pas des dossiers, ce sont des visages. C’est dire aussi que j’entends, dès le redressement engagé, que la mise à niveau des petites retraites soit la première à bénéficier des conditions nouvelles du pays. La République a pris par la main le petit garçon ardent que j’étais. Comme à tant d’autres, elle m’a permis de faire le chemin des boursiers, le latin, le grec, suffisamment de mathématiques et d’histoire, la belle langue française, dont je fus amoureux dès les premières pages des premiers livres. Elle m’a proposé de passer l’agrégation, d’accéder, par le concours national, à cette forme de reconnaissance et de liberté. Et puis la République m’a fait un deuxième fantastique cadeau : elle m’a permis de lui consacrer ma vie. Je l’ai servie comme professeur. Je l’ai servie comme élu local. Je l’ai servie comme élu national. Je l’ai servie comme député. Je l’ai servie comme ministre. Je l’ai servie comme militant. Je l’ai servie comme amoureux, car on peut être amoureux d’un idéal. Je l’ai servie comme rebelle parfois, assez souvent, car on peut servir en refusant de se ranger, en combattant parfois seul contre tous, dans tous les combats où se jouait une certaine idée de l’État républicain, en combattant la privatisation des autoroutes, en combattant les dérives dans l’affaire Tapie, en prévenant du mur de la dette, en défendant le pluralisme chaque fois qu’on a voulu le faire disparaître. En tenant bon, au long de ces années, je me suis fait un serment. Ni aux miens, ni à notre peuple, je ne mentirai, quelle que soit la démagogie ambiante. Car c’est la démagogie qui détruit la démocratie et la liberté ! Partir de la vérité pour gouverner un peuple, cela a si rarement été fait ! Gouverner à partir de la vérité, Pierre Mendès-France, l’a voulu. Valéry Giscard d’Estaing l’a voulu. Raymond Barre l’a voulu. Michel Rocard l’a voulu. Jacques Delors l’a voulu pour la France aussi bien que pour l’Europe. Mais il y a une différence entre leur temps et le nôtre : cette fois, pour la République, c’est une obligation vitale. Je dis la République. J’aurais pu dire la France. J’aurais pu dire la nation. Car pour moi, France et République, République et nation, c’est la même chose. La République, c’est l’idéal qui fait la France, qui fait notre nation, depuis 220 ans. Aujourd’hui, la République, l’idéal qui nous fait vivre ensemble, liberté égalité fraternité, est ébranlée. Chez chaque jeune fille ou jeune garçon qui en est à sa centième lettre de candidature, diplôme ou pas diplôme, et qui chaque fois reçoit la même formule de refus toute faite, c’est la République qui est en souffrance. Quand s’accroît sans cesse le nombre des familles dont les fins de mois commencent le 15 du mois, parce que le pays s’appauvrit, c’est la République qui est malmenée. Quand les jeunes Français comprennent brusquement que la dette de leurs aînés, finalement ce sera leur dette, qu’ils recevront en héritage le passif le plus lourd de notre histoire, c’est la République qui est maltraitée. Quand d’une génération à l’autre, on transmet non plus un patrimoine intact mais un patrimoine grevé de dettes et menacé, quand tout particulièrement notre patrimoine naturel de terre, d’air et d’eau, notre patrimoine d’espèces vivantes, est menacé par l’activité humaine qui ne sait pas se réguler, la République ne se reconnaît plus. Et quand l’école ne peut plus transmettre, quand les enfants sont en échec, quand il n’est plus de chance pour un enfant de pauvres de forcer la porte de l’ascenseur social, c’est la République qui est trahie. Et quand à Toulouse un assassin désaxé, dont on apprend qu’il était repéré par tous les services, identifié et sur la liste noire des services de renseignement américains, peut se constituer un arsenal d’armes de guerre, s’entraîner, commettre ces meurtres, les plus horribles de ces dernières années, sans que nul ne soit en alerte, alors la République a des questions à se poser. Et quand sans aller jusqu’au terrorisme la violence et l’intolérance montent dans toutes les couches de la société, que les appels à la haine tournent sur internet, alors la République, si elle ne se pose pas de questions, ne fait pas son devoir. Et lorsque, devant le chômage, devant les déficits, devant l’appauvrissement du pays, devant l’intégration manquée, la vie politique refuse de regarder en face les questions les plus graves de son temps, ruse avec les demi- mensonges et les demi-vérités, multiplie les promesses fallacieuses et les polémiques partisanes, alors la République est désertée par ceux qui devraient la défendre. Et lorsque devant toutes ces questions, tout le monde croit que c’est une fatalité, et qu’il n’y a rien à faire, et plus personne en qui croire, et que chacun baisse les bras, se résigne à ne plus agir, alors c’est la République qui est abandonnée. Je ne laisserai pas continuer cette dégradation. Aujourd’hui, en ce printemps 2012, un choix décisif, un choix au sens propre du mot vital, est en suspens dans notre pays. Je suis venu vous parler de ce choix et de l’espoir qu’il porte. Je suis venu vous parler de cet espoir-là. D’un espoir en dur, d’un espoir solide, pas d’un espoir qui ment. Depuis 15, 20 et 30 ans les deux mêmes partis, l’UMP et le PS dominent le pouvoir. Depuis 15, 20 et 30 ans, c’est eux qui nous ont conduits là où nous sommes. Il n’y a pas d’espoir du côté de chez eux. Depuis 15, 20 et 30 ans, ils ont endormi le peuple français en refusant de regarder en face la réalité de notre situation. Il n’y a pas d’espoir du côté de chez eux. Depuis 15, 20 et 30 ans, ils nous ont conduits, un pas en avant un pas en arrière, sur le chemin du déclin toujours plus rapide, faute d’y voir clair, faute de prévoir avant de gouverner, faute de définir d’un trait sûr la route à suivre. Il n’y a pas d’espoir chez eux. Mais il y a un espoir si nous prenons tous ensemble, comme peuple souverain, la décision de nous redresser, la décision de regarder les yeux dans les yeux les défis qui sont devant nous, la décision de les relever. Là est le vrai espoir. C’est le choix de la lucidité, le choix du combat, le choix du courage. Et ceci est nouveau. C’est cet espoir, lucide, réaliste, courageux, offensif, que je propose à notre pays. Les habitués du pouvoir en ont peur. Mais pour garantir l’avenir de ses enfants, le peuple n’en a pas peur. Le peuple, en vérité, attend qu’on lui montre ce chemin. Je propose à la France, à notre pays, à notre peuple, le seul chemin qui lui permette de se reconstruire. De se reconstruire dans l’optimisme, dans l’envie de vivre, dans le sens du travail bien fait après des années de travail bâclé, de renoncements déguisés en fatalité, d’erreurs et de facilités. Je connais bien, devant la situation de la France, les excuses des gouvernants successifs ! Ils nous disent, nous ne sommes pas responsables, ils nous disent la « crise » vient d’ailleurs... Pour eux, elle vient des banques, du capitalisme international, de la finance sans visage. Ou de l’Europe, ou de l’euro. Ou de l’immigration. Toutes ces explications, tous ces faux-semblants, je les récuse. Je viens devant vous avec un message franc, rude peut-être, mais le plus grand message d’optimisme que l’on puisse proposer au peuple français : la crise, pour l’essentiel, ne vient pas d’ailleurs ! La crise, ce qui l’a nourrie, c’est une série de mauvaises décisions, de mauvaises orientations, suivant toutes la même pente, celle de la facilité, celle du renoncement. Rien dans la situation de notre école n’est venu d’ailleurs ! Rien dans notre dette n’a été signé par d’autres ! Rien dans nos blocages sociaux ne nous a été imposé ! C’est nous-mêmes qui avons décidé librement, et si dangereusement, de soumettre uniformément tous les salariés aux 35 heures ! Ce ne sont pas d’autres que nous-mêmes qui avons décidé de notre urbanisme aberrant, de nos banlieues, de nos quartiers ! Ce n’est pas d’autres que nous-mêmes qui avons renoncé à l’essentiel des productions qui sont nécessaires pour notre marché intérieur et pour l’exportation ! Et regarder tout cela en face, affirmer que