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Le blog de Jean-Claude JOSEPH

Epidémie d’une nouvelle maladie ?

 

 La  qualité première d’un médecin est  l’observation.

Ainsi durant son cursus universitaire, l’étudiant en médecine va au cours du DCEM (deuxième cycle des Etudes médicales) apprendre à observer et rendre compte de son observation par écrit.

C’est à ce stade qu’il devient externe des hôpitaux.

Personnellement, j’ai toujours adoré observer et par cela m’interroger, me questionner.

Ma chère mère a raconté tout dernièrement à mes enfants déjà adultes, comment je m’arrêtais dans la rue vers l’âge de 4-5 ans pour regarder les plaques des rues parisiennes et lui poser des questions. « C’est qui ? Qu’est-ce qu’il a fait pour mériter son nom sur une plaque de rue ? »

J’ai gardé l’habitude de l’observation et je dirai même que cette capacité est très importante pour moi et dans mon exercice quotidien.

Etudiants en médecine : Observez ! Observez ! Observez ! C’est le  « primum movens »  de l’examen clinique.

 

Mais revenons à nos moutons (jeu de mots ? que nenni ! quoique ce serait facile si on se réfère à la baignoire !)

 

J’avais observé l’étrangeté du discours d’Azouz Begag quand on m’avait demandé de l’accompagner  pour ce qui concernait les questions de santé lors des législatives de 2007 !

Et puis j’ai été étonné par  l’étrangeté du discours de Rama Yade quand elle fut éconduite du gouvernement ! Et puis encore quand j'ai entendu ces discours étranges  de ceux, issus de ce qu’ils appellent avec une sorte de misérabilisme et de chagrin les « minorités visibles ».

Et tout dernièrement ne voilà-t-il pas que le secrétaire d’Etat aux personnes âgées, Nora Berra affirme qu’elle n’a pas eu son investiture sur la 4ème circonscription en évoquant le même discours étrange !

Vraiment tout cela est étrange !

 

Je suis, si on emploie leur discours, un « visible » mais je ne me sens guère minoritaire ni visible car je n’ai jamais fait cas de ma couleur de peau ni de mes origines pondichériennes dans ma vie de tous les jours, ni dans mon activité professionnelle ou sociale.

Je connais mon histoire, celle de mes parents, de mes ancêtres, celle de Pondichéry, de l’Inde et naturellement celle de mon pays, la France.

 

Je sais au plus profond de moi-même que je suis français, attaché à mon pays qu’est la France et que je suis, comme l’ont fait au cours des dernières guerres mes aïeux et mon père, prêt à servir verser mon sang pour ma patrie, la France et cela sans rien vouloir jamais demander en retour. je considère qu'il ne s'agit là que de faire mon devoir de citoyen français.

Je suis un français comme les autres et je sais l’histoire de mon pays et je la revendique dans toutes ses facettes. Il m’énerve ainsi  de voir çà et là tant de personnalités ou d'institutions prôner quelque repentance.

Il ne s’agit certes pas d’oublier mais il ne s’agit pas non plus de juger car nous ne vivons pas à la même période et nos connaissances ou notre évolution ne peuvent être les mêmes. On peut toujours refaire l'histoire mais cela ne mange pas de pain ! Bref, on pourrait en débattre longtemps.

 

Mais revenons donc au fruit de mon observation.

Madame le Docteur Nora Berra affirme qu’à cause de ses origines on ne lui a pas « donné la quatrième circonscription ».

Ce discours m’intrigue et métonne. Ainsi il suffirait d’être sur l’affiche pour être élu ?

Ne faut-il pas déjà faire l’effort de connaître la sociologie de la circonscription, observer ce qui va et ce qui ne va pas, aller à la rencontre des gens qui y vivent,  les entendre  et débattre avec eux en expliquant alors ce à quoi on croit et convaincre l’Autre du bien-fondé de l’idéal défendu ?

Telle est du moins ma conception du « combat politique ».

Pourquoi se réfugier derrière une origine quand on n’a pas ce dont on rêve comme destin ? Un peu à cette façon des enfants gâtés en bas âge qui veulent tout, tout de suite et disent « c’est pas juste » au lieu de comprendre qu’il faut faire l’effort avant d’avoir.

Je trouve que se retrancher derrière une quelconque origine ou une couleur de peau est pathologique. Je crois vraiment qu’une véritable maladie se fait jour.

 

Cette maladie,  je la nommerai volontiers la « Norazouzite ».

Et comme,  il n’existe pas de traitement à la « Norazouzite »,  il faudra donc la classer parmi les maladies orphelines et sans doute la signaler à l’HAS et à Orphanet.

