J’ai bien écouté Madame le Ministre des Affaires Sociales, de la Santé et du Droit des femmes, ce petit matin du 10 mars, lors de l’émission de Jean-Michel Apathie sur RTL, qui l’avait invitée.
J’ai été surpris malgré tout par le manque de convictions du ministre et son obstination à ressasser les mêmes poncifs, notamment sur l’idée que le tiers-payant était une mesure de justice sociale favorisant l’accès aux soins et au médecin « référent ».
Quand même depuis la loi du 13 août 2004 le médecin référent n’existe plus et a été remplacé en sémantique par l’expression « médecin traitant ».
Poussée par Jean-Michel Apathie sur le débat concernant le Tiers Payant, j’ai remarqué que Marisol Touraine a tenté d’éviter le sujet en rappelant les grands axes de loi dite Santé.
Elle a dit qu’elle avait entendu les craintes des professionnels et a essayé d'argumenter pour indiquer qu’au-delà de 7 jours, si le paiement n’avait pas eu lieu, il y aurait une sorte d’indemnité pour réparer le préjudice.
Or le sujet n’est vraiment pas là !
Le problème pour les médecins de ville et notamment celles et ceux exerçant seul au cabinet est qu’il est matériellement impossible de pointer, vérifier, contrôler les remboursements des actes effectués en tiers payant. Souvent est pris l’exemple des biologistes et des pharmaciens qui réalisent le tiers payant depuis de nombreuses années. Mais il est simplement omis de dire que ces professionnels par leur structuration ont fait appel à des sociétés tierces dites concentrateurs qui font ce travail et qui sont aussi un contrepoids à l’administration.
Dans un article précédent j’avais évoqué cet aspect du tiers payant avec image à l’appui. Il serait bien que Madame le Ministre s’en inspire afin de proposer un système simple.
Ce système simple existe déjà au travers de la carte avance santé (une sorte de carte de crédit dédiée) délivrée par certaines mutuelles.
Je suggère à Madame le Ministre des Affaires, sociales, de la Santé et du Droit des Femmes, d’inciter voire obliger l’ensemble des mutuelles à fournir cette carte avance santé à tous leurs assurés. Ainsi le professionnel de santé aura la garantie d’être rémunéré de son acte en temps et en heure et l’assuré social d’être bénéficiaire de la rapidité du remboursement avec aussi l’avantage de remarquer que l’acte santé a un coût !
Cela me parait simple à mettre en œuvre et je crois que ce serait aussi de l’intérêt des mutuelles (dont certaines en font déjà la publicité à la TV ou sur les ondes).
J’ai reçu aujourd’hui via mail le communiqué du Conseil National de l’Ordre des Médecins qui soutient la manifestation prévue dimanche 15 mars 2015 à Paris.
Communiqué du CNOM du 12 mars 2015
Des groupes de travail se sont constitués suite aux mouvements d’humeur des professionnels. Mais le ministre des Affaires Sociales, de la santé et du Droit des femmes, animée de son dogmatisme sans faille ne veut plus attendre la fin de leurs travaux pour lancer le débat parlementaire sur sa loi.
A quoi cela rime-t-il de ne pas attendre la fin de ces réflexions et la synthèse des propositions ?
Incohérence ! Stupidité ! Péché d’orgueil !
J’apprends ainsi que le Premier Ministre veut organiser une Conférence Santé. Mais celle-ci aura lieu après la discussion parlementaire de la loi santé portée par Marisol Touraine.
A quoi cela rime-t-il d’annoncer cela ?
Incohérence !
Dimanche 15 mars une grande manifestation est organisée à Paris.
Je ne pourrais y être car le même jour, je serai sur le gazon avec les équipes de rugby de l’EMS Bron XV.
J’espère toutefois le plus grand nombre de participants et pas seulement des professionnels, car cette loi concerne aussi et naturellement l’ensemble des assurés sociaux.
Nous allons, si cette loi se fait jour, passer à une médecine totalement administrée et cela peut avoir n’en doutons pas, des effets délétères sur la qualité des soins notamment sur le temps passé à soigner celles et ceux qui souffrent.