ce n’est pas la faute des autres, mais notre responsabilité, ce n’est pas un constat sévère: c’est une formidable nouvelle, c’est la matière même de l’espoir ! Parce que si les fautes et les erreurs sont bien les nôtres, celles des politiques qui se sont succédé au pouvoir depuis deux décennies, alors c’est que nous pouvons les corriger ! Je dis aux Français : ça dépend de nous ! De notre volonté, de notre courage, de notre décision de citoyens ! Voilà ce que je vous propose dans ce choix d’espoir : ce qui dépend de notre volonté, nous allons le faire, seuls, sans attendre, parce que nous sommes un grand peuple ! Mes engagements, ils sont précis. Ils sont volontaires. Ils sont solides. Ils répondent précisément à la définition du Général de Gaulle : « Ce sont des choix clairs. Ce sont des choix cohérents. Ce sont des choix qui obéissent à l’intérêt national, et non à la dernière pression subie, à la dernière mode qui court dans les journaux. Ce n’est pas du sable entre les doigts. » Tout ce qu’il faut faire, nous allons le faire ! Reconstruire la République, c’est d’abord reconstruire son indépendance, sa capacité à agir, ses marges de manœuvre. Je commence par le plus urgent! Nous allons sortir la France du surendettement ! J’ai déposé entre vos mains un plan réaliste et ambitieux de retour à l’équilibre en trois ans. Ce plan, son idée directrice est exactement la même que celle du récent rapport de la Cour des Comptes : pas de progression de la dépense publique pendant les deux ans qui viennent et 50 milliards de prélèvements raisonnés, niches fiscales, point de TVA, nouvelles tranches d’impôt sur le revenu. Ainsi, en trois années budgétaires, pour la première fois depuis 35 ans, la France ne sera plus en déficit budgétaire. Et cela en prévoyant une croissance réaliste, et non pas une croissance fantaisiste, de vraies prévisions, pas les fausses. Réforme fiscale limitée à 50 %, pas à 85 %, parce que je ne veux pas qu’on affiche à la porte de la France « interdit de réussir ». Entendez-moi bien : je ne suis pas de ceux qui croient que la réussite est nécessairement matérielle. Je ne suis même pas de ceux qui croient que la réussite soit principalement matérielle. Mais nous avons besoin dans notre pays de ceux qui le croient, qui ont en eux la volonté acharnée de réussir, des entrepreneurs, des chercheurs, des artistes, des sportifs, des créateurs de toute nature qui ont à l’esprit qu’au terme de leur travail, de leur audace, ils pourront entrer dans le club fermé du succès. J’ai toujours pensé que c’était un des principaux atouts de la société américaine que cette idée que la réussite s’offre à tous, que personne n’est barré. Avec les 85 % de François Hollande, c’est simple : on sait qui seront les riches de demain, ce seront les fils de riches d’aujourd’hui. Et personne, c’est affiché, ne pourra entrer dans le club, aucun créateur de start-up, aucun découvreur de vaccins, aucun chanteur français. Sortir du surendettement, c’est exigeant, mais c’est possible, et donc comme tous les grands pays qui ont relevé ce défi, par exemple comme le Canada, ou la Suède, nous le ferons, comme cela aurait dû être fait depuis longtemps. Et je veux reconstruire le « produire en France ». Pour cela, je ferai de la production dans notre pays une obsession nationale. Parce que la production c’est l’emploi, c’est l’enrichissement du pays. La production, c’est les salaires. Pour moi, la feuille de paie n’est pas l’ennemie de l’emploi ! Les salaires allemands restent plus élevés que les salaires français, les salaires suisses sont bien plus élevés que les salaires français, et cela parce que nos voisins produisent, exportent, créent de l’emploi ! Ce que font nos voisins, nous allons le faire chez nous. Et les salaires, ce n’est pas seulement la ressource des familles, les salaires, par l’intermédiaire des charges sociales, par la CSG, par les impôts, par la consommation, c’est la totalité du financement de la santé, des retraites, des allocations familiales, des services publics, de l’éducation et de l’université, de la sécurité, de la justice dans notre pays ! Et c’est moi l’Européen, qui dis : « il faut produire en France » ! Parce que je sais, que chaque euro dépensé en social ou en services publics, d’une manière ou d’une autre, vient des salaires ou des revenus versés en France ! Laisser partir la production, c’est l’effondrement du modèle social. Je veux sauver le modèle social : je serai donc obsédé de production, toutes les productions, industrielle, agricole, artisanale, culturelle, artistique, numérique, touristique. Et je soutiendrai ceux qui seront obsédés de vendre, à l’intérieur et à l’extérieur, de comprendre le marché, d’innover pour le saisir, de soutenir l’image de marque de nos produits. Je porterai la mobilisation des entreprises bien sûr, mais aussi des salariés, et c’est pourquoi j’ouvrirai la voie à une rénovation profonde du dialogue social. Le dialogue social le plus ouvert c’est l’intérêt de l’entreprise. C’est l’intérêt de la France. J’imposerai l’idée que l’entreprise n’appartient pas seulement à ses actionnaires. Elle appartient aussi à ses salariés, à ceux qui lui donnent leur force de travail. Je ferai voter une loi nouvelle qui fera entrer les représentants des salariés, avec droit de vote, au conseil d’administration des entreprises de plus de 500 salariés et au comité de rémunération des dirigeants pour mettre fin à la folie des salaires indécents. Quand un dirigeant sera augmenté, c’est qu’il le méritera aussi aux yeux des salariés. Et je veux que les salariés profitent aussi de la croissance des entreprises. Je défendrai cette haute idée du dialogue social. Ma conception de la République, ce n’est pas la guerre aux corps intermédiaires, c’est le contraire, c’est la défense et la promotion des corps intermédiaires dans notre pays ! Ceux qui combattent les corps intermédiaires, ce sont ceux qui redoutent le peuple et le veulent divisé en une myriade d’individus pour mieux régner. J’aime le peuple libre, qui sait se réunir et s’organiser, entreprendre, sans avoir besoin de la permission du pouvoir politique, et sans être sous son contrôle. J’aime le peuple libre. Je rends hommage à tous ceux qui font vivre la loi de 1901 sur les associations, qui est pour moi une des plus grandes lois de la République. J’affirme que la diversité est non pas une faiblesse mais une force ! Je défendrai les cultures et les traditions régionales et locales. Je ferai adopter par la France la charte des langues et cultures régionales, qui sont pour notre pays une partie de son trésor national. Je protègerai le droit local issu de l’histoire, d’une longue et douloureuse histoire en Alsace et Moselle. Je ferai respecter la diversité dans notre pays, sous toutes ses formes, en particulier en défendant le pluralisme en politique. Et c’est pourquoi je proposerai qu’une loi électorale juste permette à l’Assemblée nationale la représentation de toutes les minorités. Je serai le président qui portera la confiance et l’exigence pour l’école. Je conduirai comme président de la République la réflexion sur la refondation de l’école. Je la conduirai dès le mois de juillet en un Grenelle de l’éducation, pour une fois justement nommé, car la rue de Grenelle, c’est le ministère de l’éducation nationale. Je défendrai les principes suivants : Je demanderai de concentrer sur la langue française, sur la lecture, l’écriture et le calcul, la moitié du temps scolaire à l’école primaire. Je demanderai que tout élève entrant en sixième soit assuré de la lecture. S’il ne l’était pas, il recevrait une formation adaptée en vue du retour le plus rapide possible dans le cursus normal. Je demanderai de simplifier les programmes, dans un délai d’une année, en liaison avec les enseignants. Je demanderai que la chronologie soit consacrée en histoire à tous les degrés de l’école et que l’histoire retrouve sa place en terminale scientifique. Je demanderai que le niveau du baccalauréat ne soit plus défini en fonction de pourcentages de résultats, mais en fonction des