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Le blog de Jean-Claude JOSEPH

  Ce Huit décembre à Lyon !

Je me souviens de ma curiosité quand arrivant en 1976 à l'ESSA de Lyon, mon regretté parrain de promotion me parla de cette fête lyonnaise, signe de la reconnaissance des lyonnais à Marie.
Je me souviens que nous avions marché de la Boâte qui se trouvait à l’époque avenue Berthelot vers Fourvière. La vue de Lyon illuminée à nos pieds était toute grandiose, magnifiée par la simplicité de cette dévotion populaire.
Je pris naturellement l’habitude, devenu lyonnais d’adoption, chaque huit décembre, de mettre à mes fenêtres ces petits lumignons glissés dans des pots de verre, plus tard peints de toutes les couleurs par mes enfants.
 
Au fur et à mesure des années, le 8 décembre prit une dimension plus païenne, plus commerciale, avec une organisation de festivités dans chaque quartier. Autrefois sur le quartier de Monplaisir, il y avait le défilé des élèves des écoles du quartier. Le caractère spontané et simple a disparu pour faire place à un spectacle de plus en plus technique et professionnel. Cette fête est devenue la fête des lumières et sa durée s’étale désormais sur 3 jours. D’acteur, l’habitant est devenu simple spectateur. Mais le rayonnement de la ville par cette fête des lumières est là !
 
Il me semble utile de rappeler l’origine de cette fête.
Cette fête tire son origine de deux faits qui ont marqué l’histoire de Lyon, l’épidémie de peste avec le vœu des échevins et la guerre contre les prussiens aux portes de Lyon.
En 1643, une épidémie de peste sévissait  en France et notamment sur la région. Le Prévost de Lyon et ses échevins ne pouvant compter sur la médecine, s’en remettent alors  à la Vierge Marie pour protéger la ville.
L’épidémie de peste cesse ! Pour la remercier de ce miracle, les Echevins assistent le jour de la nativité de Marie, le 8 septembre, à une « grand messe » et remettent à l’évêque de Lyon, pièces d’or et cire blanche. Cette  tradition s’est poursuivie et chaque 8 septembre, lors du Vœu traditionnel des Echevins, le Maire remet un écu d’or  et un cierge à l’évêque de Lyon,.
 
Les lyonnais ont l’habitude et notamment depuis le premier Vœu des Echevins, de prier  la Vierge, pour tout drame personnel ou pour la remercier de son intercession. Il suffit pour s’en rendre compte d’aller dans la partie consacrée aux ex-voto, de la Basilique de Fourvière.
En  1848 il est question de refaire le vieux clocher de la petite église qui existe toujours près de la Basilique de Fourvière. En 1852 la restauration du clocher est terminée et l’on va placer sur celui-ci une statue dorée de Marie.
Bien entendu la date choisie sera celle du 8 septembre, jour de la naissance de Marie. Mais surviennent des intempéries d’une rare ampleur avec une crue de la Saône. La cérémonie est ajournée et sera reportée au 8 décembre qui est le jour de l’Immaculée Conception.
Comme par un fait exprès, ce huit décembre 1852, les orages éclatent. Il est encore question de repousser la cérémonie quand une éclaircie se produit. Spontanément, les lyonnais mettent à leurs fenêtres des lumignons. Ce geste populaire se poursuivra.
 
Cette année en consultant  le programme épiscopal de la fête du 8 décembre, j’ai noté avec émotion un évènement particulier. En effet à l’occasion du 50e anniversaire de la mort en Inde du Père  Monchanin, lyonnais d’origine, le diocèse de Lyon a invité  Mgr Devotta, évêque de  Tiruchirapalli, plus communément appelée Trichy, ville d’origine d’un de mes oncles maternels. Le Père Monchanin y avait vécu dans un ashram, . Une messe en tamoul a également été célébrée le vendredi 7 décembre. Je ne peux laisser sous silence ce qui unit désormais la communauté catholique tamoule à Lyon. En 2005, Fourvière a accueilli Notre Dame de Velankanni, considérée par le Vatican comme Notre Dame de Lourdes de l’Orient et consacrée également comme Notre Dame de la Santé. Notre Dame de Velankanni est pour ma famille très importante et je me souviens que chaque soir nous devions lui faire une prière. 
 
En ce 8 décembre, SS le Pape Benoit XVI a adressé le message suivant aux lyonnais :  
« Je m’associe aux pèlerins rassemblés dans les sanctuaires mariaux de Lourdes et de Fourvière pour honorer la Vierge Marie, en cette Année jubilaire du 150e anniversaire des apparitions de Notre-Dame à Sainte Bernadette.
Grâce à leur confiance en Marie et à son exemple, ils deviendront de véritables disciples du Sauveur. Par les pèlerinages, ils donnent de nombreux visages d’Église aux personnes qui sont en recherche et qui viennent visiter les sanctuaires. Dans leur chemin spirituel, ils sont appelés à déployer la grâce de leur Baptême, à se nourrir de l’Eucharistie, à puiser dans la prière la force pour le témoignage et la solidarité avec tous leurs frères en humanité. Puissent les sanctuaires développer leur vocation à la prière et à l’accueil des personnes qui veulent, notamment par le sacrement du Pardon, retrouver le chemin de Dieu.
J’adresse aussi mes vœux cordiaux à toutes les personnes, notamment les jeunes, qui célèbrent dans la joie la fête de l’Immaculée Conception, particulièrement les illuminations de la métropole lyonnaise. Je demande à la Vierge Marie de veiller sur les habitants de Lyon et de Lourdes, et je leur accorde à tous, ainsi qu’aux pèlerins qui s’associent aux cérémonies, une affectueuse Bénédiction apostolique. »
 
Ainsi depuis presque dix ans, cette fête de dévotion mariale s’associe à ce qui est devenu la Fête des Lumières. Le retentissement en est devenu national voire international. Ainsi, cette année la ville a accueilli près de 4 millions de visiteurs !
Lyon malgré le froid, les quelques averses et les pannes de métro était vraiment superbe !

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