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Le blog de Jean-Claude JOSEPH

Le Conseil National de l'Ordre des Médecins ce 28 novembre présentait à la Presse la troisième édition des atlas régionaux de démographie médicale.

Il est bien observé une bouderie de la  jeune génération envers la médecine générale exercée en libéral, la préférence allant vers une activité salariée plus conforme au besoin d’un « vivre mieux » du médecin, id est sans être bousculé !.

Il est bien observé ainsi un vieillissement des médecins exerçant en ville et notamment dans les grandes villes. L’exemple de Paris est à ce titre bien significatif avec en exergue des loyers de plus élevés rendant plus difficile l’installation.

Il est bien observé une féminisation du corps médical et il parait plausible que cette constante soit aussi une manière d’exercer la médecine d’autre façon.

Ce qui m’a paru bien est que l’analyse du CNOM souligne le « pourquoi envoyer un médecin à l’installation » dans des territoires que l’Etat a déserté.

Ainsi le Docteur Jean-François RAULT, président de la de la section santé publique et démographie médicale du CNOM a déclaré au cours de cette conférence de presse qu’il fallait s’interroger sur la perception du « désert médical » et de constater :

« Pourquoi vouloir mettre un médecin là où il n’y a plus de services publics, plus d’école, plus de poste ? » (source Jim.fr du 29-11-13)

J’avais lors d’un article souligné effectivement cette différence d’appréciation sur le concept de désert médical. Une étude de l’INSEE avait d’ailleurs montré que tout citoyen se trouvait à moins de 20 minutes d’un médecin !

Il est cependant très clair mais de cela on pouvait aisément s’en douter dès les années 90 qu’i y aura une baisse inquiétante de l’exercice de la médecine générale notamment en mode libéral.

Voici donc  la présentation de cette présentation à la Presse de la troisième édition des atlas régionaux de la démographie médicale.

Le Conseil National de l’Ordre des Médecins publie la troisième édition des Atlas régionaux de la démographie médicale, réalisé à partir des chiffres du Tableau de l’Ordre au 1er juin 2013. Inspiré du modèle national, ces Atlas déclinent l’ensemble des données à l’échelon régional, départemental et à l’échelle des bassins de vie1. Ces publications de diagnostic et de prospective ont pour objectif d’apporter une aide précieuse selon l’approche spatiale dans le cadre de la mise en place du « pacte territoire santé : pour lutter contre les déserts médicaux », lancé par la Ministre de la Santé  il y a tout juste un an. 

Le CNOM rend publiques les données de la troisième édition de ses Atlas régionaux de la démographie médicale française qui mettent clairement en évidence que la problématique de la démographie médicale est propre à chaque territoire. Cette nouvelle version des atlas régionaux met en perspective l'évolution de l'offre de soins primaires en combinant la variation des effectifs des médecins et celle de la population générale, à l'échelle des bassins de vie.

Un outil au service des élus locaux

En complément de l’Atlas national publié en juin dernier qui mettait en évidence une quasi-stagnation des effectifs, les Atlas régionaux permettent de recenser les disparités départementales et d’anticiper les éventuels besoins à une échelle plus fine. Ainsi, selon l’approche territoriale, les effectifs attendus peuvent être très variables d’un département à l’autre.

  • A titre d’exemple pour la région Picardie, le département de la Somme a une forte probabilité de voir ses effectifs augmenter de +2,4% entre 2013/2018 tandis que le département de l’Oise enregistrera une diminution des effectifs de -2,1% sur la même période.

Chaque Atlas régional constitue donc une base de données unique permettant aux élus locaux, en collaboration avec les conseils départementaux et régionaux, d’appréhender de manière efficiente la problématique de l’accès aux soins.

Les enseignements essentiels des Atlas régionaux

Des disparités par mode d’exercice

L’Atlas national 2013 montre que les effectifs en médecine générale ont fortement diminué ces six dernières années, tandis que le nombre des autres spécialités augmentait. L’analyse des données des Atlas régionaux met en évidence que ce constat ne s’applique pas nécessairement à l’ensemble des départements.

  • À titre d’exemple, le nombre de généralistes dans les Pyrénées-Atlantiques est en hausse : alors que l’on en dénombrait 1026 en 2007, ils sont 1073 aujourd’hui.

La problématique du renouvellement des générations à l’échelle locale

L’analyse régionale de la répartition par âge permet d’aider les départements à évaluer le manque réel ou à venir des médecins sur leur territoire.

  • L’Atlas régional de la Champagne-Ardenne a par exemple révélé que d’ici à 5 ans, la situation risque d’être critique pour l’offre de soins de cette région. En effet, les médecins potentiellement sortants, âgés de 60 ans et plus, représentent 26% des effectifs tandis que la tranche d’âge des moins de 40 ans représente 14% de l’ensemble des actifs réguliers.
  • Contre toute attente, la région Ile-de-France enregistre pour sa part la plus forte baisse des effectifs en activité : -2,2%, mais aussi la plus forte proportion de médecins généralistes âgés de plus de 60 ans à l’échelle départementale : 33%.

Mais la présence locale d’une faculté de médecine sur le département est un facteur d’inscription non négligeable. En effet, lors de la première inscription à l’Ordre des médecins, les jeunes médecins privilégient nettement le département où ils ont fait leurs études.

  • Il en est par exemple ainsi en région Pays-de-la-Loire, qui possède deux universités de médecine, Nantes et Angers. Or on constate que ces deux départements concentrent 76,6% des nouveaux inscrits dans la région.