connaissances nécessaires à la fin d’études secondaires et à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Ces connaissances devront être simples, mais maîtrisées. Je garantirai la protection effective des moyens de l’éducation nationale. Je ne crois pas une minute aux sornettes sur les 60 000 postes annoncés par le PS. Mais un effort continu doit garantir les moyens actuels sur le long terme. Je fixerai comme objectif devant les Français que l’école française se retrouve en cinq ans dans les dix premières écoles du monde par ses résultats en compréhension de l’écrit, en calcul, en lutte contre les inégalités scolaires. Je demanderai que pas un emploi du temps d’élève ne dépasse 28 heures par semaine au collège et au lycée. Les heures ainsi dégagées pourront être réutilisées pour le plus grand profit des élèves. Je considèrerai le monde de l’éducation, de la maternelle au Collège de France comme la chance la plus importante pour l’avenir de notre pays et je le traiterai comme tel, en partenaire estimé. Et comme président de la République, je prendrai la défense de la profession la plus attaquée, la plus décriée, la plus injustement ciblée, je prendrai la défense du monde enseignant. Je rappellerai, que pas un de ceux qui se livrent à ces perpétuelles insinuations sur le temps de travail des enseignants ne tiendrait quatre heures sans être exténué devant une classe de 4e. Et pas un de ceux-là ne pourrait supporter sans récriminer l’addition des préparations, des corrections, des conseils, des carnets d’évaluation, des réunions parents profs, des réunions de concertation de toute nature. L’avenir de nos enfants, c’est aussi l’exigence environnementale et le devoir absolu des responsables d’aujourd’hui de protéger notre Terre, le sol, l’air et l’eau. Là aussi, nous avons perdu vingt précieuses années, des années où nos dirigeants ont alterné indifférence affairée, et négligences coupables. Vous aurez remarqué comme ce sujet a disparu, ou pour être exact n’est jamais apparu dans cette campagne électorale. Le développement durable a été sacrifié sur l’autel de la crise, des intérêts économiques et des enjeux de court terme. Je serai le président qui tiendra la promesse écologique. Je n’oublie pas que j’ai signé, il y a cinq ans, le pacte de Nicolas Hulot. Quand je signe quelque chose, je suis engagé. Je veillerai à la protection de la biodiversité comme un bien précieux d’avenir pour l’humanité. Je fixerai au gouvernement une feuille de route à l’horizon 2030, une triple exigence d’assurer la production électrique nécessaire, en respectant à la lettre les injonctions de l’Autorité de sûreté nucléaire renforcée dans son indépendance, de réduire continuellement le recours aux énergies carbonées et de développer au maximum les énergies renouvelables. Et sur ces sujets j’organiserai un débat national. L’avenir de nos enfants, c’est enfin la réalisation du grand dessein européen. Je veux vous parler de l’Europe, de notre Europe. Je n’aime rien tant que la souveraineté. Je l’aime dans ma vie personnelle, je n’aime pas me faire dicter des choix. Je l’aime dans ma vie de citoyen: j’attends d’exercer ma part de peuple souverain. Je l’aime passionnément pour mon pays que je veux indépendant chaque fois que possible. Mais j’aime la souveraineté réelle, pas la souveraineté apparente qui est en réalité une absence de souveraineté, une dépendance. C’est pourquoi je suis européen. L’Europe n’est pas une construction artificielle. Elle vient des profondeurs de l’histoire. Nous étions Européens bien avant d’être Français, ou allemands, ou italiens. Les nations sont venues après. Et nous partageons l’héritage de la civilisation du respect de la personne humaine, des langues proches, des valeurs communes, des intérêts croisés. Mais dans le monde où nous vivons, la souveraineté, si nous souhaitons l’exercer réellement, nous ne pouvons l’exercer qu’ensemble. Voilà l’idée de l’Union. C’est une grande idée, simple, efficace, d’avant-garde. Or cette idée a été dévoyée sur un point précis, mais décisif. C’est l’absence de démocratie au sommet. Il y a un parlement européen pour représenter les peuples. Mais les institutions sont trop compliquées, et leurs dirigeants pas identifiés. Je défendrai trois nouvelles étapes pour l’Europe : une étape politique, une étape financière et une étape économique. Je défendrai la démocratisation de l’Union Européenne. Je défendrai la création d’un président pour l’Europe, résultat de la fusion entre président du Conseil et président de la Commission. Ainsi une autorité stable et connue de tous sera mise en place, dont les citoyens entendront la voix et à qui, s’il le faut, ils pourront demander des comptes. Je défendrai l’idée que ce président soit élu au suffrage universel des citoyens européens. Deuxième étape, je défendrai l’obligation d’équilibre des comptes publics, l’inscription de la règle d’or dans nos constitutions, et une discipline collective dans la gestion des finances. C’est pourquoi je soutiendrai l’idée de Jean Arthuis d’une « cour des comptes européenne », par extension des pouvoirs d’Eurostat par exemple, chargée de faire la lumière sur la situation respective des partenaires européens. Et la création d’une commission des finances regroupant des représentants des parlements nationaux. Troisième étape, je défendrai l’idée que l’Europe doit porter une stratégie économique au service de la croissance et de l’emploi. Une stratégie d’investissement. Une stratégie de recherche et d’innovation, par la mobilisation de l’épargne européenne. Je proposerai une stratégie de l’Europe face aux grands émergents, notamment la Chine. Il n’y a pas de concurrence qui vaille si cette concurrence n’est pas loyale. Je proposerai que l’Europe sorte de la naïveté, ait enfin une stratégie et parle d’une seule voix. Je défendrai la loyauté et la réciprocité dans les échanges, en matière monétaire, en matière écologique par exemple. Si nous interdisons des molécules, des pesticides ou des herbicides, à nos producteurs, pour protéger la santé des consommateurs, il est obligatoire que nous vérifiions que les produits que nous importons n’en sont pas chargés. Autrement, c’est totalement illogique. Mais je ne parlerai pas de l’Europe seulement comme d’une institution économique ou financière. Comme président de la République française, j’en parlerai comme d’une des plus grandes entreprises de l’histoire, qui concerne des centaines de millions de femmes et d’hommes, des dizaines de peuples et dans laquelle ils peuvent mettre, pour eux et pour leurs enfants, leur foi et leur espérance. Prenant ces engagements devant vous, je propose au peuple français une stratégie pour sortir de l’impasse. Mais la stratégie ne vaut que si elle s’inscrit dans un horizon plus large, dans un projet de société. Car le programme n’est rien sans vision, sans horizon, sans projet de société. Je propose à la France un projet de société : celui de la France solidaire. La France solidaire, c’est d’abord une société apaisée. Il est une montée des périls dans la société française. Montée de l’intolérance, montée des violences, montée des trafics de toute nature. Au cœur de la société française, particulièrement dans sa partie la plus fragile, sur les questions de religion, sur les questions d’origine, sur la couleur de la peau, les tensions montent. Les guerres de religion ne sont jamais finies. Elles ne demandent qu’à se rallumer. Chaque fois qu’un pays va mal, les tensions montent au sein de ce pays et au sein de son peuple. Quand les gens ne vont pas bien, ils se mettent à regarder la différence d’un regard soupçonneux. Il faut plus de courage pour résister à ces passions que pour y succomber. Au XVIe siècle, dans les guerres de religion, il y avait les ligueurs d’un côté, du côté de l’affrontement, et Henri de Navarre de l’autre qui plaidait pour qu’on vive ensemble. Vous connaissez mon choix, mon choix d’homme, et mon choix de président : je suis et je serai du côté d’Henri IV, de celui qui force la réconciliation, la tolérance, la compréhension réciproque. Comme