Aussi loin qu'il m'en souvienne ?
C'était en 1967... Nous étions à Pondichéry, revenus début Juin sous le ciel indien de France.
J'étais, comment dire, abreuvé de musique dite anglo-saxonne, surtout grâce à l'influence de mon cousin que j'appelais "mathin".
Les Bee Gees, les Shadows, les Ventures, les Doors, les Who avec l'opposition Mods-Rockers, les Beatles bien sûr mais surtout la révélation : The
Rolling Stones.
le single de satisfaction encore en ma possession !
Non pas que ce choix avait le don de mettre mes parents hors d'eux, mais parce qu'il y avait et qu'il y a toujours dès la première note des Stones, cette énergie
fabuleuse qui m'envahissait déjà et m'envahit toujours.
Peu de temps après, quand mon père pourtant très hostile à l'idée même de la guitare, instrument pour voyou selon lui, revint en Inde avec pour moi le "cadeau" tant
espéré : une guitare !
J'apprenais assez vite, tellement passionné par l’instrument. J'ai encore la méthode signée Zurfluh qui était livrée
avec.
J'en avais les doigts qui saignaient, mais c'était tellement bon !On fonda alors notre premier groupe de rock avec mon frère. "The Red Tigers".
Rentré en France, ma chambre s’est naturellement ornée des posters offerts dans le magazine Best ! Nombre de ces posters étaient vite arrachés par mon cher
père. On me mit alors au conservatoire et au classique… cela ne fut pas pour moi une punition, bien au contraire. J’ai appris à maitriser ma nonchalance, mes explosivités et garder le
rythme. Cet apprentissage de la guitare classique me permettait aussi d’apprendre une certaine technicité. Je me rappelle que souvent lors des temps de repos entre les cours, je me lançais en
cachette du professeur sur certaines improvisations rock and roll en reprenant quelques riffs de mes dieux : les Rolling Stones.
Au collège, il y avait deux groupes d’élèves : les fans des Stones et les autres.
Mon meilleur ami de cette époque avait le look de Brian Jones, même coupe de cheveux, blond comme lui. Je gardais ostensiblement la dégaine de Keith ne pouvant
m’empêcher quand je chantais de prendre les mimiques de la bouche de Mick.
Les Stones étaient globalement interdits de séjour en France depuis 1971 (la période d’Exile). Est-ce la raison pour laquelle je n’ai eu d’affection particulière
pour Pompidou et consorts ? Sans aucun doute !
En 1973, année à marquer d’une pierre particulière, il y eût ce fameux concert réservé aux frenchies au Forest Hill de Bruxelles. Périple organisé par la radio
RTL avec un billet comprenant train et concert.
Et puis de mon côté dès 1972, j’ai reformé des groupes, soit à Brest et surtout à la Flèche, à partir de 1974 où mon alter ego était et le reste toujours un maître
en guitare et musique. Il jouait plus volontiers à la manière de Mick Taylor, très posé, très sourcilleux, m’empêchant souvent de partir en live dans des envolées improvisées. Nos concerts
étaient essentiellement composés des morceaux des Stones.
Sur Lyon, il fut pour moi très difficile de former un groupe en raison de ces études de médecine. Mais j’allais souvent avec ma guitare jouer dans quelques
restaurants, m’étonnant toujours que l’on applaudisse et que l’on me donnât quelque pièce.. Je ne venais guère pour cela !
Avec la vie de couple, cette passion bohème a dû brutalement cesser. Incompatibilité majeure !
Et si 1982 a été l’année de mon mariage, 1982 a été le grand retour des Stones en France.
Ils ont joué à Gerland !
Mick a commencé le concert ainsi en parlant français : « Dix ans c’est
long ! »
J’en ai pleuré !
Je suis resté plus d’une heure après le concert, allongé sur la pelouse de Gerland en me répétant : je les ai vus.. je les ai vus .. merci mon
Dieu !
Les Stones sont revenus en France avec la Tournée de Steel Wheels et puis en 1995, en 1998, en 2003, en 2006, en 2007 !
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The Voodoo Longe Tour : 1995
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Bridges to Babylone Tour : 1998
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The Licks World Tour : 2003
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A Bigger Band Tour : 2006-2007
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Mes moyens s’agrandissant, j’ai pu aller alors à ces derniers concerts avec mes enfants et pour les derniers concerts « faire » les dates françaises avec
la secrète espérance, qu’un jour viendrait où je pourrais comme un « roadie » faire toute une tournée européenne.
Pour les concerts de 1982 (Still Life) se repasser le disque éponyme !
« 2012 – 2013 » marque les cinquante ans d’existence du groupe.
Je n’ai pu me rendre à Londres à l’O2 Arena, ni saisir l’opportunité pourtant jouable du gig au Trabendo à Paris.
Puissé-je désormais saisir toutes les opportunités de la probable tournée européenne et m’enivrer encore et encore de leur énergie.
J’aime les Stones, tout simplement !
jcj