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Le blog de Jean-Claude JOSEPH

La crise dans les DOM !

 

Issu moi-même d’un ancien comptoir français, Pondichéry, la crise qui se manifeste aux Antilles depuis plus d’un mois ne me laisse pas indifférent. Je tiens à dire de suite que ce n’est pas que je comprenne le pourquoi du comment, avec la notion de la « pwofitasyon » ou de la vie chère, mais simplement parce que comme les Antillais, je ressens dans ma chair ce qu’ils ressentent depuis tant d’années, tant de siècles.

C’est au travers de ce ressentiment enfoui dans chacune des mémoires de ce que l’on appelait en Métropole « les colonisés » qu’il faut entrevoir les émeutes qui s’y déroulent.

Je mets le lien vers ce fameux documentaire qui est révélateur de bien des choses et qui dans son prolongement ou son actualité réveille soudain les blessures enfouies par tant de siècles de silence imposé.

  http://www.megavideo.com/?v=1Q1M01NV

 

Le gouvernement aurait tort de ne pas prendre en compte le surgissement de ce ressentiment, la différenciation condescendante consentie à l’égard des « colonisés ».

J’ai toujours eu le sentiment qu’au travers de son assistance, il n’y avait que poursuite par tous les gouvernements jusqu’à ce jour, d’un néo-colonialisme teinté d’un paternalisme affectueux.

Il est capital que la Métropole le comprenne et permette les vrais moyens de l’émancipation tant dans l’instruction (avec une vraie capacité universitaire), que dans l’industrie en permettant à ceux qui s’en donnent les moyens de ne pas se retrouver bloqués par quelques familles dont le souci est d’assurer leurs monopoles. Les exemples d’échec des antillais voulant s’émanciper du monopole « béké » sont nombreux que ce soit dans l’industrie sucrière ou de la banane.  N’est-ce pas à l’Etat d’assurer l’égalité des chances et permettre l’émancipation ?

Comment comprendre et admettre le circuit curieux du sucre, produit aux caraïbes, mais qui sera raffiné en France métropolitaine  et qui reviendra ensuite par bateau pour être vendu 3 à 4 fois plus cher ?

Que dire des autres produits de nécessité, ne serait-ce que tout ce qui concerne les enfants en bas âge ?

Les exemples sont nombreux, très nombreux et une goutte a fait déborder le beau vase de la caraïbe française.

Je n’entends pas çà et là le débat sur cette émancipation nécessaire aux anciennes colonies, devenues départements ou territoires d’outre-mer.

Je n’entends pas la volonté de promouvoir l’égalité de traitement entre tous, qu’ils soient métro ou non, blancs ou noirs. Il en ainsi de cette fameuse prime de vie chère ou de prime chaleur. Pourquoi certains et pas d’autres ? Surtout quand l’on sait à qui cela est destiné et certainement pas aux gens de couleur, puisque par nature ils seraient selon notre bonne vieille république « immunisés » contre les méfaits de la chaleur.

Je vais vous faire une confidence. Depuis 1988, et après chaque élection présidentielle, j’envoie un  courrier précisant mon interrogation sur la persistance de cette prime chaleur dans telle ou telle administration et je propose toujours soit de la faire supprimer soit dans un souci de simple justice d’octroyer une prime de froid pour tous ceux originaires des DOM-TOM et ex-colonies. Je dois avouer ici que je n’ai eu qu’une seule fois un accusé de réception, lors de la présidence Mitterrand. Il ne me semble pas faux de dire que le froid est  plus difficile à supporter que la chaleur et revient aussi plus cher pour s’en protéger.

Et puis me revient certains oublis de gouvernants qui heurtent notre réalité de citoyen français.

Je me souviens que Monsieur Raffarin (UMP) alors premier ministre n’avait pas lors de son séjour daigné faire un saut à Pondichéry alors qu’il était en visite à Bangalore. Je peux dire que tous les pondichériens qu’ils soient en Inde ou en France en ont été meurtris.

Il en fut de même lors du terrible Tsunami, quand le Ministre des affaires étrangères de l’époque (M. Douste-Blazy) se rendant au Sri Lanka, n’a pas daigné se rendre  à Pondichéry où plus de 2000 victimes étaient dénombrées.

Et que penser quand le Président de la France passant quelques jours de vacance au Brésil, n’en profite pas pour passer la frontière et se rendre en Guyane Française ?

 

Tous ces manques témoignent d’un déni au plus haut niveau de l’existence citoyenne des Dom et Tom. Considérer ces « territoires du bout du monde » pour reprendre une expression encore d’usage mais typiquement coloniale, comme de simples havres touristiques témoignent d’une méconnaissance de l’attente « existentielle » de celles et ceux qui y vivent.

Le problème soulevé en Guadeloupe et en Martinique est grave et j’en suis persuadé car il est ressenti au plus profond des mémoires et des chairs. Il  témoigne de ce surgissement de tous ces manques, de tous ces mépris, peut-être légers mais tellement itératifs !

Monsieur Sarkozy prévoit de se rendre aux Antilles en Avril ! Le premier ?

Je ne comprends pas l’attitude de pourrissement que ce gouvernement entretient à l’égard d’une communauté qui a toujours été fière d’appartenir à la Nation française, qui l’a montré en versant son sang.