votre président, comme président de la République française, je prends cet engagement : je ne ménagerai aucun effort, aucun effort de sécurité, aucun effort de justice, aucun effort de compréhension et d’explication, aucun effort de calme, de refus de l’excitation, pour que reculent la violence et l’intolérance. Sans trêve je défendrai cette idée : nous allons vivre ensemble ! Tous, tous nos enfants, si différents, chrétiens, juifs, musulmans, ou autre chose, ou rien du tout, Français en tout cas, tous Français, ils sont sur les bancs de la même école. Ils forment le même pays. Et si le pays va bien, ils iront bien, tous. Et si le pays va mal, ils iront mal, tous. Pour que le pays aille bien, il convient qu’ils s’entendent et se respectent. Et je n’oublierai pas de montrer aussi l’immense force qu’il y a dans cette diversité, l’esprit d’entreprise, le renouvellement, la jeunesse, l’envie de vivre, dès l’instant qu’on aura renoué les liens rompus, dès l’instant qu’on aura retrouvé le travail et qu’on aura rendu le goût du travail à ceux qui souvent ne le connaissent plus. Cet espoir là exige de la compréhension mais exige tout autant de fermeté et d’intransigeance. Pour que la peur cède du terrain, !a sécurité doit devenir proche au lieu d’être inaccessible. C’est pourquoi, dans ce domaine de la sécurité, avec le gouvernement, j’engagerai trois mesures nouvelles : Réimplanter les forces de police dans les quartiers devenus zones de non droit. Restaurer l’État, dans sa défense du droit et ses services publics: je nommerai dans chacun de ces quartiers, un sous-préfet chargé de coordonner tous les services de l’État, qui sera l’interlocuteur des habitants et de leurs élus, avec obligation de résidence dans le quartier, pour qu’il vive la réalité de tous les jours des habitants et qu’il soit pour eux un interlocuteur quotidien. Enfin, je définirai pour le public le plus sensible, les jeunes, parfois les très jeunes mineurs, la réponse la plus rapide, la plus immédiate, par exemple sous forme de réparations. Je ne veux plus entendre des enfants utilisés par des bandes dire à des policiers débordés : « de toutes façons, tu ne peux rien me faire, j’ai la loi pour moi ! » Je demanderai que soit mis en oeuvre un plan efficace de lutte contre les trafics d’armes. Tout le monde dit que les armes de guerre circulent librement, depuis des années, en France et particulièrement dans les quartiers. Apparemment, tout le monde s’en accommode. Or ceci n’est pas acceptable. Là se croisent les organisations du grand banditisme et les trafics de toute nature. Là aussi s’arme la folie. La lutte contre le trafic d’armes sera définie comme une priorité de l’action publique. Mais le plus grand enjeu du redressement, c’est de retrouver la confiance. La confiance, clé du redressement, qui doit unir le peuple des citoyens et les dirigeants à qui il confie pour un moment la charge de le conduire. En France, la confiance s’est affaiblie. Le « tous pareils » est devenu, avec le haussement d’épaules qui l’accompagne, la réponse type aux déclarations politiques. C’est pourquoi je règlerai de manière définitive la question de la moralisation de la vie publique. Elu Président de la République le 6 mai, j'organiserai le 10 juin, jour du premier tour de l'élection législative et en même temps que celle-ci, un référendum de moralisation de la vie publique en France. Je soumettrai aux Français directement les questions irrésolues depuis tant d’années : Je mettrai fin au cumul des mandats pour les députés et je les limiterai pour les sénateurs. J’obligerai les parlementaires à siéger effectivement dans leur assemblée et ils ne pourront voter que s’ils sont présents. Je modifierai le mode de scrutin des députés pour qu’enfin tous les courants d’opinion puissent être représentés au Parlement. Je réduirai le nombre de députés à 400, et je réduirai aussi le nombre de sénateurs. Je reconnaîtrai le vote blanc comme un suffrage exprimé à toutes les élections. Je renforcerai l’obligation de parité pour que l'on sorte enfin de cette anomalie qui met la France à la 61ème place parmi les pays du monde pour la place des femmes dans la vie publique. Je mettrai fin aux dérives du financement de la vie publique en supprimant la myriade de micro-partis individuels ou de complaisance. Le référendum définira le conflit d'intérêt, obligera à la déclaration publique des intérêts privés avant l'entrée dans la fonction et lors de toute modification. Il fixera les incompatibilités, il traitera aussi bien des responsables politiques que des hauts fonctionnaires. Il instituera une autorité de déontologie de la vie publique qui pourra être saisie directement par les citoyens et il empêchera le retour dans la vie publique avant une période de dix ans des élus condamnés pour corruption. Le référendum rendra intangible et protégera pour l'avenir l'indépendance de la justice. Cette indépendance sera garantie par un nouveau statut pour le Garde des Sceaux, dont la nomination devra être approuvée par une majorité renforcée du Parlement. Je protégerai et serai le garant de l’indépendance des médias, et mettrai un terme à la procédure scandaleuse qui fait de la nomination des présidents de l'audiovisuel public l'apanage personnel du chef de l'État. Voilà comment, en quatre semaines et un dimanche, la démocratie française prendra un nouveau visage. L’espoir, c’est le renouveau. Ce que je propose à notre pays, c’est de se redresser. Cela passera par un profond changement des esprits que je porterai et de la volonté politique de la nation. Tout ceci, vous le voyez bien, ne peut se faire par les voies classiques, traditionnelles, usées jusqu’à la corde. La réussite de ce changement serait impossible avec une réélection du président sortant et de la majorité en place. Ils ont heurté les Français, au cours de ces années, par l’injustice et l’esprit de clan. Ils ont opposé les Français les uns aux autres. Ils n’obtiendront pas le soutien nécessaire au redressement. La réussite de ce changement est impossible avec l’élection de François Hollande et d’une majorité de gauche. Le programme insoutenable adopté par le parti socialiste et son candidat, la surenchère déboussolée de ses partenaires, les attentes démesurées qu’ils ont fait naître, tout cela rend impossible l’œuvre de redressement. Ils perdront en quelques semaines le soutien nécessaire. Vous vous souvenez de 2007 : j’ai dit aux Français, sans précautions, où les conduisait la course effrénée vers le déficit et la dette. Je n’ai pas mis des peut-être et des conditionnels. J’ai dit avec gravité, et tout au long de la campagne, ce que je ressentais comme grave. Le monde politique a ignoré ces avertissements et a poursuivi son chemin. Aujourd’hui je vous dis avec la même certitude ceci : aucun des programmes, aucune des attitudes des deux candidats favoris, aucune de leurs majorités ne peut permettre au pays de s’en sortir. L’un ignore les risques en prétendant que « les économies, c’est fini », l’autre les aggrave de plusieurs dizaines de milliards annuellement. Tous les deux truquent leurs chiffres en parfaite connaissance de cause en présentant des prévisions de croissance qu’ils savent, tous deux, absolument fallacieuses. Quand on doit affronter la situation que la France va devoir affronter, il n’est qu’une chose à faire, une seule, celle qu’elle a toujours choisi dans son histoire. Quand les circonstances sont exceptionnelles, il faut une démarche politique exceptionnelle ! Devant un défi national, il faut une union nationale. Lorsque le Général de Gaulle fut investi de la même charge, dans des circonstances de même gravité, il n’avait pas de force parlementaire. Il convia donc à participer au redressement les quatre forces principales du pays, les gaullistes, le centre, la droite et la gauche, hors extrêmes. Je ne suis pas le Général de Gaulle, dieu sait ! Mais la France est dans le même état. La guerre d’Algérie mise à part, peut-être même est-elle dans un état plus inquiétant. Le redressement va demander un effort soutenu, de rigueur, de