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Le blog de Jean-Claude JOSEPH

Il ne faut pas oublier ce qu'a apporté Pierre Mendès-France à la Politique,à ses valeurs et à son éthique.

Ce n'était pas un « politicard » ou un « désireux de gloire et/ou d'avenir ».

Son intransigeance était fondée sur des convictions profondes et une pensée politique réelle, construite et sincère.

Il n'y avait pas chez lui ces petits calculs de nos politiciens (de carrière) actuels que sont ces faux-compromis aboutissant aux compromissions, cette mauvaise façon de penser à l'élection d'après en se forgeant des alliances aujourd'hui comme cela va sans doute être le cas entre le modem et l'union des désirs inassouvis par le B&B (l’un va se coucher et l’autre va déjeuner !).

Je n’étais guère de son bord, ne comprenant pas encore aujourd'hui, son refus de signer le traité de Rome en 1957 ! Cette méfiance vis à vis de la construction européenne lui vaudra alors la défection du MRP.

Mais j'ai retrouvé lors de mon apprentissage à la réflexion politique, avec Raymond Barre dans les années 80-90, cette même volonté, cette même intransigeance, cette exigence de rester fidèle à ses principes et à ses idées !

Et je garde bien en mémoire ces petites leçons : rester fidèle malgré tout et ne pas céder sur ses principes et son idéal pour un « petit ou grand siège ».

C’est ainsi, bien que n'étant pas socialiste,  j’ai toujours respecté Pierre Mendès France pour ces qualités d’homme droit, sincère et intègre.

Il serait bien et utile que nos politiciens et ceux qui aspirent à l'être (qui vont être bien nombreux ces temps-ci avec les municipales dont certains visent déjà 2020 -le coup d'après !, puis les européennes et sans doute les « territoriales » ) relisent PMF et Raymond Barre pour garder quelque cohérence dans leur action et quelque sincérité dans leur engagement !

-          Œuvres complètes de Pierre Mendès France et notamment ses livres « La Politique et la Vérité » et « Dire la vérité ».

140 PMF


-          Œuvres de Raymond Barre et en particulier « Réflexions pour demain » et « Questions de confiance ».

refl demain Raymond Barre1 questions-de-confiance-entretiens-avec-jean-marie-colombani

Je n'ai pu m'empêcher de mettre la reproduction d'une des affiches de Barre lors d'une des campagnes aux législatives !

"il n'y a pas un fauteuil à occuper. Il y a un travail à faire !"

Cette importance de la vérité en politique, est aussi fondamentale pour François Bayrou comme le souligne l'un de ses derniers livres :

de la vérité en politique


Et enfin, je reproduis in extenso l'article publié dans le Point.fr à son sujet :

Il y a 31 ans disparaissait Pierre Mendès France...

Homme de la IVe République, PMF, décédé le 18 octobre 1982, est toujours resté fidèle à ses idées au point de se retrouver souvent seul contre tous.

 Par Jérémy Mazoyer

À la une du Point.fr

Dans une IVe République instable où les présidents du Conseil et les ministres se sont succédé en masse, Pierre Mendès France a su marquer de son nom le paysage politique français. Président du Conseil pendant seulement sept mois et demi sur l'année 1954, PMF, comme on l'appelait souvent, faisait pourtant partie de ces hommes qui ont longuement critiqué la faiblesse de cette Constitution. La popularité de Mendès France ne s'est pas simplement arrêtée aux frontières françaises. Le politicien, économiste ou encore politologue a su se faire apprécier et reconnaître par les plus grands de ce monde. Les accords de Genève en sont l'illustration la plus parfaite. La France, engluée dans la guerre d'Indochine, ne peut que s'en remettre à PMF. Ce dernier se donne trente jours pour mettre un terme à un conflit coûteux en argent, mais également en énergie, selon lui. Le succès de ces accords fait partie intégrante de sa renommée nationale et internationale.

Cependant, sa popularité va plus loin que ses simples compétences diplomatiques. La multiplication de ses apparitions médiatiques via la télévision qui se développe et la presse écrite y contribue également. La relation entre Mendès France et L'Express y est notamment pour beaucoup. Fondé en 1953, cet hebdomadaire français a pour mission de rallier les Français à la politique de PMF. S'il y parvient, cela n'empêche pas Mendès France de devoir démissionner sous la pression parlementaire le 20 janvier 1955 sur la question algérienne.

