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Le blog de Jean-Claude JOSEPH

Nos députés dans le cadre du PFLSS viennent d'adopter la taxation des BDE (Boissons dites énergisantes).

Le chef de file de ces boissons est le RedBull*.

Le marketing est très ciblé avec notamment des références aux sports extrêmes (Formule 1, sports de glisse, haute voltige...).

 

Il y a quelques années on se rappellera que la France avait interdit le RedBull sous sa forme vendue dans le monde contenant de la taurine, et un redbull* à destinations des consommateurs français était remplacé par un autre acide aminé que la taurine, en l'occurrence l'arginine.

 

Pour faire court ces bde représentent un danger vrai, notamment chez les sportifs. Elles contiennent beaucoup de Caféine,  de la Taurine,du Glucuronolactone et des Glucides en trop grande quantité et ne peuvent être adaptées à l'effort, bien au contraire !

Par ailleurs ces boissons potentialisent les effets délétères de l'alcool.

On se rappellera le cocktail "naturel" très prisé par les jeunes : le Vodka-Redbull* !

 

Une étude récente a été publiée ce mois-ci justifiant ainsi aux parlementaires leur décision de taxation.

Mais quand même si on reconnait la dangerosité d'un tel produit ne faudrait-il pas tout faire pour le supprimer ?

 

Cette taxe est donc un cache-misère de santé publique au même titre que les taxes sur les boissons gazeuses mises en place sous l'ère Sarkozy ou la proposition de taxe sur le Nutella* (à cause de l'huile de palme) soi-disant pour prévenir l'obésité.

Les taxes sur le tabac et les alcools relèvent du même faux semblant en matière de prévention ou d'action de santé publique.

 

Dans mon activité de médecin de mon club de rugby, j'ai rédigé quelques notes sur ce sujet à destinations de nos joueurs et notre club ne vend pas de telles boissons depuis au moins 2010. (document lisible là )

 

 

 

 

      Je reproduis in extenso l'article publié dans le Journal International de Médecine (JIM)  le 15-10-2013.

 

  Consommation de boissons énergisantes : ça commence tôt !

Publié le 15/10/2013

 

Les boissons énergisantes (BE) ont pour but supposé d’augmenter les performances intellectuelles et physiques. Elles contiennent de la caféine, de la taurine et du guarana qui ont des propriétés stimulantes et une activité cardiotrope sans compter d’autres ingrédients d’action mal connue. Des effets secondaires ont été rapportés, convulsions, diabète, anomalies cardiaques, et troubles de l’humeur et du comportement. Leurs effets à long terme ne sont pas connus. Leur consommation a augmenté de 14 % en 2011. Les jeunes adultes et les adolescents constituent la population cible de la publicité. Néanmoins, enfants et adolescents les plus jeunes en usent également comme le montre une enquête conduite dans la province de Rovigo en Vénétie.

Les auteurs ont sélectionné en 2011-2012 un échantillon de 916 collégiens (garçons 52,5 %) parmi 5 600 âgés de 11 à 13 ans. Ceux-ci ont rempli un questionnaire de 63 items à choix multiples, portant sur les données socio-économiques et environnementales et la fréquence de consommation de ces boissons, éventuellement en association avec le tabac et l’alcool.
La prise de BE augmentait de façon spectaculaire du 6ème au 8ème grade (de la 6ème à la 4ème en France) ; la proportion de ceux qui avaient essayé au moins une fois passait de 17,6 % à 56,2 %. Les garçons étaient les plus concernés, le taux de consommation progressant de 24,8 % à 66,9 % ; la prise de BE se faisait au moins une fois par semaine pour 6,2 des plus jeunes et 16,5 % des plus âgés. Dans l’ensemble de l’échantillon de population des 11-13 ans, 19,9 % buvaient des boissons énergisantes de façon occasionnelle, 6,5 % mensuelle, 5,5 % hebdomadaire et 1,3 % quotidienne.

Les facteurs de risque indépendants d’être un consommateur régulier, au moins une fois par semaine, étaient le tabagisme (Odds Ratio [OR]  3,84, intervalle de confiance à 95 % [IC] 1,3-11,32 P=0,015) et la prise de boissons alcoolisés (OR 3,42, IC 1,36-8,64, P=0,009). La connaissance du caractère potentiellement nocif des BE diminuait le risque de consommation (OR 0,03, IC 0,006-0,16, P<0,001).

Au total, la consommation de ces boissons peut commencer très tôt et augmente régulièrement avec l’âge. D’autres données montrent qu’elle pourrait concerner jusqu’à 31 % des 12-17 ans. La stratégie publicitaire associant ces boissons à la puissance, au danger et à la culture des jeunes a un impact très précoce.

 

Pr Jean-Jacques Baudon

 

Gallimberti L et coll. : Energy drink consumption in children and early adolescents. Eur J Pediatr., 2013;172:1335-40

       
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