sérieux, de persévérance, d’enthousiasme, de compréhension des enjeux du monde, de force de conviction européenne. Cet effort impose un gouvernement qui dépasse la droite et la gauche. C’est ce gouvernement que je composerai. Il sera peu nombreux. Il sera fondé sur la compétence et le désintéressement: compétence éprouvée et désintéressement absolu. Ses membres devront prendre l’engagement d’être et de demeurer ensemble pour redresser le pays. L’expérience de la société civile y tiendra autant de place que la politique. C’est le choix qu’a fait Mario Monti, dont les premiers mois donnent à espérer à tous ceux qui aiment l’Italie. Le 10 juin, jour du premier tour des élections législatives, les Français voteront par référendum la loi de moralisation de notre démocratie. Le 17 juin, les Français donneront une majorité à l’oeuvre de redressement et d’unité nationale. Avant le 14 juillet, le gouvernement préparera une loi de finances rectificative qui portera en particulier sur des économies dans le fonctionnement de l’État, la création d’un point de TVA et l’abaissement des niches fiscales. Avant le 14 juillet, il créera la possibilité d’un emploi sans charges pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés. Avant le 14 juillet, je mettrai en place le Commissariat aux stratégies de production et je lancerai la réflexion, filière par filière, avec les entreprises, les représentants des salariés et tous les acteurs du financement de l’économie. Exceptionnellement, il n’y aura pas de vacances parlementaires et le Parlement siègera pendant tout l’été. Le Parlement, pendant la session extraordinaire, préparera une loi-cadre sur le « produire en France » et se prononcera sur un texte portant diverses mesures d’urgence : en particulier, la suppression de la caution pour les locataires et la création d’une mutuelle obligatoire pour les risques locatifs et, dans le domaine de la santé, l’autorité indépendante chargée de l’alerte. Durant l’été, je lancerai le Grenelle de l’éducation dont les conclusions me seront rendues avant la fin de l’année 2012. À l’automne, après discussion approfondie avec les partenaires sociaux, un grand projet de loi sociale sera débattu au Parlement, en même temps que le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Il permettra entre autres la participation des salariés aux conseils d’administration et aux comités de rémunération des entreprises. La loi visera à limiter le recours aux CDD et au temps partiel abusif et à supprimer les freins à la création d’emploi. Je proposerai que soit soumis aux partenaires sociaux l’idée d’un contrat de travail unique fondé sur une consolidation progressive des droits. Branche par branche, je demanderai aux partenaires sociaux que soient examinées des propositions adaptées et nouvelles afin d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés. Durant cette session parlementaire, le gouvernement soumettra également au Parlement une loi sur la presse qui traitera de l’indépendance des médias, particulièrement des médias publics, de la protection des sources, des droits et devoirs des journalistes... Pour soutenir les associations et reconnaitre leur rôle irremplaçable dans la société, j’ouvrirai la possibilité de bourses d’engagement, offertes en contrepartie d’un engagement de jeunes ou de seniors, la validation des acquis de l’expérience et je définirai un cadre juridique de l’emploi bénévole. Je ferai enfin voter avant la fin de l’année 2012 une loi sur l’égalité hommes- femmes, qui traitera de la parité politique, de l’égalité salariale, des violences conjugales. Dès la fin de 2012, le paysage de la France aura changé. Les conditions du redressement seront réunies. Voilà le seul espoir pour notre pays, voilà le renouveau. Cela est mon combat. Pour cela, on aura besoin de tous les Français qui partageront la même lucidité et la même volonté. Des Français de droite, des Français de gauche, et des Français du centre, et de tous ceux qui ne sont pas étiquetés. On aura besoin des valeurs des uns et des valeurs des autres. Il est des valeurs de gauche que j’aime et dont la France aura besoin : le partage, l’attention au plus faible, la générosité. Il est des valeurs de droite que j’aime et dont la France aura besoin : l’esprit d’entreprise, le sens de l’effort, la fierté nationale. Et le centre a ses valeurs, dont on aura besoin : la solidarité, l’esprit de justice, l’idéal européen.
Ces valeurs sont compatibles, elles se rejoignent par le haut. C’est le sectarisme qui les a rendues
incompatibles. Le temps n’est plus au sectarisme.
L’œuvre historique qui nous attend exige que les forces du peuple français soient réunies, au moins pendant cinq ans, pour éteindre l’incendie et rebâtir la maison.
Je serai le président de ce courage. Je serai le président de ce rassemblement. Je serai, pour vous et avec vous, pour les Français rassemblés, le président de cet espoir
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Il faut savoir garder le sens critique, n’est-ce pas ? Nous sommes le 25 mars 2012. Dans quatre semaines, dans 28 jours nous serons dans l'isoloir et le bulletin que l'on mettra dans l'urne sera d'importance.
Depuis toujours je veux faire confiance à l'intelligence de nos compatriotes et ce sens révolutionnaire si particulier, si singulier que nous savons enfoui au plus profond de chacun de nous. N’ entendons- nous pas tous çà et là, qu'il suffit de ce système figé dans le marbre depuis la constitution de 58 qui a créé de fait un bipartisme commode empêchant l'expression pleine, entière et diverse du peuple, permettant pour ne garder que les oriflammes du pouvoir ces petits arrangements entre amis qui s'autoproclament la droite, la gauche. Nous savons désormais avec la crise que « le politique » a été confisqué par d’autres puissances que celles issues de la démocratie. Je ne sais pas ce que droite-gauche veut dire. Je ne sais pas quel est le socle philosophique qui sous-tend leur désir de gouvernance. Ce que je sais c’est que nous voyons depuis 1984 une même conception de gestion économique et comptable. Ce que je sais c’est que depuis 1984 une volonté permanente de suppression de l’esprit critique a été assurée par ces deux partis. Je pourrais être vu comme excessif en disant qu’on a « désinstruit » volontairement l’école. Pourtant en toute sincérité, je le crois volontiers. Il y a une telle continuité dans l’observation de ce qui est fait au niveau de l’école depuis 1984 et cette instruction toute relative de ceux qui ont cru recevoir la connaissance. C’est ainsi que l’égalité des chances par l’instruction publique est devenu chimère et que seuls ceux issus de familles ayant les codes peuvent effectivement s’élever. Autrefois, le père était fier de ce que son fils en sache plus que lui. Soyons sincères avec nous-mêmes, nous parents ! Quel est le degré réel de connaissances possédées par nos enfants ? N’est-il pas vrai de dire que les enfants ont moins de culture générale que leurs parents, savent moins que leurs parents ? Je ne parle pas du contenu des manuels mais de ce qui est resté en mémoire vraiment ! Quelle est la réalité de l’ascenseur social qu’aurait dû rester l’Ecole ? N’est-il donc pas vrai de dire seuls ceux issus de familles ayant les codes, peuvent progresser. Ne dit-on pas que les parents idéaux sont un père ingénieur et une mère professeur ? Tout est dit n’est-ce pas ?
Ainsi droite et gauche, UMP et PS, SarkHollandie, ont cette même conception. Ne pas tout dire, ne pas tout partager mais faire croire aux enseignés qu’ils savent ! En fait ne pensent-ils pas tous deux la même chose ? Et s’ils pensent la même chose alors ne géreront-ils pas tous eux de la même façon ? Je le crois vraiment ils présentent tous deux un symbole exact du concept mécanique d’interchangeabilité ! Et puis pire, et c’est vraiment un désastre intellectuel, la presse se rend complice de cette confiscation de la capacité critique par une « spectacularisation » du faux-débat et comme victime d’un T.O.C ne faire que se gargariser de la résignation au bipartisme.