Il est temps que tout soit enfin mis sur la table et que les privilèges de quelques uns soient une fois pour toutes mis à terre, que ces primes d’éloignement, de chaleur etc… réservé in fine aux « métro blancs » soient enfin supprimés, que les mutations soient données en priorité aux originaires des territoires et départements outre-mer.

Pourquoi comprendrait-on la détresse d’un marseillais basé sur Lille, obtenant sa mutation sur sa région d’origine et ne comprendrait-on pas celle d’un « domien ou tomien » qui participe de la même logique ?

J’entends aussi ceux qui ne voient dans ces évènements qu’une réponse : l’indépendance.  Mais cela n’a pas de mise et surtout cela n’a aucun sens. De même, faire le parallèle avec  le  Maghreb, et notamment l’Algérie, est tout aussi idiot ! Il ne faut pas tout mélanger.

 

Il faut débattre de tout cela sans passion, sans amalgame, mais avec raison et lucidité pour permettre l’égalité des chances et l’émancipation !

jcj

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J'étais hier à la Convention Nationale qui se passait à la Maison de la Mutualité ... allez soyons comme d'autres (chics et bô) et disons à la "Mutu",  mais quand même : "ô tempora, ô mores !"

Et oui la Mutu est devenue le lieu où les démocrates se rassemblent !
François Bayrou a hier évoqué, je ne sais plus à quelle occasion, (réponse à un intervenant ? dans un de ses discours ?), l'importance des symboles dans l'assemblement d'une société. Et oui,  cette journée était aussi placée sous le signe de la philosophie ....
Mutualité  ?   Mutualisation ! Solidarité ! Equité ! Justice ! Liberté !
Oui ! oui et encore OUI . Nous Démocrates,  portons depuis la Plaine en 1793 en passant par le PDP (Parti Démocrate Populaire) de 1924 ou le CDS (Centre des Démocrates Sociaux de 1974) et maintenant le MoDem (Mouvement Démocrate) ces valeurs là et les marques ou symboles de ces valeurs et de notre rêve du vivre ensemble et mieux!

Ainsi en est-il du titre de cet article qui n'est autre que la devise initiale, id est latine, de notre chère Europe !

In Varietate Concordia !

Cela a été traduit globalement dans toutes les langues de l'Union Européenne par "Unie dans la diversité !".

Comme l'a si bien dit François Bayrou,  la devise en latin a beaucoup plus de sens et de profondeur !!!
Je n'ai pas pu apprendre lors de ma scolarité le  latin et ou le  grec (sauf au travers  du Larousse), mais je mesure bien la réalité de la force singulière de cette devise ainsi dite en latin.
N'y a t-il pas une force terrible dans cette devise érigée ainsi en Latin que l'on devine, que l'on perçoit, que l'on sent presque physiquement ?
Traduire varietate par diversité et concordia par unie est vraiment très réducteur. 

J'aime cette devise latine de l'Europe car elle nous rappelle qu'avant tout, nous sommes des européens issus de ce que nous sommes et comme nous sommes, oeuvrant dans une  même direction, en entente.

Merci à François Bayrou de nous avoir rappelé cette devise sous sa forme originelle !
Cela va nous servir !

En effet la Convention Nationale du MoDem se réunissait  à la Mutu pour présenter publiquement nos "têtes de liste" aux prochaines élections européennes.

Ile-de-France
1 - Marielle de Sarnez
2 - Bernard Lehideux
3 - Fadila Mehal

Nord-Ouest
1 - Corinne Lepage
2 - Olivier Henno

Ouest
1 - Sylvie Goulard
2 - Bruno Joncour

Sud-Ouest
1 - Robert Rochefort
2 - Anne Laperrouze

Sud-Est
1 - Jean-Luc Bennahmias
2 - Fabienne Faure
3 - Gilles Artigues

Est
1 - Jean-François Kahn
2 - Nathalie Griesbeck
3 - Yann Wehrling

Massif Central - Centre
1 - Jean-Marie Beaupuy
2 - Chérifa Adaissi


Vous constaterez  que nous n'avons pas de "têtes de liste" établies pour les DOM (Département d'Outre Mer).
Pourquoi ?
Serions nous donc devenus idiots oubliant ainsi nos départements outre-mer qui souffrent tant de cette espèce de néo-colonialisme ou du paternalisme si affectueux de la "si bonne métropole" ?

En fait et personne ne l'a clairement exposé dans nos media, le gouvernement est en train de décider de changer les règles du scrutin concernant l'Outre Mer ! A moins de 6 mois du scrutin, ce gouvernement et son premier consul sont en train de vouloir changer de règles du jeu.
Qui s'en offusque ?
La gauche ? Cette bonne vieille gauche représentée par le PS et le PC ? et non !
Cette ultra-gauche représentée par les autres qui se disent anti-capitalistes et anti-impérialistes et anti-colonialistes ? Et bien non !
Cela n'a marqué personne sauf nous!!! C'est bizarre non !
Comme le disait si bien Jean-François Kahn :
"Il n'est pas idiot de dire, vous avez eu tort et nous avons eu raison ou alors vous n'avez pas tort, mais il n'est pas absurde de voter pour ceux qui ont eu raison !"
Ces prochaines élections doivent être sous tendues par la mise en lucidité de nos concitoyens.
 Ce sera notre "job", notre volonté première, notre ciment !
Nous allons éclairer la scène de la campagne qui s'annonce !

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