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Le blog de Jean-Claude JOSEPH

Inacceptable, indécent et insultant !

 

Notre système de protection sociale et sanitaire a été fondé sur un principe singulier et noble, mettant ainsi l’épaisseur du portefeuille hors-jeu.

En effet instigué par Pierre Laroque en 1947, le système dit de répartition implique la solidarité pour la maladie et l’accident de travail du bien portant au malade, pour la retraite du jeune actif au retraité, pour l’emploi de celui qui en a vers celui qui à un moment donné de son existence, s’en trouve privé.

 

Depuis quelques années et notamment par la dérive amorcée sous les gouvernements socialistes dans les années 80 avec l’instauration du forfait hôtelier improprement appelé hospitalier, le principe de la solidarité dit de répartition telle que définie supra est bafoué.


Le comble est survenu lors de la campagne présidentielle en 2006 quand l’un des candidats devenu depuis président de la République a osé déclarer sans ciller qu’il n’était pas "inconcevable de considérer  l’assurance maladie comme une assurance automobile" et justifier ainsi la mise en place de franchises dites médicales.

 

C’est ainsi qu’aujourd’hui ceux qui sont souffrants doivent payer parce qu’ils le sont. Déjà est évoquée la suppression de la prise en charge à 100% pour les malades atteints d’affection de longue durée, et aujourd’hui il est confirmé et ce dès janvier 2010, la taxation sous couvert du mot « fiscalisation » des indemnités journalières tant liées aux accidents de travail que pour les maladies professionnelles.

 

Cela est intolérable, inacceptable et insultant pour tous ceux qui lors de leur activité professionnelle ont été accidentés.

 

Le Mouvement Démocrate ne l’accepte pas et sa réaction ne s’est pas faite attendre.

Ainsi jeudi, François Bayrou a exprimé son indignation sur les ondes face à cette nouvelle attaque de notre principe de solidarité conçu en 1947 et qui s’achemine de plus en plus et de manière insidieuse vers le modèle où plus l’épaisseur du portefeuille sera grosse et plus le choix et la capacité du soin se fera.



Jean-Michel Aphatie : Bonjour, François Bayrou.

François Bayrou : Bonjour.

Alain Duhamel a souligné le volontarisme du chef de l'Etat, hier, lors de son intervention télévisée, avant l'ouverture du G20. Ceci vous a-t-il convaincu, François Bayrou ?

Oui, c'était la mise en scène d'une action politique volontariste censée tout changer.

Vous êtes ironique !

La seule question qu'on se pose, c'est qu'est-ce qui change ? C'est les résultats qui manquent et je dirai que les résultats manquent de plus en plus.
 
Il y en aura peut-être, vendredi, des résultats puisque le chef de l'Etat parlait du G20 et de la réunion aujourd'hui à Pittsburgh.

On verra ! Il a beaucoup accentué sur les bonus des traders, comme on dit, c'est-à-dire des gens qui sont dans les salles de marché devant leurs ordinateurs ; mais pour moi, les traders ne sont pas la cause de la crise, ils en sont un symptôme mais pas du tout la cause de la crise. La cause de la crise c'est dans le mélange des genres des banques entre leur travail de protection de l'épargne du consommateur, des comptes en banque de vous, de moi et de tous ceux qui nous écoutent, et les risques insensés pris pour faire de la spéculation. C'est ce mélange-là, protection de l'épargne d'un côté et risques insensés : un jeu comme au casino de l'autre qui a entrainé de la crise. Est-ce qu'on porte remède à ça ? Jusqu'à maintenant, non. Et donc, c'est les résultats qui manquent et je voudrais bien que ce soit aux résultats qu'on s'intéresse.

Sur cette partie-là, on fera le point, demain soir, après le sommet du G20 à Pittsburgh. Le Président de la République a aussi évoqué beaucoup de problèmes de politique intérieure, il a notamment donné son accord au projet de soumettre à l'impôt les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale aux accidentés du travail. Nicolas Sarkozy a justifié ceci par le souci de l'équité fiscale. Pourriez-vous voter une telle mesure, François Bayrou ?

Sûrement pas. Sûrement pas, parce que ce que Nicolas Sarkozy - et l'UMP qui propose cette mesure - a oublié de dire qu'une personne qui est victime d'un accident du travail, c'est quelqu'un qui perd toute la partie de son salaire lié à l'activité, c'est-à-dire les primes, les heures supplémentaires, s'il en fait, et c'est une partie importante  du salaire sur bien des bulletins de salaire, et il perd 40% du salaire. Les indemnités pour accidents du travail, c'est si je ne me trompe pas, 60% du salaire pendant le premier mois. Eh bien, une personne qui perd toute la partie de l'activité liée à ces primes et 40% du salaire, simplement parce qu'il a été victime d'un accident pour aller à son travail, ou à son travail, il me semble qu'il ne devrait pas être la cible de : impôts nouveaux, et c'est lui qu'on va charger. Vous voyez...

L'argument de l'équité ne vous convient pas ?