Cette confiscation de la Critique est presque le signe d’une vraie dictature ! Complicité et duplicité de la « SarkHollandie » d’avec les mass-média !
« Si nous pensons tous la même chose, c’est que nous ne pensons plus rien ! » disait François Bayrou en 2002 aux féodaux de toujours réunis en Congrès à Bordeaux. Par cette seule phrase pleine de sens, il permit alors à cette grande famille des démocrates (dont je fais partie depuis que je sais lire et en actant cet engagement de la pensée par ma prise de carte dans les années 80 au Centre des Démocrates Sociaux présidé alors par Jean Lecanuet, celui qui avait par sa candidature fait mettre le général de Gaulle en ballotage en 1965), de prendre leur envol, de s’emparer enfin de leur liberté d’être en pensée et en action, de finalement cesser le jeu pervers du supplétif de ceux qui sont à droite de nous sans pour autant accepter de l’être demain pour ceux qui sont à gauche de nous. . Moi in fine, je sais où je me situe et je dis souvent que ce sont ces deux partis de gouvernement qui se situent par rapport à moi, à notre mouvement démocrate courant central et épine dorsale du pays ! Mais justement parce que je suis un Démocrate, cela ne m’empêche de tout lire et d’exercer mon sens critique.
Voici un article de Philippe Tesson qui estime dans Le Point.fr- publié le 17/02/2012 que le jugement que l'on porte sur le président du MoDem n'est pas de l'ordre de la politique mais de la morale.
« Selon le dernier baromètre Ipsos-Le Point, 55 % des Français portent un jugement favorable sur l'action de François Bayrou. Il arrive en tête du palmarès. Ce n'est pas nouveau. On le sait depuis longtemps : au moins un Français sur deux se reconnaît en François Bayrou. La majorité du peuple français. Énorme ! Comment s'étonner dans ces conditions de l'entêtement de l'intéressé à persévérer dans son ambition politique ? Son erreur est de ne pas comprendre que le jugement que l'on porte sur lui n'est pas de l'ordre de la politique mais de la morale. Dissipons le leurre : ce n'est pas la moitié des Français qui adhère à Bayrou, c'est la moitié de chacun de nous. Arithmétiquement, le résultat est identique. La meilleure part de nous-mêmes. La part vertueuse, celle du rêve, de l'utopie, de l'innocence. Qui d'entre nous ne souhaite que la vérité, la transparence, l'honnêteté, la tolérance, la dignité, toutes ces valeurs dont Bayrou est le chantre infatigable, gouvernent la politique ? Dans le casting électoral français, il y a toujours un humaniste sincère de service pour répondre à une demande historique. Bayrou aujourd'hui assure parfaitement l'emploi. Il est la vigie et la caution morales du jeu, et nous en avons besoin pour sauver notre bonne conscience. L'éternel cocu magnifique Mais il y a la vraie vie. Bayrou parle, dénonce avec talent l'indignité, nous l'écoutons avec respect, et puis la vraie vie reprend ses droits. Ce qu'il dit laisse une trace non négligeable : à preuve les quelque 15 % qu'il vaut en poids électoral et qui feront la décision au second tour, dans un sens ou dans l'autre, au hasard de l'humeur du peuple, et qui seront récupérés par l'un ou l'autre de ceux que Bayrou n'aura eu de cesse de stigmatiser. Bayrou, ou le dindon de la farce, l'éternel cocu magnifique. Les limites de son influence sont dans l'ambiguïté de son positionnement centriste, surtout dans un système institutionnel qui exige un engagement idéologique précis. La division française est telle que, dans notre pays, même l'humanisme, concept universel par excellence et par définition, doit avoir une couleur : celle de droite ou celle de gauche. Bayrou refuse cette loi absurde. Il est hors la loi, chevalier blanc égaré dans le marécage. Le blanc n'est pas une couleur. Que devient le blanc lorsque la neige a fondu, se demandait le poète ? »
Le journaliste Philippe Tesson oublie que le blanc est une couleur fondamentale de la "palette". Même lui perd de sa légendaire culture ! Il oublie aussi que le "blanc" était le signe de ralliement des rois dont le grand Henri IV qui réunifia la France. Bref, lisez et faites moi part de votre sentiment à cet article ! |
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J'ai retrouvé parmi mes archives cet article signé Laurent Joffrin !
Comme tout ce qui est écrit reste d'actualité ! Est-il possible de faire progresser notre pays et chacun de nos concitoyens ?
Bien sûr que nous le souhaitons tous chacun à sa façon.
Mais pour que le possible soit réalisable, ne faut-il pas tourner le dos au système actuel et faire qu'une majorité centrale se dégage enfin.
C'est bien là l'option Bayrou et comme l'écrivait si justement laurent Joffrin, il s'agit bien d'une révolution !
Le 22 avril il faut voter Bayrou afin qu'il soit présent au second tour et fasse que cette révolution tant désirée s'amorce !
Mais lisez plutôt cet article daté du 5 avril 2007 publié dans Libé!
Ressemblance Par Laurent JOFFRIN Libération du jeudi 5 avril 2007
Le «moment Bayrou» est-il terminé ? On le dit, mais on s'avance beaucoup. Certes, les sondages obsédants sondages lui sont un peu moins favorables. Certes, les inconnues qui suivraient son éventuelle victoire demeurent. Mais l'homme a de la ressource, comme le montre sa prestation dans Libération. Et si l'on parle sondages, rappelons que jamais un centriste ne fut, depuis des décennies, si haut dans les intentions de vote. Rappelons surtout que l'écart dont bénéficie, face à lui, Ségolène Royal, n'est pas beaucoup plus grand que la marge laissée naguère à Lionel Jospin à ce stade de la campagne. Entre le 21 avril 2002 et le 22 avril 2007, la ressemblance n'est pas seulement calendaire... A quoi tient l'effet Bayrou ? La journée d'hier en donne la clé. Il est le candidat antisystème. Le Pen aussi, dira-t-on, qui progresse dans le silence des enquêtes d'opinion. Mais avec cette différence, qui procède de l'évidence : l'hypothèse Bayrou peut faire sourire, faire enrager ou faire exulter. Elle ne fait pas peur. Dans «centrisme révolutionnaire», il y a d'abord centrisme. C'est flou, mais ce n'est pas fou. C'est surtout destructeur de certitudes. Quand Bayrou dénonce la connivence entre certains groupes médiatiques et le pouvoir, sa voix couvre celle de la gauche. Quand il s'étonne de l'insistante référence au drapeau, il prend Royal à contre-pied et trouble, nous le savons bien à Libération, l'électorat progressiste. Et quand il parle des sans-papiers, il est plus proche des associations qui les défendent que du gouvernement qui les pourchasse. Alors n'enterrons pas Bayrou trop vite. Bien sûr, sa longue fréquentation des allées du pouvoir conservateur relativise sa soudaine virulence. Mais il porte ses habits neufs avec une redoutable assurance... |
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Epidémie d’une nouvelle maladie ?
La qualité première d’un médecin est l’observation.
Ainsi durant son cursus universitaire, l’étudiant en médecine va au cours du DCEM (deuxième cycle des Etudes médicales) apprendre à observer et rendre compte de son observation par écrit.
C’est à ce stade qu’il devient externe des hôpitaux.
Personnellement, j’ai toujours adoré observer et par cela m’interroger, me questionner.