L'homme de tous les combats

La décolonisation du Maghreb n'est qu'un des nombreux combats qui ont fait de Pierre Mendès France un homme à la fois adulé et dénigré. Il a combattu sur tous les fronts, à commencer sur celui de la Seconde Guerre mondiale. Arrêté par Vichy pour désertion, PMF est parvenu à rejoindre Charles de Gaulle à Londres afin de continuer un combat qui n'est pas resté vain. De retour sur le territoire français, on a pu le voir se lever contre la IVe République, la guerre en Indochine, la colonisation en Tunisie et au Maroc, la guerre en Algérie, puis contre la Ve République, le conflit israélo-palestinien.
L'un des grands combats de Mendès France lors de sa présidence du Conseil est de moins grande envergure, mais d'une importance qui marque cette période. C'est contre l'alcoolisme qui ronge les Français qu'il se dresse. Les nombreuses images du président du Conseil un verre de lait à la main marquent une lutte fructueuse. Des mesures sont prises pour augmenter les taxes autour de l'alcool ou encore limiter la production des bouilleurs de cru, producteurs d'eau de vie.

La Ve République n'a pas laissé indifférent Mendès France. Connu pour être critique envers "le désordre et l'impuissance et la stérilité de la IVe République", comme il ose le dire, PMF n'en est pas moins vif envers une Ve République qu'il dénonce avec vigueur. Son opposition à cette nouvelle Constitution le pousse à la désigner comme une "monarchie absolue". Compagnons de guerre, le général de Gaulle et Mendès se retrouvent donc adversaires dans un paysage politique donnant la part belle au gaullisme, qui prend largement le pas sur le mendésisme.

De Mendès France au mendésisme

Pierre Mendès France est plus qu'une grande figure populaire de la première moitié du XXe siècle. Ses idées ont convaincu bon nombre de politiciens au point que le mot mendésisme est entré dans le langage politique de cette période. Les radicaux de gauche de la fin de la IVe République se réclament, pour la plupart, de ce mouvement d'idées inspiré de PMF. Ainsi, lorsque Guy Mollet est appelé par René Coty à la présidence du Conseil, les médias parlent du retour des mendésistes au pouvoir. Le mendésisme est cependant une idéologie qui ne parvient pas à trouver sa place dans les institutions, à l'image de son fondateur. Trop moderne pour la IVe République, ce mouvement radical ne trouve pas sa place dans la Ve République et ne survit pas à PMF. Les mendésistes tendent à s'engouffrer dans les nouveautés de cette Constitution ou entrent en désaccord avec leur leader, le laissant seul, comme il l'a souvent été.

Un homme politique en marge ? L'image qu'a toujours véhiculée PMF est celle d'un homme politique différent. Différent dans ses paroles, se voulant toujours en accord avec ses principes et ses idées, différent dans son parcours international unique en France à cette période, différent dans sa recherche de modernité, différent dans sa difficulté à s'adapter aux institutions. Mendès n'est pas parvenu à devenir l'homme fort de la nation au même titre que De Gaulle en 1958. Parlementaire respecté, il n'a pu se plier aux exigences des institutions pour devenir un élément fort du paysage politique français afin d'éviter des drames comme la guerre d'Algérie. La fin de sa carrière sous la Ve République illustre parfaitement cette incapacité d'adaptation à une Constitution éloignée de ses idées. Campé sur ses positions, PMF n'évolue pas en parallèle du paysage politique français. L'intransigeance dont il fait preuve tout au long de sa carrière reste sa marque de fabrique, cela lui vaut des attaques plus féroces les unes que les autres de la part de ses détracteurs. Les membres de l'extrême droite se fendent de propos antisémites contre lui, lui, l'athée d'ascendance judéo-portugaise.

En marge, PMF sait aussi s'y mettre de lui-même. En soutenant les tumultes de Mai 1968, il se met à dos une majorité de la classe politique qui voit en lui un possible leader de ce mouvement. Même s'il n'en est rien, il est finalement expulsé de l'Assemblée nationale où il ne remet plus les pieds jusqu'à sa mort en 1982. Cela contribue à l'idée d'un homme politique qui agit d'abord par et pour ses principes avant de penser aux conséquences de ses actes et de ses prises de décision. Lâché par le MRP, mis en échec aux législatives de 1968, Pierre Mendès France disparaît peu à peu d'un milieu qu'il a écumé pendant de longues années sous la IVe, puis la Ve République. Sa dernière apparition contribue à son image. On le voit serrant la main d'un François Mitterrand qui salue ses compagnons de route au moment de son investiture présidentielle en 1981, bouleversé, ému d'une victoire qu'il n'a jamais pu obtenir, mais une victoire à laquelle il tenait plus que n'importe quelle autre

Je concluerai cet article par cette chère devise de l'Union Indienne :

"Satyameva Jayaté"

"Seule la Vérité Triomphe" 

 

Puisse-t-elle triompher aussi dans notre microcosme politique !

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