Non. Tout se passe comme si en France, c'était toujours les plus fragiles qu'on ciblait. Les accidentés du travail, les mères de famille à qui on a annoncé, je ne sais pas si ça se fera, qu'on supprimait l'allocation pour élever des enfants...

C'est la Cour de Cassation qui a demandé une modification de la législation.

Non, non, pas du tout... Absolument pas. Là, vous évoquez les retraites des mères de famille...

Ah oui, pardon.

Et j'évoquais l'allocation pour éducation des jeunes enfants pendant les trois premières années. Mais ceux qui sont au sommet de la pyramide, ceux qui ont de très gros salaires, ceux qui ont des revenus et des patrimoines très importants, ceux-là sont protégés par la loi, ceux-là, on a décidé une fois pour toutes qu'on ne leur demanderait aucun effort. Et c'est ce déséquilibre-là, les plus fragiles ou en tout cas, ceux qui ne le méritent pas, ciblés et au contraire, les plus privilégiés protégés que je trouve anormal.

Alain Duhamel le notait, c'est un mot qui, aujourd'hui, est beaucoup commenté. Le Président de la République a utilisé le mot de "coupable" pour désigner les personnes actuellement jugées dans le procès Clearstream. Lapsus ou pas ? Comment avez-vous entendu, reçu ce mot ?

Ah, monsieur Freud aurait dit que c'était un lapsus révélateur. Et révélateur de quoi ? Révélateur de l'ambiguïté de la position qui est celle de Nicolas Sarkozy dans cette affaire. Il est à la fois, partie civile, c'est-à-dire celui qui a déposé plainte et qui se plaint et le garant de la justice, et même le supérieur hiérarchique du Parquet. Eh bien, ce déséquilibre-là, cette position anormale, elle ne devrait pas être acceptée dans une république qui a des principes.

Vous savez, le Président de la République ne peut même pas être appelé comme témoin devant un tribunal. Il ne peut pas être poursuivi quelque soient les faits qui lui sont reprochés. Il ne peut même pas être appelé ! Il me semble qu'il y a là un déséquilibre qui fait que naturellement, la situation qui est la sienne n'est pas normale.

Et si c'est un lapsus, après tout ça arrive à tout le monde des lapsus  !

Ca arrive à tout le monde.

Ca n'est pas plus grave que cela. La Justice de votre point de vue, peut rendre tout de même ou faire tout de même sereinement son travail ?

Ah j'espère que la Justice est suffisamment indépendante, que les magistrats sont suffisamment indépendants pour ne pas être, comment dirais-je, influencés par une décision de cet ordre. Mais c'est totalement anormal que quelqu'un puisse être partie civile et en même temps, supérieur hiérarchique de magistrats présents dans cette enceinte, des magistrats du Parquet, et en même temps garants à la tête du Conseil supérieur de la Magistrature de tous les magistrats de France.

Le Président de la République a aussi évoqué l'évacuation des immigrés à Calais, mardi. Eric Besson, à votre place, justifiait cette opération par la nécessité de faire appliquer, partout sur le territoire, la loi républicaine. Comprenez-vous comme cela, François Bayrou ?

J'aimerais bien que ce soit ça. Mais annoncer plusieurs jours à l'avance, une opération de police, ça veut dire que vous dites aux passeurs, aux trafiquants : échappez-vous ! Et deuxièmement, cette "jungle", comme on dit, puisque c'est le nom qu'on a donné à cet espace horrible dans lequel ils étaient, ça fait suite à Sangatte. Eh bien, vous vous souvenez Sangatte ? On avait mis en scène, on avait dit que : plus jamais ! Ce qui est frappant, c'est que la jungle c'était pire que Sangatte et que ce qu'on risque d'avoir ça risque d'être pire encore que la jungle.

Il ne fallait pas évacuer ?

Non, il faut garantir des conditions de propreté et de sécurité telles qu'il n'y ait pas d'espace hors droit sur le territoire national ; et dans cet espace qui serait un espace garanti et sûr, alors on pourrait faire œuvre de police, ce qui est nécessaire.

Alba Ventura, journaliste au service "Politique" de RTL, a recueilli une confidence qu'elle n'a pas pu vérifier. Donc je vais le faire en direct, François Bayrou : vous discuteriez avec Georges Frèche, d'une éventuelle alliance pour les élections régionales en Languedoc-Roussillon !

Eh bien je j'ai pas rencontré Georges Frèche depuis au moins cinq ans.

Et personne, chez vous, ne le rencontre ?

Et personne chez moi, ne le rencontre.

Pas d'alliance MoDem - Georges Frèche ?

Personne, chez moi, ne le rencontre. Je veux dire clairement à tous ceux qui spéculent sur des conversations souterraines, qu'il n'y a pas de conversations souterraines sur ces affaires de régionales et qu'il est clair que ce sera une décision de l'ensemble de notre mouvement, le jour où nous mettrons la question de la stratégie pour les régionales, à l'ordre du jour.

Les pendules sont à l'heure ! François Bayrou était l'invité de RTL, ce matin. Bonne journée.

Auteur : Jean-Michel Aphatie
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