Ma chère mère a raconté tout dernièrement à mes enfants déjà adultes, comment je m’arrêtais dans la rue vers l’âge de 4-5 ans pour regarder les plaques des rues parisiennes et lui poser des questions. « C’est qui ? Qu’est-ce qu’il a fait pour mériter son nom sur une plaque de rue ? »
J’ai gardé l’habitude de l’observation et je dirai même que cette capacité est très importante pour moi et dans mon exercice quotidien.
Etudiants en médecine : Observez ! Observez ! Observez ! C’est le « primum movens » de l’examen clinique.
Mais revenons à nos moutons (jeu de mots ? que nenni ! quoique ce serait facile si on se réfère à la baignoire !)
J’avais observé l’étrangeté du discours d’Azouz Begag quand on m’avait demandé de l’accompagner pour ce qui concernait les questions de santé lors des législatives de 2007 !
Et puis j’ai été étonné par l’étrangeté du discours de Rama Yade quand elle fut éconduite du gouvernement ! Et puis encore quand j'ai entendu ces discours étranges de ceux, issus de ce qu’ils appellent avec une sorte de misérabilisme et de chagrin les « minorités visibles ».
Et tout dernièrement ne voilà-t-il pas que le secrétaire d’Etat aux personnes âgées, Nora Berra affirme qu’elle n’a pas eu son investiture sur la 4ème circonscription en évoquant le même discours étrange !
Vraiment tout cela est étrange !
Je suis, si on emploie leur discours, un « visible » mais je ne me sens guère minoritaire ni visible car je n’ai jamais fait cas de ma couleur de peau ni de mes origines pondichériennes dans ma vie de tous les jours, ni dans mon activité professionnelle ou sociale.
Je connais mon histoire, celle de mes parents, de mes ancêtres, celle de Pondichéry, de l’Inde et naturellement celle de mon pays, la France.
Je sais au plus profond de moi-même que je suis français, attaché à mon pays qu’est la France et que je suis, comme l’ont fait au cours des dernières guerres mes aïeux et mon père, prêt à servir verser mon sang pour ma patrie, la France et cela sans rien vouloir jamais demander en retour. je considère qu'il ne s'agit là que de faire mon devoir de citoyen français.
Je suis un français comme les autres et je sais l’histoire de mon pays et je la revendique dans toutes ses facettes. Il m’énerve ainsi de voir çà et là tant de personnalités ou d'institutions prôner quelque repentance.
Il ne s’agit certes pas d’oublier mais il ne s’agit pas non plus de juger car nous ne vivons pas à la même période et nos connaissances ou notre évolution ne peuvent être les mêmes. On peut toujours refaire l'histoire mais cela ne mange pas de pain ! Bref, on pourrait en débattre longtemps.
Mais revenons donc au fruit de mon observation.
Madame le Docteur Nora Berra affirme qu’à cause de ses origines on ne lui a pas « donné la quatrième circonscription ».
Ce discours m’intrigue et métonne. Ainsi il suffirait d’être sur l’affiche pour être élu ?
Ne faut-il pas déjà faire l’effort de connaître la sociologie de la circonscription, observer ce qui va et ce qui ne va pas, aller à la rencontre des gens qui y vivent, les entendre et débattre avec eux en expliquant alors ce à quoi on croit et convaincre l’Autre du bien-fondé de l’idéal défendu ?
Telle est du moins ma conception du « combat politique ».
Pourquoi se réfugier derrière une origine quand on n’a pas ce dont on rêve comme destin ? Un peu à cette façon des enfants gâtés en bas âge qui veulent tout, tout de suite et disent « c’est pas juste » au lieu de comprendre qu’il faut faire l’effort avant d’avoir.
Je trouve que se retrancher derrière une quelconque origine ou une couleur de peau est pathologique. Je crois vraiment qu’une véritable maladie se fait jour.
Cette maladie, je la nommerai volontiers la « Norazouzite ».
Et comme, il n’existe pas de traitement à la « Norazouzite », il faudra donc la classer parmi les maladies orphelines et sans doute la signaler à l’HAS et à Orphanet.
Cela étant, à observer les diverses circonscriptions, je trouve que Madame Nora Berra pourrait en raison de ses compétences et de son actuelle fonction se faire parachuter sur la 3ème circonscription.
Cette circonscription dont le député est aussi un médecin, le Professeur Jean-Louis Touraine.
Il est dit d’ailleurs que ces deux confrères se connaissent bien, l’une ayant été dans le service de l’autre.
Et c’est ainsi que je me dis que vraiment les débats sur la santé au sens large et plus pratiquement sur l’organisation actuelle du système de soins en France, son mode de distribution, son financement actuel (qui ne respecte plus depuis les années 80, les principes de la Sécurité Sociale édictés par Pierre Laroque), sont vraiment pauvres voire absents, sinon au travers de discours creux et mille fois entendus.
Rappelons quand même l’exposé des motifs de la loi portant création de la sécurité sociale :
« EXPOSÉ DES MOTIFS DE L'ORDONNANCE DU 4 OCTOBRE 1945 (extraits)
" La Sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu'en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l'incertitude du lendemain, de cette incertitude constante qui crée chez eux un sentiment d'infériorité et qui est la base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants sûrs d'eux-mêmes et de leur avenir et les travailleurs sur qui pèse, à tout moment, la menace de la misère. "
" Envisagée sous cet angle, la Sécurité sociale appelle l'aménagement d'une vaste organisation nationale d'entraide obligatoire qui ne peut atteindre sa pleine efficacité que si elle présente un caractère de très grande généralité à la fois quant aux personnes qu'elle englobe et quant aux risques qu'elle couvre. Le but final à atteindre est la réalisation d'un plan qui couvre l'ensemble de la population du pays contre l'ensemble des facteurs d'insécurité ; un tel résultat ne s'obtiendra qu'au prix de longues années d'efforts persévérants, mais ce qu'il est possible de faire aujourd'hui, c'est d'organiser le cadre dans lequel se réalisera progressivement ce plan. " |
Ne serait-il pas formidable, au travers de cette circonscription que soit mise en lumière l’une des préoccupations essentielles de nos concitoyens ? Leur Santé ?
Je me sens naturellement prêt à porter ce débat-là dans cette 3ème circonscription.
Je la connais depuis plus de trente ans !
Mais surtout dans le débat qui aura lieu, j’y retrouverai avec plaisir l’actuel député qui devrait sans nul doute se représenter, le Professeur Jean-Louis Touraine.
Il me revient que lors du mandat municipal de Michel Noir, Jean-Louis Touraine avait fait cause commune avec la COMERLY (coordination des médicaux de la région de Lyon dont j’étais le président) pour marquer une belle opposition contre la restructuration des Hospices Civils de Lyon, et ce fameux-fumeux plan « Duber-Noir ».
Il me revient aussi que Jean-Louis Touraine pour bien montrer son opposition farouche à ce plan tripolaire et la disparition de l'activité médicale à l'Hôtel Dieu, avait créé l’association « Sauvetage et Promotion des HCL ».
Nous avions ainsi partagé le même combat dans ces années 90.
Je me rappelle ainsi la manifestation à l’Hôtel Dieu où Jean-Louis Touraine s’était retrouvé tout contre moi, bousculé par les forces de l’ordre. Je dois avoir dans mes archives une photo de cet épisode. Et oui, à cette époque il était vraiment opposé au démantèlement de l’Hôtel Dieu !
Il me parait tout autant étrange qu’il fasse partie de l’équipe municipale actuelle qui ose faire disparaître du champ médical, l’Hôtel Dieu, édifice historique, glorieux et si prestigieux de l’univers médical français voire mondial ?
Ainsi il y aurait matière à débattre !
J’appelle ainsi mon confrère le Docteur Nora Berra à venir se présenter sur la troisième circonscription qui sera ainsi « la circo des docteurs » !
Alors chiche ?