L’attrait de l’exercice libéral diverge selon les départements

La déclinaison des modes d’exercice par département et selon les qualifications permet de mieux appréhender la démographie médicale propre à chaque territoire. L’atlas national 2013 a montré une moindre attractivité de l’activité libérale. Mais l’analyse régionale permet de mettre en évidence que l’exercice libéral reste attractif dans certaines régions.

  • C’est notamment le cas en Limousin : parmi les 2 311 médecins inscrits dans un conseil départemental de la région du Limousin, 41,5% exercent en secteur libéral, 43,7% en secteur salarié et 14,8% en mode mixte. Il en est de même en Franche-Comté, où l’on constate une réelle homogénéisation du type d’exercice dans les quatre départements qui composent la région : ils sont 54,60% à exercer en libéral/mixte dans le Doubs, 56,10% en Haute-Saône, 59,50% dans le Jura et 26,90% en Territoire de Belfort.

L’exercice libéral est privilégié après quelques années d’expérience

Depuis plusieurs années déjà, le CNOM observe au niveau national que l’exercice libéral est très peu attractif en première inscription, et ce malgré la mise en place d’aides et de mesures incitatives à l’installation. Pour autant l’analyse d’une cohorte permet d’observer qu’après cinq années de pratique, ils sont bien plus nombreux à exercer en libéral/mixte. Ce constat s’illustre aussi en région, comme par exemple en Picardie : alors que seuls 12,7% des nouveaux inscrits choisissent l’exercice mixte, ils sont 30% à être installés en libéral ou mixte cinq ans plus tard.

Déserts médicaux et déserts de population : des évolutions contrastées

Les Atlas révèlent une densité moyenne de 9,2 médecins généralistes libéraux et mixtes pour 10 000 habitants. Le CNOM note que certains bassins de vie qui enregistrent une baisse des effectifs en médecine générale sont également confrontés à une diminution de la population générale. Il convient de porter un regard attentif sur les bassins de vie où s’observent conjointement une diminution de l’offre et un accroissement de la population.

 

[1] Selon l’INSEE, le bassin de vie est le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès à la fois aux équipements et à l'emploi. Il s’agit d’un espace géographique des pratiques spatiales de la vie quotidienne où les populations vivent et se déplacent (hypermarchés, magasins, gendarmerie, bureau de poste, écoles, équipements sportifs…). Les Atlas régionaux analysent la situation démographique médicale de 2 215 bassins de vie.
 
et l'article publié par le journal international de médecine (jim.fr)

JOURNAL INTERNATIONAL DE MEDECINE – JIM.fr

PRO & SOCIETE

Paris se vide de ses généralistes

Publié le 29/11/2013  in JIM.fr

Paris, le vendredi 29 novembre 2013 – L’Ordre des médecins publiait hier ses atlas régionaux de la démographie médicale. Les années se suivent et les constats se ressemblent : derrière la stabilité de l’effectif global (+ 0,9 % entre 2007 et 2013) des disparités fortes existent en fonction des régions, des spécialités et des modes d’exercice.

Première inscription jamais loin de la fac !

Les différences sont d’abord territoriales : on constate ainsi une progression de 4,7 % du nombre de praticiens dans les Pays de Loire, quand l’Ile de France accuse une baisse de 4,2 %. Par ailleurs, au sein d’une même région, les départements ne sont pas tous logés à la même enseigne. D’une manière générale, l’Ordre des médecins insiste sur le fait que les localités qui accueillent une université sont souvent celles qui comptent le plus grand nombre de nouveaux praticiens. Ainsi, dans les Pays-de-la-Loire, les villes de Nantes et d'Angers qui comptent chacune une faculté de médecine enregistrent 76 % des nouveaux inscrits de la région.

Bordeaux plutôt que Paris

Les chiffres publiés par l’Ordre confirment par ailleurs une diminution des effectifs de généralistes au cours des six dernières années, alors que les spécialistes eux sont toujours plus nombreux. Si quelques exceptions confirment la règle (les Pyrénées-Atlantiques ont « recruté » quarante sept omnipraticiens supplémentaires en six ans), certaines situations sont préoccupantes. C’est notamment le cas à Paris où le nombre de généralistes a diminué de 20 % depuis 2007. Les projections réalisées par l’Ordre laissent par ailleurs redouter une baisse de 31 % entre 2008 et 2018. Les loyers très élevés sont la première des raisons qui éloignent les généralistes de la capitale, tandis que plus qu’ailleurs ils ont tendance à privilégier un mode d’exercice particulier (acupuncture, homéopathie…). D’une manière globale, Jean-François Rault, président du Conseil de l’Ordre constate qu’aujourd’hui « ce n’est plus Paris le premier choix des internes, mais Bordeaux ». Enfin, l’Ordre signale une nouvelle fois que si l’exercice libéral reste boudé par les nouveaux inscrits, la tendance s’estompe après quelques années de pratique. L’exemple de la Picardie est à cet égard marquant : lors de la première année, 12,7 % des jeunes médecins choisissent l’exercice libéral, mais ils sont 30 % à avoir fait ce choix cinq ans après leurs débuts.

Et si les patients bougeaient ?

La présentation de ces atlas régionaux par les responsables de l’Ordre a été l’occasion pour eux de s’interroger sur notre perception du désert médical. Ils ont par exemple souhaité rappeler que la diminution des effectifs s’observait parfois dans des localités également marquées par une baisse de la population. Plus généralement, Jean-François Rault a constaté : « Pourquoi vouloir mettre un médecin là où il n’y a plus de services publics, plus d’école, plus de poste ? Il ne faut pas à tout prix vouloir sa maison de santé (…) : organisons nous différemment, sur des modes différents. Sans doute faudra-t-il également que les patients se déplacent davantage » a-t-il considéré, loin des déclarations habituelles sur ce thème.

AH



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