 

Cela étant, à observer les diverses circonscriptions, je trouve que Madame Nora Berra pourrait en raison de ses compétences et de son actuelle fonction se faire parachuter sur la 3ème circonscription.

Cette circonscription dont le député est aussi un médecin, le Professeur Jean-Louis Touraine.

Il est dit d’ailleurs que ces deux confrères se connaissent bien, l’une ayant été dans le service de l’autre.

 

Et c’est ainsi que je me dis que vraiment les débats sur la santé au sens large et plus pratiquement sur l’organisation actuelle du système de soins en France, son mode de distribution, son financement actuel (qui ne respecte plus depuis les années 80, les principes de la Sécurité Sociale édictés par Pierre Laroque), sont vraiment pauvres voire absents, sinon au travers de discours creux et mille fois entendus.

Rappelons quand même l’exposé des motifs de la loi portant création de la sécurité sociale :

« EXPOSÉ DES MOTIFS DE L'ORDONNANCE DU 4 OCTOBRE 1945 (extraits)

 

" La Sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu'en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l'incertitude du lendemain, de cette incertitude constante qui crée chez eux un sentiment d'infériorité et qui est la base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants sûrs d'eux-mêmes et de leur avenir et les travailleurs sur qui pèse, à tout moment, la menace de la misère. "

 

" Envisagée sous cet angle, la Sécurité sociale appelle l'aménagement d'une vaste organisation nationale d'entraide obligatoire qui ne peut atteindre sa pleine efficacité que si elle présente un caractère de très grande généralité à la fois quant aux personnes qu'elle englobe et quant aux risques qu'elle couvre. Le but final à atteindre est la réalisation d'un plan qui couvre l'ensemble de la population du pays contre l'ensemble des facteurs d'insécurité ; un tel résultat ne s'obtiendra qu'au prix de longues années d'efforts persévérants, mais ce qu'il est possible de faire aujourd'hui, c'est d'organiser le cadre dans lequel se réalisera progressivement ce plan. "

 

Ne serait-il pas formidable, au travers de cette circonscription que soit mise en lumière l’une des préoccupations essentielles de nos concitoyens ?  Leur Santé ?

Je me sens  naturellement prêt à porter ce débat-là dans cette 3ème circonscription.

Je la connais depuis plus de trente ans !

Mais surtout  dans le débat qui aura lieu, j’y retrouverai avec plaisir l’actuel député qui devrait sans nul doute se représenter, le Professeur Jean-Louis Touraine.

Il me revient que  lors du mandat municipal de Michel Noir, Jean-Louis Touraine  avait fait cause commune avec la COMERLY (coordination des médicaux de la région de Lyon dont j’étais le président)  pour marquer  une belle  opposition contre la restructuration des Hospices Civils de Lyon, et ce fameux-fumeux plan « Duber-Noir ».

 

Il me revient aussi que Jean-Louis Touraine pour bien montrer son opposition farouche à ce plan tripolaire et la disparition de l'activité médicale à l'Hôtel Dieu, avait créé l’association « Sauvetage et Promotion des HCL ».

 

Nous avions ainsi partagé le même combat dans ces années 90.

Je me rappelle ainsi  la manifestation à l’Hôtel Dieu où Jean-Louis Touraine s’était retrouvé tout contre moi, bousculé par les forces de l’ordre. Je dois avoir dans mes archives une photo de cet épisode. Et oui, à cette époque il était vraiment opposé au démantèlement de l’Hôtel Dieu !

Il me parait tout autant étrange qu’il fasse partie de l’équipe municipale actuelle qui  ose faire disparaître du champ médical, l’Hôtel Dieu, édifice historique, glorieux et si prestigieux de l’univers médical français voire mondial ?

 

Ainsi il y aurait matière à débattre ! 

 

J’appelle ainsi mon confrère le Docteur Nora Berra à venir se présenter sur la troisième circonscription qui sera ainsi « la circo des docteurs » !

 

Alors chiche ?

Portons enfin  la lumière sur les questions de santé… osons enfin discuter de la gestion actuelle de l’assurance maladie, osons discuter de la dérive assurantielle du régime d’assurance maladie avec la mise en place sans vraie opposition des franchises médicales dites sarkozy,

 

Alors chiche ?

Exposons tous trois,  la vision que nous avons  en matière de protection sociale et sanitaire et  ce dont nous sommes capables pour assurer un "libre et égal accès de tous à des soins d’égale qualité assurés dans la dignité !

 

J’y suis prêt !

 

Et que puisse exister, le temps d’une campagne législative,  « la circo des docteurs » pour que ce débat là soit vraiment porté et entendu!

 

 

ce mercredi 7 mars 2012

jean-claude joseph

 

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