Portons enfin la lumière sur les questions de santé… osons enfin discuter de la gestion actuelle de l’assurance maladie, osons discuter de la dérive assurantielle du régime d’assurance maladie avec la mise en place sans vraie opposition des franchises médicales dites sarkozy,
Alors chiche ?
Exposons tous trois, la vision que nous avons en matière de protection sociale et sanitaire et ce dont nous sommes capables pour assurer un "libre et égal accès de tous à des soins d’égale qualité assurés dans la dignité !
J’y suis prêt !
Et que puisse exister, le temps d’une campagne législative, « la circo des docteurs » pour que ce débat là soit vraiment porté et entendu!
ce mercredi 7 mars 2012
jean-claude joseph
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Depuis quelques jours cette question m'est posée :
"Dites-moi Docteur ! Pour qui voter ?"
Ainsi je perçois comme un frémissement dans la campagne qui s’annonce, même si la plupart de ces personnes ne savent pas forcément quand aura lieu le premier tour.
Et puis comme une curiosité, ces personnes me disent :
" Bah, il ne faut pas se faire d'illusions, Sarko sera réélu. Et pourtant on ne peut pas dire qu'il ait fait grand-chose pour nous... On n'arrête pas depuis qu'il est là, de payer toujours plus et on ne reçoit rien en échange..."
"… Et puis c'est normal qu'il soit réélu, Hollande n'inspire pas confiance et surtout on va revoir les mêmes qu'avant du temps de Jospin..."
Je me dis alors qu'il est difficile d'être un médecin de famille, le confident de ces personnes, de ces familles (trois générations pour certaines..), de ces enfants que j'ai vus nourrisson et qui pour certains ont déjà donné vie, que j'accompagne dans leur santé depuis tant d'années.
Ai-je le droit moral de mêler mon exercice médical avec mon sentiment politique, mon orientation politique même si elle est depuis plus de trente ans connue dans ce quartier de Monplaisir?
En même temps, je me dis que c'est quand même formidable de recevoir tant de confiance et que j'ai bien de la chance d'être ainsi considéré.
Alors je me prends à rêver à haute voix d'une société plus humaine, vraiment équitable où chacun serait considéré dans ce qu'il est et avec dignité.
Toutefois, mon expression verbale n'est pas modérée, ne peut être modérée.
Je ne puis en fait être modéré.
Je me considère dans mon expression et ma pensée comme un révolutionnaire, un de ceux qui firent partie de La Plaine lors de la Convention, mais quand même assez utopiste, j'en conviens.
La presse locale ne m'avait-elle pas qualifié affectueusement dans les années 90 de "Don Quichotte exotique" ?
Alors, pour qui voter ?
J'expose alors ce à quoi je crois !
Cette volonté d'aider l'être humain à vivre mieux qu'hier, cette volonté de partager avec l'autre ce que j'ai appris, cette volonté d'aller vers le progrès.
Oui c'est bien cela mon orientation politique : faire que notre société progresse, et tous ensemble, en faisant en sorte de tendre chaque fois la main vers celui ou celle qui à un moment donné de sa vie est laissé au bord du chemin commun.
Voilà ce qui m'anime chaque jour et depuis si longtemps.
Je crois à ce que Emmanuel Mounier appelait le "personnalisme communautaire".
Cette expression me parait tellement juste :
Une personne avec toutes ses différences dans une Communauté de destin !
Je mesure alors que mon propos participe de la pensée et de la philosophie.
Alors pour qui voter ?
Et bien pour celui ou celle qui pourra le mieux incarner cette pensée philosophique, pour celui ou celle qui saura redonner du sens à la dignité de l’être humain, qui le mettra au centre de ses préoccupations, qui n'aura de cesse à permettre le progrès, la progression de chacun dans son quotidien.
C'est sous ce seul angle que je veux voir les débats de cette drôle de campagne présidentielle qui semble comme en 2002 être déjà jouée avec la superbe complicité des mass-médias.
Alors pour qui voter ?
Mon respect de celui ou celle que j'ai en face de moi dans cette question posée, m'impose de faire réfléchir à ce que l'on souhaiterait, mais aussi à regarder les choses comme elles sont.
Le chemin vers l'idéal n'est jamais facile et c'est cette difficulté qui fait aussi le sel de l'action politique, n'est-ce pas ?
Alors effectivement, dans ce que je vais dire, la lumière se fait et je me dis que j'amène à la "lucidité".
Ce ne peut être Marine Le Pen, ni Jean-Luc Mélenchon, brillants orateurs ou tribuniciens quoiqu'il en soit !
Ce ne peut être Philippe Poutou, joker de Besancenot !
Que dire d'Eva Joly qui navigue dans les méandres d'un futur à cent ans !
Déjà on m'expose l’hypothèse de la chevelure argentée de Monsieur Galouzeau de Villepin et ses fameux discours. Mais attendons son jet d'éponge qui sera sans conteste très enthousiasmant dans la geste.
Alors François Hollande ?
Mais quoi... que dit-il ? Que propose-t-il de si différent dans la logique comptable de ce qui a été fait depuis 20 ans ?
Nicolas Sarkozy ?
En toute franchise, j'étais persuadé qu'il ne se représenterait pas comme j'étais persuadé que Dominique Strauss Khan ne se présenterait pas et ce dès 2007 !
(Ces deux personnes me paraissant si proches dans leur façon de penser).
Sarko-Hollande ? SarkHollandisation !
Alors pour qui voter ?
Je crois en toute sincérité que ce qui doit être l’essentiel pour la prochaine décennie est l’Instruction.
Arrêtons de parler d’éducation mais abordons simplement l’instruction, le partage des connaissances, la transmission du savoir.
Il suffit de confisquer l’esprit critique !
Il suffit de confisquer la capacité à comprendre ce qui est dit et écrit !
Je ne suis pas loin de penser qu’à dessein la capacité critique de nos concitoyens a été gommée par les pouvoirs en place depuis les années 80 tout en faisant croire que malgré tout on apprenait.
N’est-il pas curieux, alors que la scolarité est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, nombre de nos compatriotes n’arrivent pas à déchiffrer, à comprendre le sens des mots et encore moins à savoir écrire ?
Je me dis que depuis 20 ans, il y a eu une sorte de « désinstruction volontaire» par un saupoudrage de connaissances sans toutefois faire posséder aux écoliers la racine et le tronc de l’arbre.
Je me dis aussi que nous versons dans un monde « d’oralité » et que nous perdons l’écrit !
Et cela me semble extrêmement grave !
Ne sommes-nous pas en train de régresser et faire en sorte que comme au Moyen Age, le peuple fasse rédiger les écrits nécessaires par ceux qui savent ?
Je dis cela avec force et inquiétude, car depuis peu, je suis surpris par le fait de devoir rédiger des courriers de nombre de mes patients à destination de diverses administrations (Sécurité sociale, Cotorep, pôle emploi, caisse d’allocations familiales, caisse de retraite).
Mon rôle de médecin n'est-il pas aussi de les aider dans les méandres de l'administration ?
Et pourtant n'ont-ils pas suivi leur scolarité jusqu’à 16 ans au moins !!!
N’avons-nous pas perdu le sens du message de Jules Ferry dans sa volonté révolutionnaire de l’instruction publique?
Alors pour qui voter ?
Mon choix ne peut se porter que vers le candidat qui sera animé de cette volonté d’instruire !
Je le dis avec sincérité, cette volonté d’instruire et de faire ainsi que le faible devienne fort, est portée par le candidat François Bayrou !
Alors pour qui voter ?
Dès le premier tour, le 22 avril 2012, le choix « éclairé » doit se porter sur
François Bayrou
afin qu’il puisse être au second tour.
La révolution des esprits pourra alors commencer !
Published by jcjos - … - Mon engagement politique
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